Le 13 novembre, un communiqué de presse a fait part de la création d’une association dénommée « LaFA, la filière audiovisuelle », constituée de groupes audiovisuels (France Télévisions, TF1 et M6, bientôt Arte, paraît-il, mais pas Canal+), des principales organisations de gestion collective (telle la Sacem) et de syndicats de producteurs. Il vaut le détour.
Il s’agit d’assurer la solidité du modèle économique de la filière audiovisuelle française, d’accompagner sa transformation, de garantir la diversité et le renouvellement de la création, et « d’assurer le rayonnement de l’exception culturelle française ».
Les signataires déclarent jouer un rôle essentiel « pour apporter un accès gratuit (sic) et universel à une information de référence ». « Elles garantissent la diversité de la création audiovisuelle et musicale, et son exposition par des programmes mettant en avant toute la diversité de la société française et véhiculant des messages positifs d’inclusion (sic) et fédérateurs ».
Le lecteur se pince en lisant pareilles billevesées : la « gratuité » revendiquée coûte plusieurs milliards d’euros aux contribuables chaque année (coût du service public, subventions aux divers organismes privés, régime des intermittents du spectacle…). Environ 300 films sont produits chaque année en France, dont une bonne partie n’est vue par personne et dont la réputation de gauchisme est loin d’être usurpée pour bon nombre d’entre eux. Quant à l’information délivrée tout particulièrement dans l’audiovisuel public, elle est d’une partialité sans nom.
Le communiqué appelle ensuite de manière œcuménique à un « financement public élevé » de « l’audiovisuel public », au fait de « favoriser le développement des acteurs privés de la TNT en clair », à « assurer la pérennité du régime d’indemnisation des intermittents du spectacle », à promouvoir une Intelligence artificielle « éthique » et à « soutenir un cadre de régulation (sic : réglementation) des plateformes numériques en Europe ».
Au-delà de l’affichage publicitaire, LaFA constitue en réalité une vaste entreprise de lobbying avec l’union du secteur public, imposé aux auditeurs et aux téléspectateurs, et de ce que l’on peut appeler un faux secteur privé, à savoir un capitalisme de connivence, afin d’étendre une réglementation française pernicieuse aux acteurs étrangers qui ne la subissent pas.
En substance, il s’agit d’unir les forces du public et du privé pour combattre les plateformes américaines, telles Netflix, Paramount ou YouTube, sur lesquelles ne pèsent pas les mêmes obligations, notamment de création. Pour le dire autrement, il s’agit d’étendre à l’international le socialisme français.
Au contraire, l’Iref appelle une nouvelle fois à  :
- la libéralisation du secteur audiovisuel français pour lui permettre de lutter à armes égales avec ses concurrents ;
- et au démantèlement du secteur public ,qui coûte annuellement 4 milliards d’euros aux contribuables tout en violant quotidiennement ses obligations de neutralité et de pluralisme.