Les Français sont généreux : inutile de passer par l’État

Le Panorama national des générosités est sorti ce mois-ci, et il fait honneur aux Français : leur générosité ne cesse d’augmenter pour atteindre la somme de 8,5 milliards d’euros en 2019, soit un milliard de plus que l’année précédente. Si le nombre de foyers fiscaux déduisant des dons de leurs impôts baisse régulièrement depuis 2015, le don moyen, lui, augmente sans cesse. Il était de 560€ en 2019, contre 450€ en 2015.

Face à un tel engagement des Français auprès de ceux qui sont dans le besoin, on peut légitimement questionner le bien-fondé du système étatique impôts-subventions. La redistribution de l’argent ponctionné aux contribuables est bien souvent décriée, ou que les bénéficiaires n’en fassent pas un bon usage, ou que les subventions obéissent à une logique partisane. Par conséquent, le recours à des fondations permettrait de donner de l’argent en suivant la logique du privé, c’est-à-dire de la méritocratie, de la responsabilité et de l’efficacité.

Il est dès lors tout à fait regrettable que la création d’une fondation soit si compliquée en France, contrairement aux Etats-Unis. Il est également très étonnant de constater le très faible nombre de fondations reconnues d’utilité publique : sur les 2711 fondations françaises, seulement 641 sont reconnues d’utilité publique ; or c’est cette certification qui permet une défiscalisation. Pour encourager ces initiatives heureuses de la société civile, il serait bon que l’Etat consente à débrider les fondations et à leur octroyer des « parts de marché » dans la politique sociétale.