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Réforme des retraites : l’exemple suédois du compromis politique

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L’IREF a été l’un des premiers à publier une étude exhaustive sur la réforme des retraites en Suède. Nous avions insisté sur le fait que leur régime par répartition, comme le nôtre, n’était plus viable au début des années 1990. Les partis politiques ont choisi de lancer une vraie réforme systémique et d’abandonner le tout répartition pour passer à un système avec trois piliers : le premier et le troisième piliers (les comptes notionnels et la capitalisation) sont financés grâce à une cotisation de 18.5 % sur le salaire net. Le deuxième pilier (les complémentaires privées par capitalisation) est financé par une cotisation sur les salaires qui varie entre 2 et 4.5 %. Un système à cotisations définies remplace l’ancien système à prestations définies. Il garantit une visibilité financière à moyen terme et un taux de cotisation stabilisé.

La retraite est calculée selon : le montant du capital épargné, l’âge de départ à la retraite, la situation économique du pays. Tous les régimes spéciaux sont réellement supprimés et chacun est désormais libre de partir à la retraite à sa guise après 61 ans. Pas de départs précoces, pas de pénibilité ! Mais ce qui nous avait le plus impressionnés, c’est que cette réforme a été le résultat d’un compromis entre tous les partis politiques et que les syndicats – pourtant très représentatifs en Suède – ont été écartés des discussions. Seuls les experts ont été invités aux débats. En 1994, les sociaux-démocrates ont convenu avec les quatre partis de centre-droit de créer donc un système entièrement nouveau. La réforme a été conçue d’un commun accord pour rendre impossible tout déficit et ne pas répercuter les coûts sur les générations futures. Les employés ont été responsabilisés et invités à choisir jusqu’à cinq fonds de pension différents dans lesquels investir leurs cotisations, selon leur propre préférence de risque, avec la possibilité d’en changer à tout moment sans frais.

Dans un récent article, le chercheur Johan Norberg écrit que, depuis la réforme, ces fonds de pension ont obtenu un rendement impressionnant d’environ 10 % par an depuis leur création en 1995, malgré le crash des dot-com, la crise financière et la pandémie. Seules, l’extrême droite et l’extrême gauche veulent aujourd’hui changer de système. Les autres partis restent unis dans le compromis du début des années 1990. Selon lui, « Sans aucun doute, une partie de l’explication est que les politiciens suédois ont préparé leurs citoyens avec un débat sérieux sur les coûts, les avantages et ce qui était possible, au lieu de simplement répéter des slogans et d’ignorer l’inévitable faillite de la répartition ». Un bel exemple pour nos politiques.

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2 commentaires

Candide 06 27 février 2023 - 8:55 am

Merci pour cet article ! Un bel article, comme on aimerait en lire souvent, sur ce sujet en particulier, au delà (ou plutôt à la place) des affirmations assénées en boucle sur l’âge de la retraite et autre « muleta » pour berner le sujet à un moment crucial…
Pourtant, sauf le respect que je vous dois, Monsieur Lecaussin, ça ne parait pas difficile de faire un article mesuré, informatif et constructif ?! Merci de cette fenêtre positive ouverte sur le « et les autres, tout orgueil stupide mis à part, ils font comment? » !

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uszz 27 février 2023 - 11:48 am

Merci Monsieur Lecaussin, voilà une description bien résumée d’une bonne solution nationale à ce difficile problème, comment financer sagement les retraites. J’espère que votre article sera lu et apprécié par un maximum de nos décideurs.

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