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L’État appelle les entreprises au patriotisme, mais continue de les asphyxier

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Dans La Tribune (20 avril), Éric Lombard, ministre de l’Économie, appelle au « patriotisme des chefs d’entreprise », expression déjà utilisée par d’anciens locataires de Bercy, tant de gauche que de droite, tels que Bruno Le Maire et Arnaud Montebourg. Selon lui, les chefs d’entreprise « doivent travailler avec les États pour que cette bataille soit gagnée ». Une vision étatiste qui exige des efforts de la part des entreprises, sans tenir compte de la lourdeur du fardeau qu’elles portent déjà. Le ministre ajoute que « l’Union européenne est un espace où les investisseurs non européens sont les bienvenus », mais cette affirmation ne correspond en rien à la réalité.

En effet, la France, avec ses 43,8 % de prélèvements obligatoires en 2023 (1ère au sein de l’OCDE) et des charges patronales représentant 26,6 % de la masse salariale (contre 13,4 % en moyenne au sein de l’OCDE), bat des records.

De plus, les problèmes que pose notre « millefeuille administratif » mérite d’être soulignée. En 2024, environ 400 000 normes s’appliquaient en France, un poids qui nuit à la production et à la compétitivité. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, l’a confirmé au Figaro le 17 avril dernier : « Quand il faut trois ans pour réaliser une ferme solaire aux États-Unis, cela prend sept ans en France. Et pour un projet dix fois plus petit ! »

Cette situation est amplifiée par l’environnement réglementaire européen. Selon Bernard Arnault, « l’UE n’est pas dirigée par un pouvoir politique, mais par un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à éditer des réglementations ». Entre 2019 et 2024, l’UE a adopté plus de 13 942 textes législatifs, notamment en raison de l’implémentation du Green Deal (en déficit net), tandis que les États-Unis n’en ont produit que 3 725 sur la même période, ce qui impacte fortement la croissance économique de l’Union européenne.

Un rapport de BusinessEurope met en garde contre l’impact de ce « tsunami réglementaire » sur l’investissement. Selon ce rapport, « plus de 60 % des entreprises européennes considèrent la réglementation comme un obstacle à l’investissement, et 55 % des PME citent les obstacles réglementaires et les contraintes administratives comme leur plus grand défi ».

Avant de prôner un « patriotisme des patrons », le gouvernement français et l’Union européenne feraient bien de libérer les entreprises.

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5 commentaires

Duhamel 23 avril 2025 - 11:14 am

Si nos politicards œuvraient à la grandeur de la France et pas leurs intérêts personnels ils auraient depuis longtemps réduit les dépenses inconsidérées de l’état en arrêtant de nourrir et de soigner tout le Maghreb . 3000 milliards de dette mais Macron continue d’arroser , son auréole ne le sert pas encore .

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MIMOSAS 23 avril 2025 - 1:23 pm

Les entreprises devraient appeler l’Etat au patriotisme…
Merci à Sarah Knafo de rendre audible cette situation d’Europe et France sur-administrées, qu’à l’ENA ils apprennent surtout à créer des normes, à créer du boulot pour d’autres fonctionnaires. Boulot qui d’ailleurs n’est même plus fait par les fonctionnaires en question ! Voyez les cartes grises, on vous conseille de passer par un intermédiaire, idem si vous voulez bénéficier d’une aide en rénovation énergétique ! Vous payez cet intermédiaire, en plus du fonctionnaire, pour que ce fonctionnaire n’ait plus qu’à tamponner le dossier bien mitonné par quelqu’un d’autre, mais on rêve !
Et c’est pareil dans des organismes comme la caisse des congés payés du BTP ou la prévoyance ProBTP, ils édictent leurs normes et ils vous expliquent que vous devez les suivre, et ne surtout rien leur demander ! Idem encore avec la médecine du travail !
C’est un énorme coup de balai qu’il faudrait. Mais… non. Nous avons pourtant un Président jeune et libéral arrrgh mdrrr !

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Yves Heulenote- Poh 23 avril 2025 - 6:53 pm

Mais quelle inconsistance faut-il avoir pour impunément appeler au patriotisme des chefs d’entreprise déjà tondu avant même de produire. A les écouter , ces politicards que la décence m’empêche de qualifier comme il conviendrait, ce sont les chefs d’entreprise qui sont responsables de cette situation malgré tout ce que l’Etat a fait pour eux ( avec leur argent d’ailleurs).
Monsieur Lombard , pas plus que ses prédécesseurs Le Maire et autre incapable, ne parvient même pas à réduire la vitesse de croissance des dépenses , alors parler d’économies , de réduction de la dette et de maîtrise du budget (il ne connaît pas le mot EQUILIBRE, c’est comme mettre une poule devant un couteau.

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COMBES. 24 avril 2025 - 1:48 am

Eric Lombard se propose de fixer un taux de Livret A à 2,5 % d’intérêts. En outre, une somme de 200 euros doit être versée aux 56 millions de personnes détenant un Livret A. Et on parle qu’un plafonnement du Livret A causerait les sommes à être pris par le gouvernement. Que proposer d’autres sur des super Livrets bancaires à 6,95 %, quand on ne produit pas assez de logements HLM. Nous sommes en position de solder les terrains disponibles aux bailleurs privés, qui eux, en manquent. Pas de concours de circonstances, les causes à effet, on ne veut pas les voir, surtout quand on évoque les versements de dividendes aux administrateurs de la CDC.

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gillet 24 avril 2025 - 7:57 am

L’allergie au travail,le Droit à la paresse,la société des loisirs est une fabrique à crétins.

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