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La répression en Russie : pianiste mort en détention, artistes et scientifiques condamnés à des lourdes peines de prison

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Mi- juillet, deux comédiennes russes renommées, Evguénia Berkovitch (39 ans) et Svetlana Petriïtchouk (44 ans), incarcérées depuis mai 2023, ont été condamnées par le tribunal de Moscou à six ans de prison. Leur faute ? Elles auraient fait « l’apologie du terrorisme » dans une pièce de théâtre montée en 2020. Fin juillet, le pianiste russe Pavel Kushnir est mort dans un centre de détention situé à plus de 6 000 km de Moscou, vers l’île de Sakhaline. Comment ? On ne le sait pas exactement.  Les autorités soutiennent qu’il avait  entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention, mais les militants des droits de l’homme pensent qu’il aurait été torturé. Il avait été condamné pour avoir « insulté Poutine de manière indécente » et exprimé « un manque de respect manifeste envers la société et l’État ». Sauf erreur de notre part, nous n’avons pas vu beaucoup de féministes ni d’artistes français manifester pour la libération de ces artistes russes ni organiser des « marches blanches » pour protester contre leur disparition.

Le 3 septembre dernier, un éminent physicien russe, Alexander Shiplyuk, a été condamné par le tribunal de Moscou à 15 ans de prison pour « trahison d’Etat ». En mai, un de ses collègues, Anatoly Maslov, professeur d’aérodynamique de 78 ans au laboratoire d’optique quantique de l’université d’État de Novossibirsk, a écopé de 14 ans de prison pour « trahison ». Plus d’une douzaine de scientifiques russes de haut rang ont été arrêtés ces dernières années, dont au moins trois travaillaient au prestigieux Institut Khristianovich de mécanique théorique et appliquée, à Novossibirsk. Et peu importe leur âge ou leur état de santé. En octobre 2022, Valery Mitko, est mort à 81 ans, accusé de « haute trahison » et assigné à résidence. La même année, Dmitry Kolker, 54 ans, directeur du même laboratoire d’optique quantique à Novossibirsk que Maslov, a été arrêté dans le cadre d’une enquête pour espionnage : il avait un cancer de stade 4 et il est mort deux jours après, à l’hôpital où il était soigné. Les accusations de trahison, d’espionnage ou de terrorisme étaient largement utilisées par les autorités soviétiques pour envoyer en prison, voire au goulag, des dissidents, des personnalités politiques ou des savants éminents qu’elles redoutaient voir s’éloigner de la ligne du parti. Dans le cas des scientifiques, il est (très) probable que leur arrestation, voulue par Poutine, soit liée au fait que le programme de missile hypersonique n’a pas, ou n’aurait pas, abouti aux résultats escomptés… Quelles que soient les raisons, il ne faut pas oublier que plus de 1 000 personnes sont détenues en Russie pour motifs politiques.

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