La Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES) a publié ce jeudi une étude dévoilant une baisse de 3 % de la productivité par tête dans le secteur marchand non-agricole entre 2019 et 2022 ainsi qu’une diminution de la productivité horaire de 2,9 % pendant la même période.
Avant la crise sanitaire, la productivité du travailleur français suivait, lentement mais sûrement, une tendance haussière interrompue brutalement par la pandémie. Après la fin de celle-ci, chacun aurait pu croire que cette progression tendancielle allait naturellement reprendre son cours, ce qui n’est manifestement pas le cas, comme l’illustre le graphique suivant :
On peut donc observer un écart de 6,4 % pour la productivité par tête et 5,7 % pour la productivité horaire entre les chiffres réels et les chiffres attendus. Traditionnellement en pointe dans le classement des pays les plus productifs, l’Hexagone pourrait voir le financement de son modèle social, déjà largement rudoyé par la conjoncture et le déficit chronique des administrations publiques, largement mis à mal à long terme.
Dans les années soixante, 4,1 actifs cotisaient pour un retraité contre 1,7 aujourd’hui. La soutenabilité du système, au vu de notre démographie vieillissante, passe donc par une progression constante de la productivité des Français, faute de quoi il ne serait plus viable.
A cela, il faudrait encore ajouter l’influence néfaste du recul de la productivité sur la compétitivité internationale des entreprises tricolores, qui doivent faire face à la concurrence des pays émergents où le coût du travail est dérisoire comparé au nôtre.
Seule une réforme majeure du système de retraite lui adjoignant une part de capitalisation apparait donc comme la solution la plus rationnelle pour préserver les pensions des générations futures.