Filiale de la SNCF, Seafrance était gérée suivant les normes de l’entreprise publique française : pouvoir syndical absolu, déficits permanents, absence de gouvernance. Hélas, remarque Nicolas Lecaussin, c’est une situation banale en France.
service public(s)
Notre entreprise profite très bien de l’ouverture à la concurrence mais seulement à l’étranger. Présente un peu partout en Europe ou en Amérique du Sud, EDF refuse ou bloque le marché français. Un dernier conflit avec des entreprises étrangères concerne les concessions des centrales hydroélectriques. Malgré une directive européenne de 2008, le monopole d’EDF sur les barrages est encore quasi-total.
Les média ont longuement relayé les résultats des « tests » subis par les banques européennes. Ces tests de résistance ont été pratiqués sur 91 banques européennes pour la deuxième année consécutive. A quand des tests sur les Etats et les services publics ?, s’interroge Nicolas Lecaussin.
413 accidents en France, contre 107 en Angleterre, 80 tués contre 57 : la SNCF surpasse British Railways. L’argument suivant lequel la privatisation fait dérailler les trains ne tient visiblement plus. Commentaire de Nicolas Lecaussin.
Après un semblant de réforme de la fiscalité qui ne fera que rendre notre système encore plus complexe, voici deux autres exemples qui démontrent que les pouvoirs publics (et ceux qui travaillent avec eux) ne paraissent pas décider à mener à bien ne serait-ce qu’une réforme.
Les syndicats d’EDF se battent pour leurs privilèges
Un comité d’entreprise obligé de s’expliquer devant les tribunaux, un statut à vie, des privilèges à la pelle : les syndicats d’Edf n’en ont pas assez. Ils ont appelé à la grève dans toute la France pour préserver le « tarif agent » qui permet à ceux qui travaillent chez EDF de bénéficier de l’électricité à 5 ou 10 % du tarif normal.
Des subventions publiques pour des vacances dorées
Il n’y a pas que le comité d’entreprise d’EDF pour bénéficier des largesses publiques. Celui de la RATP est bien doté aussi : plus de 83 millions d’euros de subventions par an alors que l’entreprise vit sous perfusion d’argent public (environ 3 Milliards d’euros par an de la part de l’Etat et des collectivités territoriales). Châteaux, immeubles dans des stations de ski, hôtels à la mer : les agents de la RATP sont gâtés.
Le 31 janvier 2011, les salariés CGT et SNAMM (Syndicat autonome des matelots de la marine marchande) de la SNCM entraient en grève. À l’origine du conflit, « la diminution du nombre des rotations entre Nice et la Corse, avec le non-remplacement du navire à grande vitesse Liamone, ».
Un rapport interne de la SNCF le reconnaît, mais sans l’expliquer vraiment. La vraie raison ? Essentiellement les privilèges des cheminots. La conséquence ? Tout contribuable français soumis à l’impôt sur le revenu verse chaque année plus de 1.000 euros pour la SNCF. Ces évidences sont rappelées par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF .
Le Comité d’entreprise d’EDF est très riche et très endetté
Un autre grand paradoxe du service public à la française : disposer de beaucoup d’argent et avoir beaucoup de dettes. C’est le cas du fameux Comité d’entreprises d’EDF qui a un budget de 470 millions d’euros mais qui vient d’annoncer des pertes s’élevant à 90 millions en 2010 après 33 millions d’euros en 2009. La Cour des comptes a souvent épinglé le fonctionnement de ce Comité.