La « guerre commerciale » qui oppose l’UE et la Chine à propos des panneaux solaires est enfin terminée. Un accord à l’amiable a finalement été conclu entre les parties prenantes. Pour autant, faut-il croire que l’un des deux pays en sort « vainqueur » ? La France s’était prononcée en faveur de l’instauration de tarifs, de 47,6 % en moyenne. Le problème avec cette position protectionniste, c’est le manque de logique qu’elle comporte, surtout pour le marché français. Ce dernier est composé principalement de distributeurs et d’installateurs et non pas de producteurs des modules qui servent à faire fonctionner les panneaux solaires. Comme le souligne le rapport du CGEIET/CGEDD, « si la puissance photovoltaïque installée est encore largement européenne, la production de modules se fait désormais surtout en Asie […]. Presque tous les principaux fabricants du marché sont d’origine chinoise ou ont en Chine l’essentiel. » Taxer les producteurs reviendrait seulement à augmenter le prix d’achat des panneaux solaires et réduirait donc l’attrait pour le consommateur de cette filière, au risque de détruire un secteur déjà très fragile, vivant uniquement des prix règlementés et des subsides de l’État. Par ailleurs, ce jeu du chat et de la souris entre la Chine et l’Europe n’a pas limité pour autant l’envie de subventions de part et d’autre. Le contribuable continuera à payer pour une industrie non rentable, quelle soit chinoise ou européenne.
Panneaux solaires : le contribuable met la main à la poche
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Lucas Léger
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Lucas Léger
Chargé de mission à l’IREF, Lucas Léger est diplômé des Universités de Hambourg et Rotterdam en analyse économique du droit. Il a d’abord été chargé de recherche en macroéconomie pour un {{think tank en Inde}}. Il a ensuite travaillé pour la {{Chambre de commerce européenne en Chine}}, où il était chargé des affaires financières et industrielles. Il est également co-auteur d’un ouvrage sur la mondialisation, [Mondialisation : Consommateur ou acteur ?->article2378]
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