Les coûts de la main d’œuvre révèlent deux choses : le niveau de vie moyen d’un pays et la qualification des travailleurs. En effet, un niveau élevé de salaire ne se justifie que par un travail à haute valeur ajoutée.
En Europe, les coûts horaires de la main d’œuvre les plus faibles sont 8,7 fois inférieurs aux plus élevés. « L’intégration » européenne reste encore une idée lointaine. Aux Etats-Unis, la différence n’est que de 1,4 points entre la région « quart sud », la moins chère, et la région « quart Nord-Est » la plus chère.
C’est en Bulgarie (4,9€) et en Roumanie (6,3€) que les coûts sont les plus faibles ; au Danemark (42,5€) et en Belgique (39,6€), les plus élevés. En France, ce coût moyen (hors agriculture et administration publiques) s’établit à 36 €, plus faible que ceux observées en Norvège, en Islande, en Suède et au Luxembourg.
La main d’œuvre ne serait donc pas si onéreuse que ça en France ? En réalité, ce « coût » se divise en deux parties : les traitements et salaires d’une part, les contributions sociales à la charge de l’employeur de l’autre (dits « coûts non salariaux »). Même si cette séparation est discutable puisque les charges pesant sur les coûts sont des taxes réduisant le salaire et les traitements, qu’elles soient qualifiées de salariales ou patronales.
Ainsi établie cette séparation, la France retrouve la place de première taxatrice. Avec 32,8%, la part des coûts non salariaux y est la plus forte.
Le niveau des salaires et traitements sans les coûts non salariaux révèle plutôt le niveau de vie réel de la population et la qualification moyenne des salariés. 8ème en 2004, la France est aujourd’hui 12ème, doublée par l’Autriche, la Finlande et la Suède.
Depuis 2008, la partie des coûts concernant uniquement les salaires et traitements a augmenté de 16%, contre 21% en Allemagne, 28% en Autriche et 95% en Bulgarie.
Encore une fois, les taxes atteignent en France les niveaux les plus élevés. Dans un pays touché par un chômage incompressible estimé à 9%, ce sont des records dont on se passerait bien mais que les gouvernements successifs ne prennent pas la peine de régler.
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Socialie !
On retient de cet article que la France se distingue par ses "coûts non salariaux" les plus elevés d'europe (contributions socilaes), alors que le niveau des salaires "hors charges"n'est qu'au 12éme rang du classement. En réalité ces prélèvements correspondent en théorie à un salaire différé pour la retraite ainsi qu'au financement de la santé (pour la famille et non le seul salarié) et l'assurance chômage. A défaut d'une analyse européenne en coûts complets (combien nos voisins payent-ils par ailleurs ce que les français payent en charge ?) on peut simplement signaler que la France se distingue par son choix politique de faire gérer par l'Etat (prélèvements et organismes obligatoires) des activités qui pourraient relever d'assureurs privés et concurrentiels, et, à coup sûr, moins chers et plus efficaces.
Nous sommes donc bien en Socialie.