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La compétitivité est le meilleur moyen d’assurer la souveraineté de la France

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Le déficit commercial de la France était de 65,2Md€ en 2020, de 7,1 Md€ en septembre 2021, et de 7,3Md€ en octobre 2021. Pour sa part, le commerce extérieur allemand est excédentaire de plus de 200 milliards d’euros par an en moyenne ! L’économie française importe de plus en plus et, pour s’en protéger, les discours politiques, de droite et de gauche, en appellent à toujours plus de protectionnisme. Ce serait pourtant le pire des remèdes.

Le Haut-commissaire au plan se désole de la désindustrialisation française et produit un rapport sur la « Reconquête de l’appareil productif : la bataille du commerce extérieur ». Sa solution est de faire intervenir l’Etat pour revivifier les secteurs productifs françaises déficitaires.

Il recense 917 produits affichant un déficit commercial de plus de 50M€ par an. Il se penche sur chacun pour constater par exemple que « la France est le premier exportateur mondial de pommes de terre, mais nous sommes gravement déficitaires en chips, en flocons de purée » ou que nous produisons beaucoup de bois mais que nous ne le faisons transformer à d’autres. Il s’inquiète encore que le déficit cumulé des légumes qui composent une ratatouille ait été de 648 millions d’euros en 2019 (650 millions en 2020). La réindustrialisation ; dit le rapport, appelle une réflexion d’ensemble, pour chaque production, de bout en bout, intégrant tous les maillons de la chaîne.

Sa solution est que « soient précisément étudiés, avec la contribution décisive ou sous le pilotage de l’Etat capable de fédérer, les grands secteurs industriels directement concernés par le domaine ou qui peuvent y être associés, de manière à définir, champ de bataille par champ de bataille, une stratégie nationale ». Il veut offrir un partenariat public-privé aux grandes entreprises pour protéger de jeunes pousses dans chaque secteur. « Mais, écrit-il, on devra sans doute aller plus loin, probablement y a-t-il à accomplir des prises de participation nationales dans des entreprises maîtrisant ces productions depuis l’étranger ».

Toujours plus l’Etat donc pour sauver le pays d’une désindustrialisation qu’il a lui-même créée. La part du secteur industriel dans le PIB était encore de 24 % en 1980. Elle est tombée à 10% en 2019. Elle est du double en Allemagne. Cette perte de vitesse est due aux charges fiscales et sociales excessives qui pèsent sur les entreprises. Les dépenses publiques de santé représentent 8% du PIB en France contre 7% en moyenne européenne. Les dépenses publiques de retraite correspondent à 13,6% du PIB en France contre 10,2% en Allemagne, 8% au Danemark. Les impôts sont également plus importants qu’ailleurs. Les prélèvements sur le stock de capital représentent près de 5% en France contre 1,4% en Allemagne…

L’Etat n’est pas la solution, il est le problème

Quand il sauve artificiellement les entreprises, il ne fait qu’en retarder la chute aux frais du contribuable. Ainsi Ascoval a failli mourir à petit feu des aides d’Etat et mourra peut-être demain pour avoir été empêchée par l’Etat de délocaliser une partie de sa production. Ainsi Alstom a été démantelé avec l’aide de l’Etat et Peugeot, où l’Etat détenait une participation non négligeable, s’est vendu en partie aux Chinois avant de se réfugier dans des bras italiens.

Quand l’Etat n’a plus d’argent, il utilise la réglementation pour empêcher les investissements étrangers dans les sociétés françaises. Les seuils de contrôle des investissements étrangers en France ont été abaissé à 10% de participation étrangère dans les sociétés cotées sensibles. L’Etat a utilisé ces règles pour s’opposer l’été dernier à la fusion de Carrefour avec le canadien Couche Tard sans que personne ne sache très bien ce que cette fusion avait de stratégique pour la France.

L’industrie est mieux protégée par sa compétitivité que par la fermeture des frontières ou l’intervention de l’Etat dans son capital ou plus généralement dans ses affaires. La concurrence est le meilleur moyen pour améliorer sans cesse la qualité et la performance des produits et pour fixer leurs prix au meilleur niveau possible pour le consommateur. En fermant les frontières, en surtaxant les produits étrangers, on protège provisoirement le marché national en même temps qu’on l’affaiblit à moyen et long terme en réduisant l’innovation, moins nécessaire, en renchérissant les produits, non concurrencés, en déclassant progressivement l’industrie nationale par rapport au marché mondial. Un marché compétitif progresse sans cesse, élargit ses gammes de produits et services et accroit ainsi la sécurité recherchée par les protectionnistes.

Le rôle de l’Etat est donc moins de faire le job à la place des entreprises, d’entrer dans leur capital, de réfléchir à leur stratégie et de compter les légumes qui composent la ratatouille que de veiller à ce les entrepreneurs puissent créer, agir, embaucher… sans crouler sous les taxes et les normes. Pour être souverain, un pays souverain a besoin d’une économie forte. Et pour que l’industrie soit forte, il faut qu’elle soit libre et raisonnablement taxée.

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6 commentaires

Laurent 30 décembre 2021 - 5:27 am

La compétitivité est le meilleur moyen d’assurer la souveraineté de la France
Les politiques appellent toujours au protectionnismes comme l’Europe d’ailleurs tout en augmentant régulièrement les taxes, charges et contraintes. Cela montre s’il le faut encore le niveau d’idiotie de toute cette classe politique de la République menés majoritairement par une idéologie communiste primaire. Malheureusement ce virus mortel touche toutes les catégories politiques qui s’étonne encore d’agressions de plus en plus importantes envers leurs personnes ou du nombre d’abstentions lors des votes parce qu’il n’y plus aucune différence entre la gauche et la droite et que votre blanc ou nul ne sert strictement à rien et que le choix se limite toujours aux mêmes candidats mafieux que l’on subit depuis de longues années. En ce qui concerne le mille feuille local c’est encore pire il suffit de regarder le parcours administratif, public et associatif des prétendants et des listes pour avoir envi de vomir. La démocratie Républicaine est aujourd’hui loin d’une vraie démocratie, très loin d’ailleurs il faut être dans un milieu déjà bien pourri et formaté pour prétendre êtres sur une liste et avant tout être ficelé dans un de ces parti véreux que la République à forgée et que l’on veut bien vous y accepter. Enfin, force est de constater qu’à tout niveaux, une fois élus par une minorité de la population les élus, jusqu’au Président de la République se comportent comme des arrivistes loin des préoccupations de la population laissant libre cours à leur idéalisme et il faut le dire une fois de plus à des taxes, contraintes et punitions mineures dont l’objectif est toujours de récupérer un maximum de fric méprisant les créateurs de richesses au seuls profit des services publics auxquels le public doit se plier en permanence même s’il s’agit de projets d’imbécilité parmi les plus primaires et à une culture égalitaire et fainéante aujourd’hui sans égal.

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Tibus 54 30 décembre 2021 - 7:21 am

La compétitivité est le meilleur moyen d’assurer la souveraineté de la France
Comparer la part des dépenses publiques de retraite en 0/0 du PIB en France et en Allemagne est certes très tendance mais cela en fait il un argument pertinent ? Les allemands semblent dépenser moins mais par ailleurs ils sont contraints d’épargner dans un système privé parallèle … N’est ce pas un forme de prélèvement obligatoire déguisé ?

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Slegne 2022 30 décembre 2021 - 7:48 am

La compétitivité est le meilleur moyen d’assurer la souveraineté de la France
Vous avez fait une erreur de frappe, le déficit sur les premiers mois de 2021 est de 71 milliards et non de 7,1 Mds.
Je partage malheureusement votre analyse. Il est à noter que le MEDEF est en consensus mou avec les politiques nuisibles pour la création de richesses depuis trop longtemps. Parmi les réformes indispensables pour que la France retrouve la prospérité rapidement, il y a lieu de réformer le paritarisme, catalyseur de laxisme et de gabegie. Par exemple en privatisant les HLI, en supprimant les OPCA, en interdisant les subventions aux associations par les CPAM, CAF, .., . Il y a lieu aussi d’inverser la hiérarchie des accords syndicaux. Ce sont les accords au niveau de l’entreprise qui doivent avoir la primauté par rapport aux accords de branches et nationaux.
La France peut rapidement retrouver son rang parmi les grandes nations si elle ose tourner le dos à ce système politico/syndicalo/administratif qui encourage l’oisiveté, le détournement de biens publics, l’inflation administrative fiscale et sociale, ..

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Out 30 décembre 2021 - 8:10 am

La compétitivité est le meilleur moyen d’assurer la souveraineté de la France
Laurent tout ce que vous dites n’est pas faux.
En vérité nous sommes dans un sacré « merdier « 

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Gérard Koerckel 30 décembre 2021 - 9:59 am

La compétitivité est le meilleur moyen d’assurer la souveraineté de la France
« Ce ne sont pas nos tarifs qui sont trop élevés, c’est ceux des concurrents qui sont trop bas » dixit le président de la SNCF. Tout est dit sur l’incurie absolue de notre système économique étatique. Et Bayrou croit avoir inventé le fil à couper le beurre en analysant les + et les – de notre commerce extérieur. Affligeant.

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Masson 30 décembre 2021 - 3:54 pm

La compétitivité est le meilleur moyen d’assurer la souveraineté de la France
A cette liste des handicaps de l’industrie opérant sur le territoire français on pourrait en ajouter un autre, plus pernicieux parce que moins perceptible, celui d’un taux de change de l’euro trop élevé pour l’économie française, d’au-moins 30 % aux dires de certains experts.. Cette surévaluation joue comme un impôt sur la production nationale et une subvention à la production étrangère.L’euro convient aux pays vertueux de l’Europe du Nord, moins à ceux du « Club Med ».

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