Depuis notre étude sur les conflits d’intérêts, tous nos lecteurs savent quelle attention vigilante nous portons à cette question qui gangrène notre fonction publique et plus largement encore une bonne partie de notre secteur public. C’est dans le cadre de cette « veille », renforcée encore par la promesse d’une République irréprochable, que nous tenons à mentionner un « accroc » récemment signalé par le Monde (édition du 19 juillet dernier) en suite d’une révélation du Canard enchaîné et qui, pour être passé probablement inaperçu de la plupart de nos lecteurs, n’en est pas moins révélateur des rapports sinueux et ambigus que la Haute Fonction Publique entretient avec la notion de conflit d’intérêts. Et là, excusez du peu, l’affaire divise rien moins que la Cour de cassation, c’est-à-dire la plus haute juridiction de notre ordre judiciaire.
corruption
Contre les « fake news » : pourquoi ne pas fusionner le CSA et l’AMF ?
Lors de ses vœux à la presse, Emmanuel Macron a livré une vision de la communication qui rappelle étonnamment celle la finance, depuis longtemps très précisément encadrée.
Les « fake news » (fausses nouvelles), ça vient aussi des Présidents de la République
En terme de « fake news » ou plutôt de « fausses nouvelles », ou mieux de « nouvelles truquées » (nous sommes Français que diable!), comment oublier que l’auteur de l’une de ces nouvelles, la moins innocente, la plus pernicieuse et la plus durable était rien moins qu’un certain Hollande, Président de la République de surcroît, qui pendant cinq ans et avec l’aide besogneuse de tous ses porte-mensonges a berné le pays tout entier d’une promesse de baisse du chômage à usage intrinsèquement électoral, qui ne s’est jamais concrétisée et qu’il n’a en définitive jamais tenue. Quand Monsieur Macron, lui-même, pour des besoins de propagande évidents, a assuré officiellement qu’il n’y aurait plus un seul « sdf » sans toit fin 2017, était-ce – avec le recul de ce début janvier 2018 – une « fake new » (comme ils disent!) ou ne l’était-ce pas? Avec les juges et le Conseil constitutionnel que nous avons, ce ne l’était sûrement pas, ce qui ne suffit pas pour autant à rasséréner le citoyen qui, au creux de son bon sens et de sa logique personnelles, peut tout à fait nourrir une opinion autre et sans doute plus conforme à la réalité.
Scandale d’Etat ! Les termes sont forts et nous ébranleraient s’ils n’étaient trop habituellement utilisés par divers groupes politiques ou journalistiques. Mais quand le ministre lui-même utilise ces termes, que doit-on en penser ? Bruno Lemaire, dans le Figaro, l’affirme : les approximations entourant la taxe sur le versement des dividendes sont un scandale d’Etat. Pourquoi ?
Les « affaires » ont émaillé de tout temps la vie politique. Évoquons simplement le scandale de Panama (1892), l’affaire des emprunts russes (1918), l’affaire Stavisky (1933), celle des avions renifleurs (1975) ou des diamants de Bokassa (1979).
Est-ce que si l’on avait eu toutes ces lois de moralisation de la vie politique on aurait pu éviter les affaires Elf, Urba, Péchiney, Falcone, Méry… ? Aurait-on pu éviter l’entretien de la maîtresse et de la fille cachée de Mitterrand avec l’argent public ? Les « frais de bouche » des Chirac ? L’affaire des marchés publics d’Île-de-France ? L’affaire Karachi ? Pas vraiment.
Le Garde des Sceaux, M. Bayrou, va se trouver au centre d’un inextricable conflit d’intérêts. Quoi qu’on en dise et comme le suggère instamment le récent scénario de l’affaire Fillon, il aura le Parquet sous son autorité et, malgré toute l’indépendance qu’on leur prête, les Magistrats savent bien de leur côté que le mis en examen n’est autre que le Chef de la Justice de son pays !
Pour les politiques français mis en cause dans des affaires, il faut d’abord « laisser la justice faire son travail ». Ensuite, si la décision de justice leur est défavorable, ils se considèrent victimes d’un acharnement, d’une cabale et assurent qu’ils vont à tout prix démontrer leur innocence. Il est vrai aussi qu’avec le « mur des cons », on a pu remarquer une certaine coloration politique dans les rangs de notre justice.
Alors que sa cote baisse dans les sondages, Emmanuel Macron s’inquiète. Il attache beaucoup d’importance aux informations que nous avons données sur son patrimoine et aux questions que nous avons levées. A tel point qu’il aurait demandé à Jean-Jacques Bourdin de l’interroger spécialement sur le sujet ce lundi 17 avril au matin sur l’antenne de BFMTV/RMC. Sans nous citer bien entendu, il a développé la théorie du complot que, il y a peu, il reprochait tant à d’autres de manier trop facilement.
Des professeurs de droit et des avocats s’interrogent de manière pertinente sur le patrimoine et les revenus d’Emmanuel Macron. Ces questions ne sont pas anodines et restent pourtant sans réponse à ce jour.