Dans l’Hexagone comme Outre-mer, le Gouvernement cherche à contrôler les prix par tous les moyens. C’est évidemment la meilleur solution pour réduire le pouvoir d’achat des Français.
Manuel Valls, le ministre des Outre-mer (eh oui, il y en a plusieurs), a fait des propositions pour faire baisser les prix dans les départements et territoire ultramarins. Cela commence par une subvention de 10 millions d’euros (M€) « pour soutenir l’ensemble des acteurs économiques ». En quoi cela fera-t-il baisser les prix ? Mystère !
Le ministre présentera, par ailleurs, un projet de loi dans les semaines qui viennent. Il devrait notamment prévoir de renforcer des moyens de l’Autorité de la concurrence afin qu’elle procède à davantage de contrôles, d’interdire à une entreprise de détenir plus de 25% de part de marché, d’encadrer les « marges arrière » (remises versées par le fournisseur au distributeur) à hauteur de 10% du chiffre d’affaires HT, d’enjoindre sous astreinte les dirigeants d’entreprise de publier leurs comptes. On ne voit pas non plus en quoi cela pourrait faire vraiment baisser les prix.
Il est également envisagé une réforme de l’octroi de mer (droits de douane locaux), alors qu’il faudrait purement et simplement le supprimer, ce qui contraindrait les collectivités territoriales qui en bénéficient à faire des économies. En revanche, il est louable que le ministre veuille s’attaquer aux normes qui empêchent d’importer des produits étrangers de proximité et favorisent ceux, plus chers, en provenance de l’Hexagone. Il est dommage que ce chantier ne concerne pas l’ensemble du pays.
Pendant ce temps-là , l’Assemblée nationale adoptait la proposition de loi du macroniste Stéphane Travert visant à « renforcer la stabilité économique et la compétitivité du secteur agroalimentaire ». Il s’agit, en fait, de prolonger jusqu’en avril 2026 l’expérimentation du « SRP+10 » qui impose aux distributeurs de vendre certains produits alimentaires au minimum de leur prix d’achat majoré de 10%. La ministre déléguée chargée du Commerce, Véronique Louwagie a reconnu que le « SRP+10 » n’était pas « couronné de succès », mais qu’il ne fallait pas « le retirer maintenant » car cela déclencherait « une nouvelle guerre des prix, très intense ».
 Les députés ne se sont pas arrêtés là . Ils ont adopté deux amendements défendus par La France insoumise. Le premier exige que les taux de marge apparaissent dans les documents transmis au gouvernement. Le second augmente les sanctions pour les distributeurs et fournisseurs qui ne communiquent pas les éléments nécessaires à l’évaluation des différentes mesures contenues dans la loi Egalim.
Seule mesure favorable aux consommateurs : la fin de l’encadrement des promotions sur les produits de droguerie, parfumerie et hygiène. Mais alors qu’elle devait être effective rapidement, elle a été repoussée au 15 avril 2026.
Les prix sont des informations destinées aux producteurs et aux consommateurs afin qu’ils adaptent leurs comportements quant à l’utilisation des ressources. Fausser les prix en les contrôlant revient à envoyer de mauvaises informations aux producteurs comme aux consommateurs qui, alors, prennent de mauvaises décisions.
Le Gouvernement et le Parlement jouent là une bien mauvaise partition, qui a déjà été interprétée par les pays communistes avec le succès que l’on sait.