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L’IREF dans le viseur de l’Elysée ?

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Selon Franceinfo, Emmanuel Macron s’inquièterait de la diffusion en France des idées « libertariennes ». Si l’information était vérifiée, ce serait surtout l’attitude de l’Elysée qui serait inquiétante.

Emmanuel Macron et son cercle élyséen auraient-ils l’Iref à l’œil ? Dans ce cas, s’agirait-il d’une inquiétude liée aux interrogations de notre Institut au sujet du patrimoine du chef de l’Etat au début de son premier mandat ? Ou bien de notre dénonciation répétée de l’illégalité de la rémunération des membres du Conseil constitutionnel ? ou tout simplement notre ligne continûment libérale ?

Il est permis de se poser ces questions à la suite de la diffusion d’une information de prime abord surprenante par Franceinfo le 21 février sous le titre « L’Elysée garde un œil sur un courant libertarien pro Javier Milei qui s’étend sur les réseaux sociaux ».

En effet, si nous n’avons jamais épargné le service public radio-télévisé en général du fait de son tropisme « progressiste », nous devons reconnaître que les journalistes de Franceinfo sont, eux, généralement bien informés. Or, l’article nous apprend dans son chapô que des « notes » auraient été « commandées à des experts des réseaux sociaux pour surveiller plusieurs comptes libertariens qui deviennent influents ». Le corps du texte précise que des notes auraient été « commandées à plusieurs sociétés spécialisées » et que le « sommet de l’Etat » ne serait pas tant préoccupé par « l’idéologie en elle-même » (encore heureux !) que « de la voir se diffuser dans des cercles plus étendus », « d’autant qu’elle peut déboucher sur des contestations ». Autrement dit, que quelques hurluberlus croient encore à la liberté comme le Président argentin passe encore, mais qu’ils se multiplient, là la mesure est dépassée !

Cette information est-elle confirmée ? Nous n’en savons rien à ce jour. Nous sommes dubitatifs devant la mise en cause de comptes sur les réseaux sociaux dont on ne connaît pas forcément la réalité, encore moins la fiabilité. Mais, le fait même que l’information n’ait pas été immédiatement considérée comme une fake news est révélateur de l’antilibéralisme qui règne à l’Elysée et de la peur qui le saisit à la pensée d’un retour des « Gilets jaunes » ou de leur équivalent. La journaliste et essayiste Eugénie Bastié a ironisé dans son « coup d’œil » sur Europe 1 le jour même : « L’Elysée a raison de s’inquiéter du vent de liberté qui souffle en France »… Et entendre une journaliste très douée, mais jusqu’ici assez rétive envers le libéralisme, défendre avec ferveur la liberté nous amène à penser que les idées libérales ont plutôt le vent en poupe sous l’influence des évènements internationaux.

Nous ne saurions conclure nos propos sans nous interroger sur la légitimité de l’Elysée à commander en l’espèce des notes de surveillance à des « sociétés spécialisées ». De quel droit ? Nous avons beau lire la Constitution, nous ne voyons pas quelle disposition autoriserait le chef de l’État à le faire (garant de l’indépendance nationale ? Chef des Armées ?). De plus, n’y a-t-il pas eu déjà suffisamment de polémiques sous Emmanuel Macron au sujet de missions réalisées par des cabinets de conseils ?

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