Il y a des mystères au sein de la presse audiovisuelle et de la presse écrite en France. Ainsi de cette habitude d’inviter continument les mêmes « intellectuels » à s’exprimer, alors même qu’ils racontent n’importe quoi et qu’ils ne s’améliorent pas au fil des années.
Nous nous sommes fait l’écho des élucubrations des Thomas Piketty et autres Jacques Attali. Michel Onfray joue dans la même cour. A la gauche de la gauche durant de longues années, le philosophe est resté la coqueluche des médias en troquant son gauchisme par un « populisme » de gauche. A preuve, son stupéfiant article dans Le JDNEWS le 13 novembre au sein d’un numéro centré sur l’élection de Donald Trump.
Michel Onfray qualifie le nouveau Président, selon le titre de son article, de « souverainiste qui veut protéger le peuple ». Un titre trompeur car les deux tiers du texte sont consacrés à une diatribe contre le libéralisme.
L’article commence fort avec les clichés les plus rances : « L’idéal du mondialiste (sic), c’est la jungle où une prétendue main invisible permet au loup et à l’agneau de vivre ensemble pour le bien… des agneaux bien sûr ». Il s’en suit une critique passéiste en règle du monde contemporain empli de violence, d’« ivresse consumériste », de « travailleurs empoisonnés par des produits toxiques », etc. On se demande dans quelle tour d’ivoire s’est réfugié notre « intellectuel ». La liberté trouvée ou retrouvée ces dernières décennies par nombre de pays, à commencer par les anciens pays de l’Est à la suite de la chute du Mur de Berlin ? Le recul de la pauvreté dans les pays en développement ? Le progrès technique ? Pas un mot bien entendu de la part de notre repus en pantoufle.
Adoptant des accents chiraquiens, Michel Onfray allègue que « Le libéralisme est une idéologie plus perfide que le communisme ». Il n’ose tout de même pas prétendre que le libéralisme a causé plus de morts, mais nous nous souvenons, pour avoir lu plusieurs de ses ouvrages dans les années 1990, qu’il n’hésitait pas à apparier libéralisme et nazisme…
Ce n’est pas tout. Le libéralisme présente à ses yeux un autre défaut majeur : celui de prétendre à tort au « ruissellement », c’est-à -dire à l’enrichissement des pauvres comme conséquence de celui des riches, alors même que ceux-là ne recevraient que les miettes de ceux-ci. Là encore, et au-delà de ce que l’on peut penser de la « théorie » du ruissellement, force est de constater, sauf à tomber dans un crypto-marxisme primaire, que l’accroissement des richesses dans un pays « capitaliste » profite à tous.
Mais qui diable vise en réalité Michel Onfray sous couvert de détestation du libéralisme et de la « main invisible » ? On peut se le demander quand on lit sous sa plume que le monde actuel n’est que « marchandise » (vieux thème marxien), affirmation qui lui permet entre autres de vitupérer le « cinéma wokiste ». Comme s’il s’agissait d’un surgeon du libéralisme ! De même, lorsqu’il soutient que les pauvres n’ont que des miettes, à l’image de la société « de Kamala Harris et des siens », comme si l’administration Biden avait été libérale !
Suit un éloge paradoxal de Donald Trump, qui présente l’immense mérite à ses yeux d’être « souverainiste ». D’ailleurs, pour lui, un chef d’État qui ne penserait pas d’abord « à son pays et à son peuple » ne serait qu’un « fasciste » et il se montrerait « coupable de haute trahison envers son peuple, donc passible de la Haute Cour », rien que cela ! Serait plus précisément « fasciste » celui qui « sacrifie le petit peuple (sic) pour réaliser le grand rêve mondialiste d’une jungle heureuse ». Nous voyons ici en pleine lumière les billevesées « populistes » de Michel Onfray qui lui permettent aujourd’hui d’inonder d’articles certains magazines de droite après avoir trusté ceux de gauche pendant si longtemps.
Mais réduire Donald Trump au « populisme » est un peu court. Ce qui séduit Michel Onfray, c’est en réalité le protectionnisme défendu par le nouveau Président, si ce n’est qu’il était également prôné par Kamala Harris et qu’il est coutumier outre-Atlantique. En effet et contrairement aux clichés, les Etats-Unis ont toujours plus été le pays du laissez-faire que celui du laissez-passer.
A cet égard, le laissez-faire largement soutenu par Donald Trump est passé par pertes et profits sous la plume de Michel Onfray. Et quand le nouveau Président confie au libertarien Elon Musk un nouveau département intitulé « département de l’Efficacité administrative », Michel Onfray ne répond plus…
26 commentaires
C tjrs la même chose : au lieu d’être dans la neutralité, on tire à boulet rouge sur ceux que l’on n’aime pas. Faudrait peut-être penser à prendre de la distance dans ce que l’on raconte. Finalement, vous aussi êtes cuit dans le même moule que les chaînes mainstream ,: pas de recul, pas d’analyse, aucune neutralité. Ça m’énerve. Votre opinion ne m’intéresse pas, ce que j’attends de vous c’est que vous m’apportiez des éléments qui vont nourrir mon intelligence et mon esprit critique.
Nous ne sommes pas un service public, réputé neutre ou qui devrait l’être, même s’il ne l’est jamais. Nous sommes un institut qui défend la liberté sous toutes ses formes et qui, par conséquent, critique ceux qui vont à son encontre, quelle que soit leur couleur politique.
J’ai beaucoup apprécié, en ma qualité d’agrégé des facultés de droit, votre phrase selon laquelle je ne ferais preuve ni de recul ni d’analyse.
Me Jean-Philippe Feldman
On peut avoir des opinions marquées et respecter les personnes ayant une opinion adverse. Vous avez versé dans l attaque ad hominem. Si l objectif est de rallier des personnes au libéralisme, vous vous y prenez mal , enfin, de mon point de vue …
Il faudrait surtout que des personnes aussi en vue que Michel Onfray se fendent, dans leurs analyses, d’une réflexion moins caricaturalement partisane. Ses déviances sont une provocation à laquelle on ne peut réagir qu’en conséquence.
100% d’accord avec votre papier. On a beaucoup de mal à comprendre qu’un « intellectuel » du niveau de M.O ne connaisse pas la définition du libéralisme et continue à débiter inlassablement les mêmes inepties. Est-ce un problème d’image qu’il veut se donner ou de la simple bêtise ?
La question est toujours de savoir de quel libéralisme il est question. Celui dévoyé par le socialisme et mis en Å“uvre par Macron et ses amis ou celui défendu par Bastiat, Von Mises ou Hayek. Tant que ce point n’est pas clairement défini, les discussions restent stériles.
Macron et ses amis ne défendent aucun libéralisme, ils sont socialistes jusqu’à la moelle! Je n’ai toujours pas compris pourquoi Onfray n’a toujours pas réussi à comprendre ce qu’est le libéralisme et pourquoi il le fustige systématiquement !
Discours- fleuve monotone , M.Onfray prêche comme un prédicateur désabusé.Un peut d’enthousiasme,vous n’est pas un guerrier,vous n’aimer pas l’entreprise,la France na pas besoin de pleurnicheurs,elle à besoin de « guerriers ».
Insupportable Michel Onfray
Quand 1 intellectuel fait le buz on le réinvite …..
Faut bien qu’il mange lui aussi .
Moi de tout ça ce que j’en retiens, et c’est peut-être ce qui énerve certains, c’est que depuis 1981, l’année de tous les « espoirs », offerts par une « gauche » qui nous promettait monts et merveilles, c’est que beaucoup, comme moi-même, et dès que nous avons pris conscience de l’arnaque, avons viré de bords et changés de choix politique. Monsieur Onfray est de ceux-là , très nombreux, n’en déplaise aux nostalgiques d’un « miterrandisme » bel et bien disparu, qui ont compris qu’il est urgent de redresser la barre, et de reprendre ce qui nous est enlevé de notre culture et de nos racines… mais surtout pas avec la « gauche » actuelle !…
Le fascisme est une forme du socialisme. D’ailleurs aussi bien Hitler que Mussolini se revendiquaient socialistes. Les socialistes d’aujourd’hui, un peu honteux de ces encombrants parents, expliquent que le fascisme n’est pas socialiste mais serait une sorte de libéralisme, ce qui à leurs yeux est évidemment bien pire.
Excellent, tout à fait juste
Ne manqueriez vous pas d’indulgence à l’égard de Michel ONFRAY ? Votre commentaire dit bien que vous ne l’aimez pas.
Bonjour, je suis très en colère après avoir lu cet article. Traîter d imbécile une personne qui présente des opinions différentes n est pas constructif. Je suis libérale. Un tel article nuit au libéralisme. Je suis abonnée à la revue de Michel Onfray, j écoute ses vidéos, je lis ses articles. J y vois le chemin parcouru par cet homme, sa capacité de remise en question, ses combats. Cet homme n a pas froid aux yeux il attaque de front l islamisme. Boualem Sansal a eu récemment une longue interview. Michel Onfray est un homme libre. Cela lui a coûté son université d été et il n est plus le bienvenu sur les chaînes publiques. Bien sûr ses positions politiques ne sont pas libérales. Et alors ? Si un site libéral ne défend plus la liberté d opinion , où va t on ?
On peut très bien dire des choses justes sur l’islamisme et des bêtises sur le libéralisme ! De nombreux intellectuels (et des prix Nobel !) ont été communistes et/ou maoïstes !
Bien sûr, mais traiter les gens d imbécile fait il avancer la cause libérale ? Les arguments nous manquent t ils tant qu il faille avoir recours à l insulte? Jouer les « sachant » sert il notre projet ? Un peu de modestie et de savoir vivre ne nuit pas.
Ai je a un quelconque moment, émis l idée de restreindre votre liberté d expression ? Voilà encore une attaque vigoureuse bien inutile . J apprécie votre souci de répondre. Je suis en phase avec vos remarques sur les propos et les idées de Michel Onfray que vous citez , c est tout à fait légitime. Mais pas les attaques contre sa personne. Regardez le trajet politique de ce monsieur. Parti du collectivisme il se prône gaulliste. Nous sommes loin du libéralisme, mais conspuer l enfant prodigue ne le fera pas venir à vous. A quand des débats posés en politique ? Laissons cela au NFP .
Vous accusez M. Onfray (que je suivais moi-même beaucoup plus hier qu’aujourd’hui) de ressasser une antienne anti-libérale rance, mais en n’avançant pas de contre-argument(s) précis à ses propos, vous nous donnez aussi l’impression d’être prisonniers d’une idéologie caricaturale : à quand un vrai débat animé par vous sur le libéralisme hier et aujourd’hui qui ne soit pas une apologie reposant sur des prétextes faciles, peu nuancés ?
Nous publions les arguments chaque jour !
Etre un intellectuel n’a jamais été une preuve d’intelligence! Les conneries qu’a pu débiter Sartre en sont une bonne preuve!
Tout à fait !
Un « con » qui marche ira toujours plus loin qu’un intellectuel assis.
Je n’ai jamais dit que Michel Onfray était un imbécile et je n’ai jamais porté atteinte à la liberté d’expression, ce qui serait un comble pour un libéral. En revanche, lorsqu’une personne écrit des bêtises (ce qui arrive aux hommes les plus intelligents, ce qui est rassurant), estime que libéralisme et nazisme s’apparient, lorsqu’elle colporte les ragots les plus éculés sur le libéralisme, je me permets (horresco referens) de la critiquer. Je suis encore libre de le faire, mais à vous lire, pour combien de temps encore ?
Il n’empêche que ses diatribes contre le libéralisme n’ont rien à voir avec la réalité. Il n’est quand même pas difficile de se renseigner sur ce qu’il est. Il m’énerve alors qu’il prêche exactement la même chose!
Merci pour votre résumé de l’article de monsieur Onfray que je n’ai pas lu lequel en réalité est un populiste tout court qui n’apprécie la liberté que pour l’arrogance de sa proie opinion, ce qu’il fait au demeurant avec un talent certain.
Au préalable faudrait-il définir le populisme parce que représenter le peuple c’est déjà être populiste avant d’être populaire . Où les choses se gâtent c’est que notre philosophe mange à tous les râteliers de l’extrême gauche à l’extrême-droite et semble utiliser le substantif fasciste comme un mot passe-partout. En réalité le fascisme a toujours été nationaliste et dirigiste ce qui est à l’opposé du libéralisme.
Notre philosophe fait parti de ces sans-culottes en culotte courte. Quant au Président Trump c’est un libéral qui parle au peuple avec ses mots lequel peuple ne se sent plus l’oublié de l’intelligentsia.
Pour les européens le retour de monsieur Trump va nécessairement les conduire à se bouger autrement qu’en petits hommes / femmes verts (es)
.
Autre sujet votre article sur la police des températures pourrait être transposé à la police des mœurs de certains pays non libéraux, c’est le moins que l’on puisse dire.
Le vrai fascisme s’est d’imposer à l’autre sa volonté et de surveiller l’autre. C’est pourquoi il faut réduire drastiquement le nombre de nos fonctionnaires dont la seule utilité est désormais de nous dicter notre conduite et de nous surveiller avant de nous punir