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Les « progressistes », le Covid et le vaccin Moderna : une mise au point

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Qui connaissait le laboratoire Moderna avant l’année passée ? Basée aux Etats-Unis, cette entreprise est révolutionnaire dans le domaine médical et son PDG est un Français : Stéphane Bancel. En moins d’un an, la startup de biotechnologie a produit le vaccin Covid le plus efficace au monde, illustrant ainsi le leadership américain en matière d’innovation scientifique. Malgré ce succès rapide et salvateur, ces dernières semaines, les responsables de l’administration Biden ont fait savoir aux médias qu’ils étaient très mécontents de Moderna, qui aurait fait des bénéfices avec la vaccination dans les pays pauvres.

Les « progressistes » veulent forcer Moderna à partager son brevet

En réalité, comme le rappelle très bien le Wall Street Journal, Moderna a déjà promis 500 millions de doses à Covax, le groupe soutenu par l’Organisation mondiale de la santé, qui distribue des vaccins aux pays à revenu faible et moyen. Mais les progressistes veulent que la Maison Blanche utilise la Defense Production Act (ou d’autres moyens) pour que Moderna partage sa propriété intellectuelle (son brevet) avec le monde entier.

Dans une lettre adressée au Dr Kessler (le chef du département Covid à la Maison Blanche), 12 démocrates du Congrès, dirigés par les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders, ont affirmé que le gouvernement pourrait avoir le droit de confisquer la propriété intellectuelle de Moderna parce qu’il a reçu « d’énormes sommes de financement public de la part des contribuables américains » (« The Moderna-HHS contract may give the federal government legal authority to access and share the ingredient list and manufacturing instructions for Moderna’s COVID-19 vaccine »). La start-up n’avait « ni réussi à mettre un produit sur le marché ni avancé un vaccin candidat à trois essais cliniques » avant la pandémie, écrivent Mme Warren et ses collègues. Ce qui ne saurait lui être reproché puisque les vaccins mettent généralement une décennie ou plus à se développer, or, Moderna a été lancé en 2010.

Avant la pandémie, Moderna avait investi plus de 2,5 milliards de dollars dans le développement de sa plate-forme

En réalité, la startup a été la pionnière de l’ARN messager, qui utilise le code génétique pour indiquer aux cellules humaines comment créer des protéines. L’un des avantages de l’ARNm est qu’il peut être fabriqué rapidement à faible coût, contrairement aux vaccins traditionnels. Bien que la création d’ARNm lui-même soit simple, le défi de la recherche consistait depuis longtemps à le transmettre aux cellules. Avant la pandémie, Moderna avait investi plus de 2,5 milliards de dollars dans le développement de sa plate-forme, qui comprend les nanoparticules encapsulant l’ARNm. L’entreprise inclut plus de 30 vaccins et produits thérapeutiques à ARNm dans ses expériences cliniques, et avant la pandémie, six vaccins prophylactiques avaient montré des résultats positifs dans les essais de phase 1.

C’est pourquoi les National Institutes of Health ont cherché en janvier 2020 à collaborer avec Moderna sur un vaccin Covid. Les grands fabricants de médicaments hésitaient à intervenir, car certains avaient perdu de l’argent en essayant de produire un vaccin contre Ebola. Ils ne voulaient plus prendre ce risque. Moderna s’est portée volontaire mais n’avait que 250 millions de dollars disponibles à la fin de 2019, ce qui n’était pas suffisant pour mener des essais à grande échelle. L’administration Trump lui a avancé 900 millions de dollars. Après le succès de son essai de phase 1, Moderna a levé 1,3 milliard de dollars de capitaux privés pour intensifier la fabrication. Elle ne comptait alors qu’environ 800 employés (ils sont maintenant environ 1 800) contre 80 000 pour Pfizer.

Cela créerait un précédent aussi fâcheux que dangereux, qui découragerait l’innovation

L’administration Trump a pré-commandé 200 millions de doses de Moderna pour un coût de 3,2 milliards de dollars, afin de garantir aux Américains qu’ils seraient les premiers à recevoir les vaccins une fois approuvés. A son tour, l’administration Biden a commandé 100 millions de doses supplémentaires en février et 200 millions en juin. En fait, contrairement à ce que soutiennent les progressistes autour d’Elisabeth Warren, le gouvernement n’a pas donné à Moderna 10 milliards de dollars.
Moderna a rapidement étendu sa capacité de fabrication à un milliard de doses en 2021 et prévoit de l’augmenter encore, à deux ou trois milliards de doses l’année prochaine. Une partie de sa production en vaccins Covid est reversée à Covax : 10% cette année, 20 % au premier trimestre de l’année prochaine.

En ce qui concerne la propriété intellectuelle, Moderna a accepté de ne pas faire valoir ses brevets et a passé des contrats avec des fabricants de pays à faible revenu pour des travaux de «remplissage et de finition» qui nécessitent moins d’expertise.

Les progressistes veulent que M. Biden remette les précieux secrets biotechnologiques américains aux Chinois et aux Russes. Rien dans les contrats de Moderna avec le gouvernement américain ne donne à l’administration le droit de le faire, et cela créerait un précédent aussi fâcheux que dangereux, qui découragerait l’innovation et la collaboration privée avec le gouvernement dans les futures pandémies.

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1 commenter

Tibus 54 22 octobre 2021 - 11:53 am

Les « progressistes », le Covid et le vaccin Moderna : une mise au point
Comme toute entreprise Moderna à un devoir de performance économique et des responsabilités vis à vis de ses actionnaires.
Si en aval les actionnaires veulent mener des actions caritatives et distribuer leurs gains cela relève de leur libre arbitre ; les donneurs de leçon n’ont nulle critique à formuler vis à vis de Moderna

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