Lors de l’émission « Questions politiques » sur France Inter, le 16 avril 2023 (soit le lendemain de la promulgation de la loi sur la réforme des retraites par Emmanuel Macron), Celui-ci aurait pris, nous dit-elle, « une décision assez irresponsable » (sic) en déclarant conforme à la Constitution la majeure partie de la réforme des retraites, alors que celle-ci serait « rejetée par l’écrasante majorité des Français ». « La légalité, a-t-elle ajouté, ce n’est pas la démocratie », un propos qu’elle a ensuite répété le lendemain sur le plateau de BFMTV. En clair, pour Clémentine Autain, la rue ou les syndicats seraient plus légitimes en démocratie que les institutions, qui n’ont pour elles que la « légalité ».
Or s’il est une chose qui nous paraisse ici précisément dépourvue de légitimité démocratique, c’est bien la rue lorsqu’elle engendre des comportements grégaires, voire violents : vitrines brisées, poubelles et kiosques à journaux incendiés, mobilier urbain saccagé, banques et points de vente de restauration rapide dégradés… Est-ce cela la « démocratie » selon Clémentine Autain ? Quant aux syndicats, dont Madame Autain semble faire les fers de lance de la « démocratie », l’IREF ne cesse de rappeler qu’ils ne représentent les salariés que faiblement (moins de 8% en 2021)… tout en étant gracieusement subventionnés par l’État, c’est-à-dire par le contribuable.
Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, a donc eu raison de dire sur Europe 1 que « la démocratie, c’est la Constitution et l’application de (celle-ci) », et non le « pouvoir de la rue ». La « légitimité de la rue » ne saurait prévaloir en démocratie sur la légitimité parlementaire. Si Clémentine Autain souhaite que ses idées soient davantage appliquées, qu’elle commence donc par convaincre un plus grand nombre d’électeurs de voter pour elle ou ses camarades de LFI. Qu’elle commence par rassembler une majorité qui puisse proposer et exécuter des lois, lesquelles devront alors être appliquées, conformément à ce que prévoit notre Constitution. C’est ainsi que fonctionne ou devrait fonctionner une démocratie représentative moderne, et il n’appartient pas à la rue ni à ses supposés représentants d’en décider autrement.
5 commentaires
La légalité n’est pas la démocratie pour les adeptes des idéologies infantiles de gauche. Les mêmes vous emettront des doutes sur la notion même de « bon sens ».
Les règles, établies démocratiquement, qui ne conviennent pas à leurs caprices ne sont plus democratiques, de même ils réfutent la notion de « bon sens » quand les analyses de bon sens ne conviennent pas à leur cerveau débile.
Et bien moi je dis:
« Le bon sens est le système immunitaire de la pensée »
« La légalité est le système immunitaire de la démocratie »
Et ces gens là souffrent de déficience immunitaire grave, et à ce stade ça ne se soigne plus…
Suggérons à notre belle Clémentine d’aller manifester contre le pouvoir au Venezuela, à Cuba, en Chine ou en Corée du Nord, et sans doute pourrons-nous chanter en choeur :
Oh my darling ! Oh my darling ! Oh my darling Clementine ! You’re lost and gone for ever. Oh my darling Clementine !
Bonjour
Je suis un peu atterré par les commentaires que je lis sur votre site. La démocratie, étymologiquement, est la gourvernance par le peuple. Dans le cas de la réforme des retraites, pouvez-vous ignorer que 75% des français y sont opposés, que 94% des actifs y sont opposés ?
Où est la démocratie, lorsque le peuple n’est pas entendu, lorsque ses représentants sont contournés par l’article 49.3 ?
Vous pouvez choisir de vous voiler la face, mais notre président donne tous les signes de traiter par le mépris ceux-là même qui l’ont élu.
Bien sincèrement,
Bonjour.
Je me réjouis des commentaires possibles sur un site comme celui de l’IREF, qui est salutaire pour l’expression d’autre chose que la doxa médiatique « mainstream » gauchiste, conformiste et finalement fasciste ou a minima intolérante qui sévit dans notre malheureux pays qui subit la violence verbale imbécile et antiparlementaire de la NUPES. C’est cette violence verbale qui cautionne tous les excès actuels.
Personnellement, je suis atterré par les destructions et les violences, dont j’ai vu les stigmates ce week-end à Lyon, une ville dont l’élu municipal, à l’image de Mme Hidalgo, était sans doute « solidaire » des casseurs. C’est ça qui est atterrant, c’est bien le comportement imbécile de ces élus.
Par ailleurs, sur le fond, si la problématique des retraites et de la pérennité d’un système à choisir, ce qui est foncièrement atterrant, c’est le non-travail du fonctionnaire congénital Delevoye et de sa commission, qui fut chargée de préparer une réforme et qui fut incapable de présenter un rapport lisible avec des options viables, comme par exemple ce qui se fait dans des pays qui ont largement réglé le sujet (Pays-Bas, notamment). C’est ça qui est véritablement atterrant.
Courage et sincères salutations.
Correctif: Sur la problématique… (et non pas si)