« Les propositions économiques de Javier Milei sont présentées comme une rupture radicale avec la pensée économique traditionnelle. Cependant, nous pensons que ces propositions, ancrées dans une économie de laissez-faire et impliquant des idées polémiques comme la dollarisation et des réductions significatives des dépenses publiques, sont lourdes de risques qui les rendent potentiellement très néfastes pour l’économie argentine et le peuple argentin. » C’est ce qu’écrivaient Thomas Piketty et une centaine d’autres économistes – parmi lesquels Gabriel Zucman – dans une lettre ouverte, en novembre 2023, juste avant l’élection de Javier Milei à la présidence de l’Argentine. Elle a été reprise par beaucoup de grands quotidiens dont The Guardian. Ces économistes, originaires de nombreux pays du monde, ont aussi prédit que le programme de Milei aggraverait la crise budgétaire et provoquerait une terrible récession suivie d’une aggravation de la pauvreté.
Un an après, la situation économique en Argentine contredit complètement les prédictions Piketty & Co. L’Argentine affiche ses premiers excédents depuis plus d’une décennie. L’inflation décélère depuis plusieurs mois, l’indice mensuel étant actuellement de +2,7%, le plus bas en trois ans. La hausse des prix est inférieure à 5 % par mois depuis mai 2024 et les salaires progressent depuis lors à un rythme supérieur à l’inflation. Le secteur des loyers a été libéralisé, l’offre de logement a augmenté et les prix ont baissé. La coupe de 28 % dans les dépenses publiques recueille le soutien de la population, Milei ayant un taux de popularité de plus de 50 %. Enfin, le FMI prévoit une croissance de 5 % en 2025. Piketty s’est (encore) trompé.