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Les prisons françaises au bord du gouffre

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L’accumulation des données sur les prisons françaises met en lumière des problèmes systémiques qui demeurent irrésolus. L’aménagement de places supplémentaires, un sujet ressassé depuis des décennies, a été porté par de nombreux gouvernements sans résultats significatifs pour endiguer la surpopulation carcérale. Le « plan 15 000 » par exemple, lancé en 2018 pour construire des places supplémentaires d’ici 2027, s’est embourbé dans des retards et des dépassements budgétaires. Initialement chiffré à 3,6 milliards d’euros, son coût devrait dépasser les 6 milliards en 2027. En attendant, la France a atteint un nouveau record avec une densité carcérale de 128,5 % au 1er novembre 2024.

Au-delà des chiffres, la crise des prisons françaises est aussi le reflet d’une société confrontée à une montée de la violence et de la criminalité. L’une des causes, souvent évoquée mais rarement traitée en profondeur, réside dans les difficultés d’intégration d’une partie des populations immigrées. En 2023, plus de 25 % des détenus étaient de nationalité étrangère. Cette question est trop souvent éludée, laissant le terrain libre à des politiques pénales parfois perçues comme laxistes, accentuant ainsi la défiance des citoyens envers le système judiciaire. C’est pourquoi il faut rechercher, comme veut le faire Bruno Retailleau, toutes les solutions facilitant l’expulsion des délinquants étrangers de façon à réduire  les problèmes liés à la surpopulation, tout en allégeant les finances publiques.

Doit-on continuer à investir massivement dans des infrastructures inadaptées et dispendieuses ? Gérald Darmanin, fraîchement nommé garde des Sceaux, évoque une possible réorientation vers des unités pénitentiaires à taille humaine, adaptées aux courtes peines. Une idée saluée par Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, qui critique depuis longtemps ces « paquebots ingérables ». En matière d’infrastructures, il est également nécessaire de rouvrir le débat sur les partenariats public-privé (PPP). Bien que critiqués en raison de leur coût initial, ils avaient permis d’obtenir des résultats satisfaisants dans les années 2000. Dans un rapport de 2011, la Cour des comptes avait justement fait remarquer que la gestion privée demeure « incontestablement plus simple que la gestion publique ».

De manière générale, il ne s’agit pas seulement de construire davantage de places de prison, mais de repenser en profondeur le fonctionnement de notre système pénal et carcéral, pour garantir à la fois justice, sécurité et efficacité budgétaire.

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4 commentaires

Oncpicsou 2 janvier 2025 - 9:11 am

Et si on commençait par mettre en prison ceux qui n’ont pas fait leur travail, construire des prisons, ils pourraient ainsi mesurer l’ampleur du problème et réfléchir sur les conséquences de leur faute… non?
Désolé, c’est du bon sens, donc de droite!

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JC 2 janvier 2025 - 10:22 am

“Qui vole un œuf vole un bœuf” ; si tout étranger délinquant ou criminel était expulsé du territoire dès la première incartade, on ne lui permettrait pas de récidiver de nombreuses fois avant de finir, enfin, en prison. Il est donc facile de diminuer la surpopulation carcérale.

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Broussard 2 janvier 2025 - 11:08 am

Il existe dans le sud Seine et Marne une petite commune sur le territoire de laquelle une nouvelle prison était envisagée. Et, à tous les ronds-points, sont dressés des panneaux pour dire « qu’on n’en veut pas ici »
J’ai beaucoup aimé, dans les sous-titres des quatre chaînes d’info que je lis plutôt que d’écouter les « gonflures » qui nous sont servies, le souhait du nouveau Garde des sceaux de faire des opérations « place nette » … tenez-vous bien… dans les prisons !
Nom d’une pipe !
Mais que s’y passe-t-il de nouveau en si peu de temps qu’aucun de ses prédécesseurs n’en ait été informé !?

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Jojo 2 janvier 2025 - 7:47 pm

Chacun sait et il faut le reconnaître, aller en prison est certainement quelque chose d’éprouvant et pour le moins de très désagréable, c’est pourquoi j’ai trouvé une combine efficace et assez facile pour ne pas y aller : respecter la loi.

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