Le maire de Toulouse veut taxer davantage les entreprises pour boucler le budget de sa ligne de métro

En milieu de semaine, la presse a révélé que le maire centriste (élu grâce à une coalition mêlant les Républicains et la République en marche) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, était en négociation avec le gouvernement pour trouver des solutions aux problèmes du dérapage des coûts de construction de la 3^e ligne de métro de sa ville.

Ajouté aux travaux de prolongement d’autres lignes déjà existantes, le montant de la facture devrait s’élever à 3,44 Mds€ au total, soit 550 M€ de plus que le prix initial. Pour une fois peu désireux d’agiter sa sébile devant l’Etat, l’édile a demandé le relèvement du plafond du versement mobilité, une sorte de taxe sur les salaires dont le taux est fixé par l’autorité organisatrice de transport locale et qui touche les entreprises de plus de dix salariés. Le plafond peut aller jusqu’à 2,5 % (et même 2,95 % en Île-de-France) de la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés.

Le versement mobilité s’ajoute à la longue litanie des impôts de production qui pèsent sur la compétitivité des entreprises et que le gouvernement cherche justement à diminuer (via la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises par exemple).

Pour mémoire, cette taxation des salaires était un grand reproche fait à la défunte taxe professionnelle, supprimée en 2010 et dont les salaires avaient été retirés de l’assiette en 2003, étant donné son effet néfaste sur le marché de l’emploi.

Les tractations du maire de la Ville rose montrent en tout cas que le dérapage des coûts des projets de transports ne sont pas une spécificité parisienne mais qu’en revanche, cette habitude de faire les poches des entreprises est typiquement française.