Le Royaume-Uni réalise d’excellentes performances en matière d’emploi. Comme l’Allemagne et les USA d’ailleurs. Cependant, ces performances sont souvent dénigrées. Il est souvent dit que l’emploi est de mauvaise qualité…
Angleterre
Malgré le cirque du Brexit, les Anglais créent deux fois plus d’emplois que la France !
Il y a quelques jours, le ministre Bruno Le Maire a fièrement annoncé la création de 93 000 emplois entre janvier et mars. L’an dernier, la France a créé 218 600 emplois. C’est bien, sauf qu’il faudrait comparer avec les autres pays.
Aux Éditions du Toucan : (L’Artilleur, 2019)
Le philosophe britannique vient d’être « viré » de la Commission Building Better, Building Beautiful créée par le gouvernement de son pays, chargée de trouver et de promouvoir un nouveau style (design) pour la construction de maisons et de quartiers neuf. C’est une revue de gauche (New Statesman) qui l’a « attaqué », ce qui n’est pas vraiment étonnant. Scruton a le terrible défaut de ne pas être de gauche, pire, il est conservateur. Il a osé critiquer l’utilisation abusive du concept d’islamophobie et le fait que les Chinois vivent dans une société de plus en plus surveillée par l’Etat et le parti. Mais son plus grand tort est d’avoir dépeint et raillé les intellectuels de gauche, leurs engagements en faveur des pires régimes, ainsi que leurs théories stupides. C’est le but de cet essai qui vient d’être traduit en français et qui, forcément, n’a pas vraiment fait la Une des médias.
Les débats sur le Brexit déchaînent les passions, pas seulement au Royaume-Uni. En France, on préfère l’ironie et la mise en garde à ceux qui prôneraient une sortie de l’Europe à l’anglaise. On accuse les Britanniques de ne pas se plier aux exigences de la Commission tout en oubliant les pressions de l’Europe et de M. Michel Barnier, qui, en bon chiraquien, a toujours été beaucoup plus en faveur d’une Europe dirigiste que libérale.
Voici un livre qui devrait inspirer les candidats. Réformes et création d’emplois n’ont rien d’incompatible. C’est ce que démontre brillamment, chiffres et statistiques à l’appui, Nathalie Droal, chargée d’études à l’IRDEME (Institut de recherche pour la démographie des entreprises) créé par l’infatigable Bernard Zimmern. Que pourraient trouver nos politiques dans ce livre ? Tout d’abord le constat que l’ancien Premier ministre David Cameron a supprimé 800 000 postes de fonctionnaires tout en facilitant l’émergence de 2.5 millions d’emplois privés. En France, sous la présidence de François Hollande le solde est un peu différent : 600 000 chômeurs supplémentaires (et beaucoup plus si l’on tient compte de ceux que le découragement pousse à se désinscrire du chômage, du travail à temps partiel, etc…). Aujourd’hui donc, à population égale, le Royaume-Uni a 6 millions d’emplois privé de plus que la France !
À quelques jours du référendum britannique sur le maintien du Royaume-Uni (RU) dans l’Union européenne (UE), qui se tiendra le 23 juin prochain, les électeurs britanniques semblent pencher majoritairement pour le Brexit selon plusieurs sondages, même si le match s’annonce serré. Pourtant, même s’ils pourraient se libérer du fardeau réglementaire et des politiques d’harmonisation fiscale, la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait avoir des conséquences dramatiques à la fois pour l’économie britannique mais aussi pour l’économie européenne et mondiale : d’ici à 2020, le PIB britannique pourrait être moins élevé de 70 Md€ à 125 Md€, et l’emploi total pourrait être inférieur de 350 000 à 600 000 personnes, en fonction des différents scénarios de sortie étudiés.
France : 10 fois moins de créations d’emplois que ses voisins
?Le Royaume-Uni et l’Allemagne sont les pays qui ont créé le plus d’emplois depuis la fin de la crise économique, dépassant ainsi le nombre d’emplois privés d’avant 2008. La France est à la traîne, avec une création nette d’emplois de 150.000 personnes depuis la fin de la crise, soit près de 10 fois moins que ses deux voisins.
Les plus riches payent plus de 66 % de l’impôt sur le revenu
N’en déplaise à Thomas Piketty qui soutient que les riches ne payent pas suffisamment d’impôts, d’après les données publiées le 30 avril dernier par le Financial Times, 15 % des Britanniques les plus riches acquittent 66 % de l’impôt sur le revenu.
En France, la situation est encore plus exagérée, avec 67 % de la totalité de l’IR acquittée par 10 % des ménages français les plus riches.
Peu importe la manière dont nous interprétons les données économiques de la France, les chiffres ne sont pas bons. Les rapports se multiplient, les cris d’alarme résonnent de toutes parts : Cour des comptes, Commission européenne, partenaires commerciaux. Tous s’accordent sur le fait que la France doit réagir…, et vite ! Le nouveau Premier ministre, Manuel Valls, promet l’austérité, avec un plan d’économies de 50 milliards d’euros (Md€). On rabote sur les coûts et les services publics sans se donner la peine de repenser le rôle de l’État…
Cette confusion entre réformes structurelles et austérité évite de prendre des décisions jugées – plus impopulaires. Ainsi, ce système à bout de souffle tiendra bien encore quelques années… jusqu’à la prochaine élection, où les futurs membres du nouveau gouvernement auront la lourde tâche de tout changer, mais préfèreront sans doute blâmer leurs prédécesseurs. Tant que nos dirigeants ne se feront pas à l’idée que c’est l’entreprise qui crée la croissance et les richesses, ainsi que les emplois, on risque de constater les mêmes erreurs ; tandis que l’environnement ne sera favorable ni au développement des idées ni à l’épanouissement des talents. Cette méconnaissance des mécanismes économiques et du rôle central de l’entreprise se retrouve dans les plus hautes sphères politiques, le gouvernement de Manuel Valls ne faisant pas exception…
– Sur les 97 membres[[Nous renvoyons le lecteur à la note méthodologique pour mieux comprendre les différences entre le nombre de ministres en poste en France et au Royaume-Uni.]] du gouvernement Cameron, 74 ont fait un passage en entreprise.
– En France, sur les 31 membres du gouvernement en plus du Président de la République, seuls 7 (3 ministres et 4 secrétaires d’État)[[ Il s’agit de Kader Arif, Bernard Cazeneuve, Geneviève Fioraso, Benoît Hamon, Axelle Lemaire, Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem.]] ont fait un détour par l’entreprise.
– En moyenne, quand les Britanniques passaient 10 ans en entreprises, les Français se contentaient d’une petite année, c’est à dire une durée presque équivalente à un stage !
Depuis la fin du franc, nombreux sont ceux qui se demandent à quoi sert encore la Banque de France. On lui a trouvé quelques missions parmi lesquelles le « conseil aux entreprises ». Difficile de savoir exactement en quoi consiste ce rôle, mais ce qu’on sait très bien c’est qu’elle coûte plus de 2 Milliards d’euros par an, 6 fois plus que la Banque d’Angleterre qui a pourtant une monnaie à gérer.