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Le philosophe André Comte-Sponville a raison de dire qu’ « une économie libérale crée plus de richesse qu’une économie étatisée »

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André Comte-Sponville a donné une interview à l’hebdomadaire L’Express (16-22 janvier 2025). Nous nous étions fait l’écho, dans un précédent article, de la persistance chez l’auteur du Capitalisme est-il moral ? (2004) de certains préjugés concernant le libéralisme, que nous déplorions. Ancien sympathisant communiste dans sa jeunesse (comme beaucoup l’étaient alors), devenu social-démocrate avec le temps, le philosophe prend soin de rappeler dans l’entretien en question qu’il n’est nullement tombé pour autant dans l’ « ultralibéralisme » – quelle originalité ! Cela dit, nous nous réjouissons d’y lire les propos suivants :

  • « Tant que la gauche française ne se sera pas réconciliée avec le libéralisme, elle se voue aux incantations, dans l’opposition, et à l’échec, quand elle parvient au pouvoir ». Cramponnée à sa défense de l’étatisme, du collectivisme et de la redistribution à tout-va, la gauche française reste sans doute en effet la gauche la plus archaïque de toute l’Europe : il n’y a probablement qu’elle qui n’ait jamais véritablement fait son Bad Godesberg – du nom du fameux congrès du Parti social-démocrate allemand de 1959, lequel a alors pris ses distances avec le socialisme dogmatique, en reconnaissant notamment le rôle premier de l’entrepreneur et de la libre-concurrence.
  • « Quelles différences entre le programme commun (NDLR : de la gauche, adopté en 1972) et celui du Nouveau Front populaire ? Je n’en vois guère de décisives ».
  • « Avec une politique de gauche traditionnelle, de relance par la demande, la France s’est retrouvée exsangue ». « La gauche n’a toujours pas compris que la politique de la relance par la demande, dans une économie mondialisée, ne peut pas fonctionner ». Ce point montre qu’André Comte-Sponville a compris que ce sont les politiques libérales dites de « l’offre » qui marchent, et non les politiques économiques d’inspiration keynésienne, qui semblent néanmoins toujours autant inspirer la gauche française malgré leurs innombrables échecs largement avérés.
  • « Une économie libérale crée plus de richesse qu’une économie étatisée. Or créer de la richesse, c’est la seule manière de faire reculer la pauvreté ». Comme le regretté Jacques Marseille qu’il cite, André Comte-Sponville a compris que le socialisme fabrique de la pauvreté, là où le libéralisme permet au contraire d’en sortir.

On regrettera toutefois qu’André Comte-Sponville dise que « nous avons besoin de régulations » – ne veut-il pas en réalité parler ici de « réglementations » ? Non, nous avons besoin de liberté économique, de libre concurrence, d’une fiscalité juste et modérée, de responsabilité individuelle, et d’un État de droit qui garantisse le respect de ces grands principes fondamentaux. Reste qu’il convient de saluer les propos susmentionnés, qui tranchent avec les ritournelles qu’on entend à peu près partout à propos du capitalisme libéral comme supposé facteur d’aggravation des inégalités sociales.

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6 commentaires

Van Heuven Georges 25 janvier 2025 - 11:51 am

Quand vous écrivez qu’il ne faut pas de régulation vous sortez du libéralisme qui doit être hors de toute idéologie. or régulation, signifie que vous prônez le libertarisme ou, pire, l’anarchisme. C’est en contradiction avec votre société où l’état règle les problèmes régalien ???
Pour ma part, je pense, avec Philippe Aghion, qu’on doit réguler l’économie car sinon les plus forts (Cf. Trump) écraserons les plus faibles, c’est même une évidence! Mais on peut très bien libéraliser l’école, l’hôpital et, même, la justice (tous les cas bénins pourraient être “jugés” très rapidement par … un robot avec I.A. (l’expérience japonaise est probante!), mais toujours sous le contrôle d’une MINARCHIE….

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Denis Huneau 25 janvier 2025 - 12:11 pm

Si André Comte-Sponville, qui a priori maîtrise la langue française, évoque un ” besoin de régulations » pourquoi lui prêter la volonté de « réglementations » ?

Certes « réglementation » est l’une des significations du mot anglais « regulation » mais, dans notre langue, la régulation renvoie à une “règle du jeu” neutre, cherchant à assurer le jeu loyal des forces du marché, alors que la réglementation intervient dans le jeu et veut imposer des valeurs telles que “l’intérêt public”, l’égalité, la protection des « faibles », etc .

Au contraire de la réglementation qui, par nature vient de pouvoirs publics édictant des lois et règlements, la régulation est assurée par des organismes périphériques, de préférence indépendants ; mais ce sont bien les USA qui ont pris la première loi anti-trust, à vocation hautement régulatrice

Le fait que les gouvernements préfèrent maintenant parler de “régulations” à propos des réglementations qu’ils envisagent ne démontre pas autre chose qu’ils n’assument pas cette volonté de réglementer en permanence , ou qu’ils sont sous l’influence du globish bruxellois….

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Robert 25 janvier 2025 - 12:48 pm

“Ancien sympathisant communiste dans sa jeunesse (comme beaucoup l’étaient alors), devenu social-démocrate avec le temps…” Oui, mais avoir sombré dans le communisme, quelle que soit la période de sa vie démontre un dramatique manque de discernement et une capacité à opter pour des idéologies justifiant les pires crimes. Ce genre de personnage est de ce fait discrédité à jamais. Toutes ses déclarations deviennent de ce fait suspectes.

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duriez 25 janvier 2025 - 2:38 pm

Une économie libérale, vraiment libérale, est sans aucun doute plus efficace qu’une économie étatisée, cela tombe sous le sens puisque ceux qui ont pour mission de veiller aux intérêts de l’État ne courent aucun risque. Même s’ils sont foncièrement mauvais ,on les retrouve un peu partout, recasés au mépris de la plus élémentaire mise en concurrence. A multiplier ceux qui risquent peu dans les missions les plus significatives ne peut mener qu’à la ruine à terme. Notre pays en est un bel exemple.

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L'Oeil du cyclone 26 janvier 2025 - 2:54 am

le capitalisme est-il moral ? Bien-sûr ! Il est même l’incarnation de la morale ! C’est le socialisme qui est immoral (et qui débouche sur des sociétés cyniques, nihilistes et dépravées). Il est plus que temps de rééditer et diffuser massivement les pamphlets de Frédéric BASTIAT auprès du grand public. Notre grand écrivain français, qui traite avec sa verve et sa limpidité évangélique, la profonde morale du capitalisme. C’est d’urgence intellectuelle…

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gillet 26 janvier 2025 - 8:50 am

Rien ne peut évoluer dans un pays pris en otage par les parties politiques et les syndicats,un contre -pouvoir qui utilise le chantage comme argument prend la forme d’un mouvement terroriste.

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