L’Italie, l’Espagne et la Roumanie : ces trois pays ont plusieurs points en commun. Ils ont été parmi les plus touchés en Europe par la crise de 2008. Pourtant ils affichent aujourd’hui une croissance économique solide. La raison ? Des réformes politiques courageuses et douloureuses afin de redresser leur marché du travail. Leurs gouvernements n’ont pas reculé devant les protestations sociales. Et s’ils inspiraient nos dirigeants ?
La crise économique et financière de 2008 a ébranlé ces trois pays, surtout l’Espagne et la Roumanie. L’impact a été très dur avec une importante baisse du PIB et une hausse de chômage impressionnante. En Espagne par exemple, le taux de chômage est passé de 10 % en 2008 à 25 % en 2011. Le PIB/habitant en Italie a tellement chuté entre 2008 et 2009 qu’il est descendu au niveau de celui de 1998. En Roumanie, le PIB a connu une baisse de presque 8 % entre 2008 et 2010 après plusieurs années de croissance.
Un autre point commun entre ces trois pays c’est qu’aujourd’hui ils affichent une croissance économique insolente. La Roumanie connaît la plus forte croissance du PIB de tous les pays membres de l’UE : + 4.3 %. L’Espagne c’est plus 2.5 % de croissance du PIB par an tandis qu’en Italie, la courbe du chômage baisse régulièrement depuis environ trois ans.
Réduire les dépenses publiques, assouplir le code du travail
Enfin – et c’est là le troisième point commun – ces pays ont fait de très importantes et douloureuses réformes sociales et économiques. En 2009, la Roumanie a baissé les salaires des fonctionnaires de 25 % mais elle a décidé de maintenir une flat tax à 16 % tout en continuant le processus de privatisation de l’économie et la mise en place d’un pilier retraite par capitalisation. Aujourd’hui, en plus de la croissance économique retrouvée, le pays annonce une assez forte hausse du pouvoir d’achat : + 25 % par rapport à la fin des années 1990. De même, une certaine fierté industrielle a été retrouvée surtout grâce à l’industrie automobile : en 2015, la Dacia Logan a été la voiture la plus vendue en France dans sa catégorie.
L’Espagne a supprimé 30 Mds d’euros dans ses dépenses publiques dès 2009 tout en baissant les impôts (l’IS de 30 à 25 % et l’IR de 52 % à 45 %pour la tranche la plus haute). Autant l’Espagne que l’Italie ont réformé le marché du travail en le rendant plus flexible. Aucun des deux pays n’a reculé – comme le fait en ce moment le gouvernement français – devant les protestations des syndicats ou des organisations de jeunes. Ils ont tenu bon et les résultats se font sentir : malgré un taux encore trop élevé, le chômage baisse pour la deuxième année consécutive en Espagne et le pays annonce la création de 500 000 emplois nets en 2015. En Italie, le taux de chômage a baissé de presque 14 % en 2012 à moins de 11 % en avril 2016, un niveau qu’elle n’avait plus connu depuis le milieu des années 1990. Il est vrai, le Premier ministre Matteo Renzi n’a pas reculé lorsqu’il s’est agi de changer le Code du travail en le rendant plus souple…
Trois pays ou trois exemples qui montrent qu’en temps de crise économique il faut agir et implanter des réformes même si elles sont dures. Et surtout qu’il faut faire face aux protestations.
5 commentaires
bravo
bravo a ses trois pays courage ! pas conne la france
cgt
c'est pays ne doivent pas avoir un syndicat comme la cgt !!!
que les réformes?
Est-ce que l'avancée de ces trois pays n'est pas due aussi,entre autre pour la Roumanie,au fait que sauf erreur de ma part,ces pays sont créditeurs par rapport à la différence entre le montant de leur contribution à Bruxelles et celui de leurs subventions???
En effet la France pour 3 euros de contribution ne reçoit que 2 euros de subventions (8 milliards de différence en 2015 et outre les frais annexes???
Mais si c'était d'après les subventions européennes reçues, la Grèce devrait être le pays le plus riche au monde. Et de loin !
Cordialement,
Nicolas Lecaussin
OK bien vu!