Lucas Léger, chargé de mission à l’IREF, était l’invité (28 juillet) de l’émission Les Matins d’été animée par Nicolas Martin sur France Culture. Le débat (avec Anne Eydoux, Les économistes…
Lucas Léger
Lucas Léger
Chargé de mission à l’IREF, Lucas Léger est diplômé des Universités de Hambourg et Rotterdam en analyse économique du droit. Il a d’abord été chargé de recherche en macroéconomie pour un {{think tank en Inde}}. Il a ensuite travaillé pour la {{Chambre de commerce européenne en Chine}}, où il était chargé des affaires financières et industrielles. Il est également co-auteur d’un ouvrage sur la mondialisation, [Mondialisation : Consommateur ou acteur ?->article2378]
Les contribuables continuent à payer les privilèges des retraités de la SNCF et de la RATP
Entre les trains et les escaliers mécaniques trop larges, les récents accidents et un réseau vieillissant nécessitant des investissements importants le transport ferroviaire français fait souvent la une. Cependant, le plus gros défi auquel font face la RATP et la SNCF est beaucoup moins visible ; les régimes de retraites devront être entièrement revus si l’on veut cesser les dérapages budgétaires chroniques. En effet, l’État dépense chaque année plus de 4 milliards d’euros pour combler les caisses des régimes spéciaux de ces deux entreprises.
Malgré tous les efforts de communication mis en œuvre par Arnaud Montebourg, le ministre est à la peine pour attirer les capitaux étrangers nécessaires à la réindustrialisation. D’autant que le patriotisme économique ne suffit pas à combler ces manques. La France a besoin d’investissements pour développer son économie, mais le dernier rapport de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement) est plutôt alarmant.
À bien des égards, la France ressemble à la Grande-Bretagne des années 1970 : malgré la montée rapide du chômage et une dette croissante, il est impossible de réformer ce pays tenu par les syndicats. Nos élus, le plus souvent, cèdent face à la pression syndicale. Il y a maintenant 30 ans, le Royaume-Uni a réussi à rompre avec ce pouvoir de la rue, qui va à l’encontre de l’état de droit.
Sous l’égide de Margaret Thatcher, le pouvoir britannique a ainsi pu mettre en œuvre les réformes nécessaires et remettre l’économie sur le chemin de la croissance et du plein emploi. À l’heure où le dialogue social semble avoir vécu en France, quelles leçons peut-on tirer de l’exemple britannique pour l’avenir des réformes structurelles en France ?
La France est la première destination touristique européenne et espère attirer cette année plus de 87 millions de visiteurs. Le tourisme est un secteur important de notre économie, il contribue annuellement à 4 % de la création de richesse et emploie près de 3 millions de personnes directement ou indirectement. Pourtant, l’Assemblée Nationale vient de voter la hausse de la taxe de séjour (jusqu’à 8 euros par nuit et par personne selon les catégories d’hôtels). Selon les députés qui défendent cet amendement, cette taxe est beaucoup moins élevée en France – et notamment à Paris – que dans les autres grandes capitales européennes.
Après les cheminots, c’est au tour du personnel de la navigation aérienne de lancer un mouvement social. Les deux principaux syndicats protestent contre le plan de performance européen qui sera proposé par la France le 30 juin à Bruxelles. Ce plan vise à réduire le coût du contrôle aérien, tout en assurant la remise à niveau de la technologie utilisée par les contrôleurs. D’un côté, les syndicats craignent la privatisation de plusieurs services qui sont directement liés au contrôle aérien, comme la météo ou la maintenance des services d’installation. De l’autre, la profession s’attache à des privilèges obsolètes, alors qu’ils sont dénoncés depuis de nombreuses années aussi bien par la Cour des comptes[[COUR DES COMPTES, La gestion du personnel de la navigation aérienne : une organisation du travail opaque, des négociations sociales déséquilibrées, février 2010.]] que le Sénat[[SÉNAT, Le statut des contrôleurs aériens, décembre 2002.]].
Depuis de nombreuses années, les intermittents du spectacle refusent de réformer leur régime d’allocation chômage, qui leur donne un accès plus facile à une indemnisation lorsqu’ils ne travaillent pas. Cette situation est due au caractère instable de la profession. Pourtant, il semble que ce régime spécial soit de moins en moins justifié, du fait que les caisses sont en déficit constant.
Après les résultats des élections européennes, un nouvel ordre politique semble émerger dans plusieurs pays, avec le retour du repli sur soi et le renforcement des frontières économiques, y compris au sein du marché européen. De l’extrême gauche à l’extrême droite, on dénonce une «Europe ultra-libérale», au service des multinationales et du libre-échange.
A ce titre, le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (Transatlantic trade and investment partnership, TTIP), pour lequel les négociations entre Washington et la Commission européenne sont en cours, alimente les fantasmes les plus farfelus. En France, si la méfiance à l’égard du libre-échange a toujours existé, elle est désormais renforcée. Pourtant, la démagogie protectionniste n’est certainement pas la meilleure voie pour sortir la France et l’Europe de la stagnation économique ; on ne pourra faire plus de croissance avec moins d’échanges !
Depuis quelques mois, Thomas Piketty personnifie à lui seul l’ensemble du débat sur les inégalités. Mais depuis la traduction de son dernier ouvrage, la critique fuse. Les travaux du Financial Times (FT) s’attachent, pour la première fois, à mieux comprendre le modèle et le traitement statistique présentés dans le dernier ouvrage de Thomas Piketty. Ses conclusions vont à rebours des louanges qui ont jusqu’à présent été adressées à l’économiste français. Le quotidien anglais reproche notamment à la démonstration de Piketty de ne pas être soutenue par ses propres sources, suite à des erreurs apparentes dans la manière de traiter ses données.
En matière d’environnement, la Commission européenne vient de prendre une décision qui pourrait coûter 17 milliards d’euros à l’Europe (Wall Street Journal, 5 juin 2014). En effet, en décembre 2013,…