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La situation des étrangers en France avant la crise. A quand une immigration choisie ?

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Le 17 mars dernier, les autochtones de ce pays avaient le plaisir de découvrir que les réunions du syndicat étudiant UNEF leur étaient interdites, une obscure candidate aux régionales en Île-de-France [[NDLR : Audrey Pulvar]], d’un parti assez actif au siècle dernier, bonne pâte, précisant que ceux-ci pouvaient néanmoins s’y rendre, mais lui feraient le plaisir de se taire…

Dans la foulée, un sondage IFOP-Fiducial pour le Journal du Dimanche et Sud-Radio nous indiquait que 70% de nos compatriotes pensaient qu’il ne suffisait pas d’être né en France pour être français et pour 66% qu’« on ne se sent[ait] plus chez soi comme avant ».

Quel terrible aveu de 40 ans d’impéritie de nos gouvernants ! Quelle infirmité de l’État ! Et surtout que d’amères promesses non tenues ! La société ne s’accorderait-elle pas sur une immigration soigneusement choisie et non subie ?

Or, le ministre de l’Intérieur lui-même reconnaît qu’avant la crise sanitaire, la France connaissait « une progression continue [des arrivées sur son] territoire alors même que le pic de la crise migratoire en Europe [était] désormais surmonté ».

L’immigration légale

En 2019, le nombre total d’étrangers en France s’élève à 5 millions, soit 7,3% de la population, un chiffre inférieur à celui d’autres pays, comme l’Allemagne ou l’Autriche (10% environ), mais qui masque mal une politique laxiste d’acquisition de la nationalité. Le flux annuel de l’obtention de la nationalité française s’établit ainsi à 109 000, avec notamment une croissance élevée de 20,3% de l’acquisition par mariage. Si l’on considère la part de la population née à l’étranger, comparée à celle qui réside en France, le chiffre grimpe à 12,5%, sans compter donc, les personnes d’origine étrangère nées en France.

En ce qui concerne le flux annuel d’immigration légale, 274 000 titres de séjour ont été délivrés à de nouveaux arrivants en 2019, soit une augmentation de 6,1% par rapport à l’année précédente : si la croissance des titres obtenus pour motif économique est la plus forte, 14,8%, ceux-ci ne représentent que 14% des entrées légales d’étrangers en France. Ce petit ruisseau n’a rien de comparable avec les grandes rivières que sont les flux familiaux et étudiants qui représentent chacun 90 000 titres, soit respectivement un tiers et un tiers du total. La part d’étudiants primo-arrivants, en croissance de 7,4%, est assez gouleyante lorsqu’on a pu contempler la désertification des amphis des universités à mesure de l’avancée de l’année scolaire. En d’autres termes, en plus de bénéficier d’aides attractives comme l’aide au logement, les étudiants étrangers ne sont soumis à aucun contrôle d’assiduité.

Dans le même temps, 284 000 Français ont quitté la France en 2018, accentuant d’autant la fuite des cerveaux vers nos concurrents étrangers.

L’immigration illégale

Le ministère de l’Intérieur a beau se féliciter des bons chiffres de la lutte contre l’immigration illégale (328 filières de passeurs démantelées en 2019, une progression de 12,9% de l’interpellation des étrangers et de 19% des mesures d’éloignement exécutées), les fameuses mesures d’éloignement ne concernent que 9060 ressortissants de pays non-européens vers des pays non-européens, 6890 étant en fait évacués vers d’autres pays européens, ce qui contribue à déplacer le problème plutôt qu’à le régler.

Passons sur l’effectivité de l’exécution des mesures d’éloignement et sur l’aide au retour, des thèmes qui donneraient largement matière à un article spécifique.
S’il est par définition difficile d’évaluer le flux et le stock d’étrangers illégaux en France, le nombre de bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat, la trop bien connue AME, permet d’établir un plancher de 315 000 individus en 2019, en augmentation de 6,6% par rapport à l’année précédente.

Le cas du droit d’asile

Après trois années consécutives de baisse, la demande d’asile explose en 2019 en Europe et en France, avec des hausses respectives de 10,9 et 9,9%, soit 151 000 demandes dans notre pays, dont 138 000 effectuées pour la première fois.
Complexe, lente et technocratique, la procédure de demande d’asile s’établit comme suit : le demandeur dépose un dossier à un GUDA (guichet unique de demande d’asile) puis, excepté pour ceux qui relèvent du règlement européen de Dublin III[[Règlement européen posant le principe en vertu duquel le pays dans lequel a été formulée la demande d’asile est celui qui est chargé de son instruction et de la décision finale.]], voit sa requête examinée par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), et réexaminée en appel par la CNDA (Cour nationale du droit d’asile).

Au total 38% des dossiers sont acceptés, soit 36 000 personnes en 2019, avec un délai moyen de traitement du dossier de 161 jours pour l’OFPRA et de neuf mois et vingt jours pour la CNDA.

Les déboutés du droit d’asile font l’objet d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) et il devient alors facile de faire jouer pleinement les lenteurs du droit en établissant un recours, naturellement suspensif, devant le juge administratif. Selon la Cimade (Comité inter-mouvement auprès des évacués), seuls 12% des OQTF sont respectées, soit 14 859 personnes en 2017. Un chiffre stable depuis cinq ans, précise l’organisme.

Au-delà des hourvaris médiatiques que la politique politicienne sait si bien nous offrir, les politiques migratoires françaises évoluent peu. L’immigration choisie n’est pas à l’ordre du jour, le fardeau de l’immigration subie s’accroît et laisse nos compatriotes dans un stress identitaire, ou une insécurité culturelle comme on aimera l’appeler, favorable à la montée des populismes.

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8 commentaires

Rigal-Roy jean-Claude 19 avril 2021 - 9:15

A quand une immigration choisie ?
Il est des mots qui fâchent, dette publique et immigration sont de ceux là.

La France sera une société pluriethnique. C’est ce que semblent avoir décidé nos dirigeants depuis quelques décennies ! Mais ont-ils mesuré les conséquences de ces flux migratoires ?
Notre identité ne semblent pas d’actualité.
Pourtant, la cohésion sociale est menacée. Dernière preuve avec le comportement de l’UNEF et je ne parle pas de l’affaire de Viry-Châtillon.
Nos Elus s’en préoccupent-t-ils ? Electoralement ce n’est pas « convenable » et le cœur ignore la raison diront les plus inconscients.
Dommage, car le catalogue des dérives est impressionnant : droit du sol, regroupement familial inadaptés au contexte – droit d’asile détourné – autorisations de séjour pour des étudiants non assidus – filières de mariages blancs – polygamie illégale…

Le coût social de ces « ayant droit » serait dit-on équivalent à l’impôt sur le revenu ?
A cela s’ajoute la pression des associations, des groupes religieux, des hommes et femmes de cœur qui ne résistent pas à la misère humaine. J’en suis mais sans être gogo.
Bref, des relais d’opinions qui sont aussi des électeurs.
Tous les arguments sont bons pour aider notre prochain et c’est heureux ! Mais dans ce cas pourquoi l’Etat finance-t-il les despotes ou les dictateurs d’un côté et, de l’autre, nous demande-t-il d’accueillir et de financer les pauvres gens qui les fuient ?

Une politique responsable et courageuse ? Evidemment. Encore faut-il avoir une vision à plus long terme que celle du calendrier électoral !

Jean-Claude Rigal-Roy

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BJ 19 avril 2021 - 11:06

Les chiffres
Pour être tout à fait objectif, il serait bon d’avoir les données complètes avec les soldes de migration et non seulement l’immigration étrangère et l’émigration de français (dont une partie n’est pas autochtone). Certains immigrés repartent, et certains français reviennent, mais vous ne prenez que les chiffres qui servent votre démonstration.
Celle-ci est sans doute vraie, mais les proportions sans doute différentes, encore que l’interdiction de statistique ethnique empêche justement d’y voir clair.

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jeannot 19 avril 2021 - 11:51

La situation des étrangers en France avant la crise. A quand une immigration choisie ?
Ah l’immigration, elle est programmée et mise en scène par nos politiques, tous bords confondus. Vous vous rendez dans google puis vous saisissez « plan COUDOEUVRE-KALERGI » et vous comprendrez très vite ce que préparent nos dirigeants. Quelle honte d’être gouverné par de lâches dégonflés. On nous déclare 5 millions d’étrangers en France. Nous sommes fort loin du compte car en comptant ceux qui sont recensés et tous les autres illégaux, nous pouvons, dans le meilleur des cas, multiplier ce chiffre par 2 voir plus et ceci sans trop d’erreurs. C’est l’obscurcissement total, une stratégie volontaire de brouillage de l’information. Et c’est que le début!!!

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LOMBLED 19 avril 2021 - 12:33

La situation des étrangers en France avant la crise. A quand une immigration choisie ?
D’où viennent vos données chiffrées. Pour moi c’est inexact. Vous considérez que les immigrés qui ont obtenu la nationalité française dans l’état actuel de la législation sont français. Moi pas ! Il ne suffit pas d’avoir une CNI pour être français. Donc tous les africains, même nés sur notre sol ne sont pas français, c’est pour moi une question primordiale. D’après des statistiques, qui ne sont pas celles officielles, la population française est composée de 25% d’émigrés, dont la majorité est africaine et de culture arabo-musulmane. Celle population ne s’intègre pas majoritairement et refuse sont appartenance à la nation française. Comment voulez vous que les autochtones ne finissent pas par se rebeller contre le pouvoir en place et même à prendre les armes, pour une reconquista..

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Romain Delisle 19 avril 2021 - 6:56

La situation des étrangers en France avant la crise. A quand une immigration choisie ?
Cher monsieur,

Les données exploités viennent du ministère de l’intérieur et datent de 2019. Il n’existe pas de statistiques ethniques en effet, ce qui m’empêche de traiter le sujet.

Pour le reste je suis d’accord avec vous.

Bien à vous,

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Monique DUTRIEUX 24 avril 2021 - 5:38

La situation des étrangers en France avant la crise. A quand une immigration choisie ?
Erreurs et lâchetés des politiciens de tous bords (avec une part d’incompétence) se sont accumulées depuis des dizaines d’années.
Nous commençons à réaliser (en dehors des « politiques » qui semblent avoir en permanence
une peur constante de prises de décisions évidentes) qu’il faut élaborer une véritable politique
concernant l’immigration passée , actuelle et prévisible.
Je ne fais aucune confiance à la puissance décisionnelle de nos gouvernants, lesquels savent
parlementer dans tous les sens mais qui, côté puissance de décisions défendues avec exigence auprès
de nos institutions républicaines diverses , sont incapables de s’affirmer et ne font pas le poids…
Où est le vrai GOUVERNANT qu’il nous faut ??? Existe-t-il ????

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Montenay 25 avril 2021 - 1:20

La situation des étrangers en France avant la crise. A quand une immigration choisie ?
Cet article a le mérite de rassembler des données, qui paraissent catastrophiques à certains, mais pas à moi, qui suis démographe. En effet les chiffres n’ont pas de sens, puisqu’on additionne des médecins algériens, des informaticiens subsahariens, des trafiquants de drogue et des islamistes (pour prendre les meilleurs et les pires)

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Jean Marie BRION 25 avril 2021 - 7:02

La situation des étrangers en France avant la crise. A quand une immigration choisie ?
Et le gouvernement a fait interdire le mouvement Génération Identitaire parce que ce mouvement essayait, en autres, de bloquer l’immigration clandestine dans notre pays.
Pourquoi est -il interdit de faire un recensement de l’ensemble des nord africain sur notre territoire ?
On a peur que les chiffres dérangent ?
On est en train de laisser un drôle de cadeau empoisonné à nos enfants et petits enfants !!

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