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Il faut « défonctionnariser » et « désétatiser » le système universitaire français !

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Ces jours-ci la ville de Manchester fait la une de l’actualité pour des faits tragiques. Pur hasard, l’IREF a organisé début mai une série de conférences sur des sujets économiques à l’Université de Manchester. L’occasion de voir qu’une université peut fonctionner comme une entreprise et ses enseignants travailler comme n’importe quel employé du privé.

« Je suis un simple employé sur le marché universitaire »

« Ce qu’il faut surtout noter », nous explique Mario Pezzino, enseignant-chercheur à l’Université de Manchester et responsable du site anglais de l’IREF, « c’est la dé-fonctionnarisation de l’Université. Quand on veut enseigner et faire de la recherche, on envoie tout simplement son CV, en vue d’obtenir un rendez-vous d’embauche comme dans le privé. On nous propose un salaire qu’on peut négocier. » Comme on peut négocier un budget dans une entreprise…

D’ailleurs, l’Université a le statut d’une « independent corporation » et possède plusieurs fondations qui lui permettent de recevoir de nombreux dons privés. Elle dispose d’un budget de 987 millions de livres sterlings dont 237 proviennent des contrats de recherche et de dons. Elle compte 10 400 employés et plus de 39 000 étudiants.

Elle est dirigée par un conseil de gouverneurs qui ne sont pas employés par l’établissement. Ses membres viennent surtout du privé comme son président, Edward Astle, qui a travaillé dans le secteur des télécommunications et a dirigé deux start-up.

Les étudiants sont sélectionnés sur consultation de leur dossier et après avoir été reçus par une équipe du département dans lequel ils postulent. De nombreuses bourses et des jobs étudiants permettent de couvrir en tout ou partie des coûts de scolarité, qui s’élèvent à plus de 9 000 livres/an.

La concurrence et le marché rendent les universités nettement plus compétitives

« Les étudiants jouent un rôle très important dans le fonctionnement de l’Université. Ils contribuent à la notation des enseignants, continue Mario. Ce qui est important c’est que je suis un employé qui doit faire ses preuves en permanence. Les contrats sont faits pour 3 ans, renouvelables ou pas. On doit publier régulièrement mais aussi améliorer les résultats du département ». Mario apprécie l’absence de statut – contrairement à la situation française où les enseignants universitaires sont fonctionnaires à vie – car le marché universitaire offre de nombreuses possibilités. « On peut très facilement changer d’université comme on change d’entreprise. Cette situation concurrentielle rend les universités plus performantes car elles cherchent à embaucher les meilleurs enseignants. Et elle oblige aussi les enseignants-chercheurs à obtenir des résultats régulièrement ».

L’Université de Manchester est à la 29e place dans le dernier classement QS World University Rankings (2016-2017). C’est une très bonne place qu’il faudra toutefois « améliorer continument »…

En France, le nouveau ministre de l’Education – dont tout le monde dit beaucoup de bien – aura-t-il le courage de réformer en profondeur le système universitaire en le débarrassant de l’emprise étatique ?

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3 commentaires

Faron 30 mai 2017 - 11:59 am

Universités concurrentielles
Je suis pour le libre-échange. Je trouve ce système sain, utile et nécessaire. Je suis bien d'accord qu'en France nous avons trop d'Etat, bien des mammouths à dégraisser. Dont le système éducatif, les écoles et les universités.
Cependant, je m'interroge sur le financement de ces établissements privés : dons et contrats de recherche. Le donateur peut user de son pouvoir pour influencer des décisions et favoriser le népotisme. L'enseignant-chercheur, obligé de "produire", ne fournit pas toujours un travail utile mais est contraint de publier pour publier.
La question de la course aux brevets déposés, au lieu de doper la concurrence, la freine au contraire et produit des effets pervers sur la liberté de la recherche. Les mêmes effets se manifestent dans nos universités étatisées et peut-être pires car les chercheurs sont des fonctionnaires mais leurs brevets sont leur propriété, le restent
et ce sont eux personnellement qui s'enrichissent et non la collectivité. Je veux bien qu'on m'apporte la contradiction si mon analyse est erronée, je souhait seulement comprendre. Cordialement
Décidément, il n'y a pas de système parfait, et le mieux est toujours l'ennemi du bien.

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Astérix 30 mai 2017 - 12:39 pm

Le bon sens !
Il faut désétatiser la France.
le gouvernement en place n'a toujours rien compris et ne fera que des conneries !

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Anonyme45 3 juin 2017 - 9:36 am

Droits d'inscription
Que est le montant des droits d'inscription dans les universités anglo-saxonnes privées en général et dans l'Université de Manchester en particulier ?

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