Peu importe la manière dont nous interprétons les données économiques de la France, les chiffres ne sont pas bons. Les rapports se multiplient, les cris d’alarme résonnent de toutes parts : Cour des comptes, Commission européenne, partenaires commerciaux. Tous s’accordent sur le fait que la France doit réagir…, et vite ! Le nouveau Premier ministre, Manuel Valls, promet l’austérité, avec un plan d’économies de 50 milliards d’euros (Md€). On rabote sur les coûts et les services publics sans se donner la peine de repenser le rôle de l’État…
Cette confusion entre réformes structurelles et austérité évite de prendre des décisions jugées – plus impopulaires. Ainsi, ce système à bout de souffle tiendra bien encore quelques années… jusqu’à la prochaine élection, où les futurs membres du nouveau gouvernement auront la lourde tâche de tout changer, mais préfèreront sans doute blâmer leurs prédécesseurs. Tant que nos dirigeants ne se feront pas à l’idée que c’est l’entreprise qui crée la croissance et les richesses, ainsi que les emplois, on risque de constater les mêmes erreurs ; tandis que l’environnement ne sera favorable ni au développement des idées ni à l’épanouissement des talents. Cette méconnaissance des mécanismes économiques et du rôle central de l’entreprise se retrouve dans les plus hautes sphères politiques, le gouvernement de Manuel Valls ne faisant pas exception…
– Sur les 97 membres[[Nous renvoyons le lecteur à la note méthodologique pour mieux comprendre les différences entre le nombre de ministres en poste en France et au Royaume-Uni.]] du gouvernement Cameron, 74 ont fait un passage en entreprise.
– En France, sur les 31 membres du gouvernement en plus du Président de la République, seuls 7 (3 ministres et 4 secrétaires d’État)[[ Il s’agit de Kader Arif, Bernard Cazeneuve, Geneviève Fioraso, Benoît Hamon, Axelle Lemaire, Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem.]] ont fait un détour par l’entreprise.
– En moyenne, quand les Britanniques passaient 10 ans en entreprises, les Français se contentaient d’une petite année, c’est à dire une durée presque équivalente à un stage !