L’installation d’une nouvelle Commission par Nicolas Sarkozy ne déroge pas à la règle française : des énarques, des politiques (dont un repris de justice) et des inspecteurs des finances choisiront les modalités de gaspiller l’argent des Français.
Le fameux « modèle social français » a une caractéristique essentielle : la création d’organismes administratifs et para-administratifs composés de politiques et de différentes personnalités de la « société civile ». En réalité, ces personnes, loin d’être représentatives de la « société civile » sont des habituées du monde des politiques et grandes consommatrices de fromages administratifs. C’est le cas de la Commission pour le grand emprunt que vient de mettre en place le président de la République. Après avoir décidé qu’il fallait lancer un emprunt malgré l’échec patent de semblables initiatives dans le passé, Nicolas Sarkozy a nommé 22 membres au sein de cette nouvelle Commission. Elle est d’abord dirigée par deux anciens Premier ministres, Alain Juppé et Michel Rocard. Après la Commission sur la taxe carbone (voir notre article sur le site), Michel Rocard se retrouve à nouveau désigné comme spécialiste, mais non plus du réchauffment climatique mais de l’emprunt national. Alain Juppé étant le deuxième Coprésident de la Commission. Les a-t-on choisi pour des mérites exceptionnels dans l’exercice de leurs fonctions politiques ? Difficile d’en trouver : à part la création de la CSG, « le prélèvement provisioire », pour Rocard et la réforme ratée de la Sécurité Sociale ainsi que l’échec des élections de 1997 et celles de 2007 pour Juppé, il n’y a pas vraiment de raison pour leur faire confiance. Lorsque l’on sait aussi que Juppé a été condamné par le Tribunal correctionnel à 18 de prison avec sursis et à 10 ans d’inéligibilité (ensuite, à une seule année) dans plusieurs affaires dont celle des emplois fictifs de la mairie de Paris, l’inquiétude grandit. Et ce n’est pas tout. Les deux Co-présidents sont entourés de 4 Rapporteurs dont deux Inspecteurs des finances. Tous les quatre sont énarques, Olivier Ferrand étant président du « tink tank » socialiste « Terra Nova »…
Ils choisiront ce qui est « essentiel » pour notre pays…
Dans cette Commission on retrouve aussi un habitué des fromages de la République, Erik Orsenna, membre, entre autres, de la Commission pour « la libération de la croissance », du « Greenelle de la mer » et du haut conseil de la francophonie, l’inévitable syndicaliste Nicole Notat, elle aussi présente dans de nombreuses commissions depuis la fin de ses activités à la tête de la CFDT, plusieurs (quatre) « spécialistes » de l’environnement, le président du Conseil d’analyse économique, un professeur de finance, un professeur d’économie de la Santé, des conseillers d’Etat et donc une très grande majorité de fonctionnaires (18 sur 24) ou de personnes travaillant dans des organismes bénéficiant de l’argent public. Tout ce beau monde réfléchira à la manière de dépenser les 80 ou 100 Mds d’euros récoltés grâce à l’emprunt. Ils décideront, après deux mois de réflexion, de ce qui est « essentiel » pour l’avenir de notre pays. Faisons-leur confiance : après l’emprunt, la France sera encore plus endettée.
1 commenter
Grand Emprunt
Bonjour,
Merci pour vos commentaires.
Quand pourra-t-on aller de l’avant sans notre abominable nomemklatura dans laquelle on retrouve nos dinosaures aux carrières balisées par les échecs et l’irresponsabilité ?
Naïvement, j’avais imaginé que pour une fois , les inventeurs et les entrepreneurs de génie auraient eu la parole.
Merci pour cet éclairage qui illumine la pénombre du labyrinthe de notre descente aux enfers…
ephil1