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Présidentielle : la réforme des retraites n’est pas au programme

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Plus la présidentielle approche, plus les candidats précisent leurs réformes. Nous l’avons déjà écrit, L’IREF ne se fait pas beaucoup d’illusions. L’audace ne fait pas vraiment partie des programmes et pour la plupart, il est même douteux de pouvoir y trouver des propositions sur les changements structurels dont la France aurait si grand besoin. Tout n’est peut-être pas perdu, mais en ce qui concerne le problème des retraites, les annonces des principaux candidats montrent qu’ils n’y comprennent toujours rien. Et c’est inquiétant.

La plupart de leurs propositions tournent autour de promesses et de cadeaux non budgétés. Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent le taux plein à 60 ans, avec une pension égale à 75 % du revenu net d’activité (comme pour les fonctionnaires actuellement), le tout financé avec une hausse des cotisations. Mélenchon précise que cette hausse serait compensée par une autre, celle… des salaires. La candidate socialiste Anne Hidalgo est moins généreuse, elle promet la retraite à 62 ans. Comme Yannick Jadot. La candidate du RN  Marine Le Pen concède aux salariés qui ont commencé à travailler à 20 ans, mais à eux seuls, le droit de partir à 60 ans. Eric Zemmour se prononce pour 64 ans avec un bonus-malus pour encourager les entreprises à garder leurs seniors. Emmanuel Macron est encore flou : il attend des « consultations avec les partenaires sociaux » pour fixer l’âge de départ. Valérie Pécresse vise les 65 ans à l’horizon 2030 mais affirme vouloir prendre en compte « l’usure du travail ». On croirait une loterie : 60, 62, 64,65 ans… mais où est la vraie réforme des retraites ? Jouer avec l’âge de départ ne remplira pas les caisses, qui représentent environ 13.5 % du PIB. Avec 3 cotisants pour 2 retraités, une espérance de vie à la retraite qui a gagné 5 ans en un quart de siècle, un taux de natalité de 1,8, des engagements qui dépassent 300 % du PIB et une croissance atone, la répartition à la française ne tiendra plus très longtemps. A moyen terme, elle est sérieusement compromise.

Les candidats qui en ont le courage devraient annoncer la création de fonds de pension et d’un pilier retraites par capitalisation. L’IREF l’a montré : en France, en 2019 les actifs des fonds de pension ne totalisaient qu’environ 20 Mds d’euros, soit 0.8 % du PIB. C’est-à-dire rien, en comparaison des  Pays Bas (191% du PIB), de la Suisse (141 %), du Royaume-Uni (123%), ou du Canada (89 %). Ces actifs ont atteint environ 32 000 milliards de dollars dans le monde en 2019. Les États-Unis affichaient le plus grand montant à la fin de cette année-là (18 800 Mds dollars), suivis par le Royaume-Uni (3 600 Mds dollars), l’Australie (1 800 Mds), les Pays-Bas (1 700 Mds), le Canada (1 500 Mds), le Japon (1 400 Mds) et la Suisse (1 000 Mds).

En Europe, seule la Grèce fait « aussi bien» que la France (0.8 % du PIB). Même l’Italie est à 8.4 % ! Si l’on considère les seuls membres de l’OCDE, les actifs des fonds de pensions représentent globalement 60 % du PIB ! Le pays a besoin de fonds de pension – pas de fonds publics –  pour financer les retraites de demain comme pour investir dans le capital des entreprises.

Afin de maintenir le niveau de vie de leurs retraités, les pays les plus performants du monde ont largement développé les plans d’épargne retraite volontaires, privés, capitalisés et diversifiés permettant aux revenus des  intéressés de ne dépendre de la répartition que pour moins de 50%. Les actifs et les retraités français sont, eux, de plus en plus ponctionnés et prisonniers d’un système à bout de souffle. Pourtant, les pensions  pourraient augmenter significativement à terme si les cotisations obligatoires étaient placées dans des fonds de pension. L’IREF a proposé d’instaurer un Compte personnel retraite (CPR) incluant progressivement et prudemment un solide pilier d’épargne basé sur les réussites de l’étranger et les dispositifs existants (PERP, PERCO, PERE, Madelin, Préfon, RAFP), ce qui sécuriserait les revenus des retraités sans trop peser sur les générations futures.

D’ailleurs, pourquoi les fonctionnaires et les sénateurs bénéficient-ils d’un pilier par capitalisation (le RAFP) et pas le privé ? Au nom de l’égalité de droit, la RAFP et le régime spécial des sénateurs (préalablement débarrassé de ses subventions) devraient être ouverts à l’ensemble de la population. Les versements seraient déductibles des cotisations de répartition et, bien entendu, des revenus imposables. Nul besoin de consulter les « partenaires sociaux » pour une mesure d’équité. Il suffit d’agir. Quel candidat aura le courage de le faire ?

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7 commentaires

LAURENT46 4 mars 2022 - 5:35

Vous n’avez encore rien compris avec vos fonds de pension surtout dans la période actuelle et avec la dette colossale du pays avec un fond de pension on peut très vite se trouver sans RIEN comme beaucoup de personnes aux US. Notre système était le meilleur avant que les politique ne se l’attribuent comme revenu pour l’Etat et commencent indirectement à taper dans les caisses, notre système était le meilleur avant que toutes les places de directeurs (avec un S) et de sous directeurs ne soit confié à des Enarque et des Sciences Po. Notre système tait le meilleur avant de financer des multi centenaires par centaines dans les pays du moyen orient, Notre système était le meilleur avant l’entrée en vigueur des horaires et vacances de fonctionnaires dans toutes les caisses de retraite et j’en passe et des meilleures encore pour en avoir un certain temps été administrateur d’une caisse. Le vrai problème de toutes ces caisses sociales est avant tout leur gestion calamiteuse et ou comme pour l’Etat l’argent dit de fonctionnement y est gratuit et y coule à flots. Voilà les vrais problèmes. Les caisses qui fonctionnent bien y font déjà de la capitalisation tout en restant prudent. Les fonds de pension eux n’ont aucune sécurité d’existence et on se trouvera très vite entre les mains de fonds étrangers principalement US qui en cas de problème n’en ont que faire de l’Europe et moins encore de la France pour préserver leurs seuls intérêts nationaux. Arrêtez de tout vendre aux US ou à la Chine. Les évènements en cours ne vous donnent décidément aucune raison.
Tout ces journaleux et experts divers avaient tous des notions médicales fort développée lors du covid , aujourd’hui ils ont tous les meilleures compétences militaires et c’est ainsi sur tous les sujets les fesses vissées sur une chaise, j’arrive à me demander pour quelles raisons ils ne gouvernent pas directement le pays, mais hélas pour la population, peut-être indirectement un peu voir beaucoup à travers leurs manipulations et rabattage 24/24 c’est peut-être aussi un des grand mal de notre société.

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VINCENT Jacques 4 mars 2022 - 8:56

les fonds de pensions sont effectivement une solution ; toutefois pour être crédibles il faut que leur fonctionnement et leur fiscalité soient gravés dans le marbre constitutionnel. L’exemple des fonds Madelin dont on ne parle pas est négatif, car il a suffit d’une directive destiné à augmenter le montant de la garantie obligatoire du fonds pour ponctionner d’un coup près de 10% des retraites versées!. bien sur cela n’a spolié que « les soi-disant riches » capables d’économiser pour leur retraite ce qui en France est très mal vu…

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Verdun 4 mars 2022 - 9:00

Au moment où on continue de laisser rentrer des populations venant des 4 coins du globes sans aucun suivi malgré des déficit abyssaux, et 12% de chômage, n’avez vous pas un instant l’impression que repousser l’âge de la retraite serait vraiment se foudre des derniers travailleurs.
C’est vraiment la précarité globalisée qui nous est promises par les libéraux.

Bien à vous

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Verdun 4 mars 2022 - 9:18

En définitive cette société est administrée par des bons à rien pour des bons à rien.

Bien à vous

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en fait 4 mars 2022 - 10:34

OUI, le problème des retraites est complexe, mal posé et surtout pas compris. Oui, le régime Français est très injuste, malsain et surtout mort.
En France le retraité  » moyen » du privé touche de l’ordre de 10 fois ses cotisations ( retraite vs rémunération ) pour le public c’est autour de 20, pour les politiques cela commence à 30.
La capitalisation permet en ciblant des entreprises performantes de réaliser un « 6 %  » l’an durant  » n » ans ( de 44 à plus ).
par contre:
– comme la masse monétaire est la somme des bilans des banques, les régions aux leviers  » exotiques » 30 – 40 – 50 – sont des bombes à retardement ( par exemple la zone € ) si les banques font faillites, avec de lourdes conséquences pour les entreprises et les ménages.
– pour certains, ce n’est pas un problème, un peu comme pour la balance commerciale car il y a la balance des paiements ( mais un transfert de capital ( une des trois structures de la BDP ) reste un transfert de capital et au bout d’un moment, il y a comme un problème vis à vis de la confiance dans l’  » argent Turing » les dettes augmentent ainsi que le pouvoir des créanciers, pour les miracles il faut demander la Sainte Bible.
– . .. ….,
Aussi, il faut sortir de cette logique actuelle fondée sur les  » prix » . Une fine analyse des valeurs ajoutées permet de proposer des solutions pour le coup durables.
Mais, il ne faut pas rêver, ce n’est pas le problème des politiques, mais celui de l’avenir des citoyens donc tout va bien.

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Obeguyx 4 mars 2022 - 4:32

Ca, c’est envoyé !!! J’en redemande. Merci Nicolas, là je suis complètement d’accord avec vous.

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bob1 6 mars 2022 - 6:16

Avant de parler d’âge de départ, ne pourrait on pas plutôt se baser sur un nombre d’années de cotisation, le même pour tous?
Sauf erreur, si l’espérance de vie augmente depuis qques années, le départ de la vraie vie professionnelle avec de réelles cotisations doit se situer à plus de 20 ans (22 ans-23 ans?).
De fait, je vis plus vieux, je commence plus tard à cotiser donc il parait logique de ne plus se baser sur un âge de départ.
Si tout le monde commençait à cotiser 40 ans minimum avant d’ouvrir le moindre droit (voire 41, 42, 43 ans)?
Les carrières longues seraient immédiatement « récompensées » sans calcul technocrate et les « intellectuels » qui traînent sur les bancs de FAC à plus de 25 ans sans avoir de métier réel à la fin de leurs études seraient certainement moins nombreux!
Restent uniquement de rares exceptions à prendre en compte (exemple des militaires, qui d’ailleurs perçoivent une pension, pas une retraite. Si on peut travailler comme fonctionnaire des finances à 65 ans, il est peu envisageable de piloter un avion de chasse ou de « crapahuter » dans le désert Malien à cet âge!)
Pour ce qui est des fonds de pension….avec modération alors.

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