Le troisième ministre de la Fonction publique depuis un an vient ni plus ni moins d’enterrer la réforme de la fonction publique initiée par Stanislas Guerini, l’un de ses prédécesseurs.
Rappelons-nous que le ministre Guerini nous avait fait rêver : rémunération au mérite, licenciements facilités en cas d’insuffisance professionnelle, remise en cause des catégories… étaient au menu de sa réforme. Petit à petit cependant, sous la pression des syndicats et des députés de sa majorité, elle s’était étiolée. Ainsi avait-il affirmé qu’il y avait trop de contractuels et qu’il fallait favoriser leur titularisation, confortant par là le statut qui est pourtant la cause de tous les problèmes.
Puis, en septembre 2024, Guillaume Kasbarian est arrivé avec l’objectif de reprendre la réforme Guerini et de s’attaquer, en sus, au problème épineux de l’absentéisme. L’idée d’instaurer trois jours de carence, comme dans le privé, réapparaissait alors dans le débat, tout comme celle de diminuer le taux de remplacement de la rémunération des agents en arrêt maladie.
Le ministre Kasbarian semblait résolu à avancer coûte que coûte, présentant au Conseil commun de la fonction publique (CCFP) un projet de décret relatif à cette baisse du taux de remplacement. Cela fut considéré comme une provocation par les syndicats qui descendirent dans la rue.
Un ministre aussi déterminé, faisant front aux syndicats, voilà qui changeait et apportait un vent de fraîcheur au ministère. C’est sans doute pourquoi Kasbarian ne fut pas reconduit dans ses fonctions par François Bayrou.
Son remplaçant, Laurent Marcangeli a préféré faire allégeance aux organisations syndicales. Selon Les Échos, il renoncerait au projet de porter d’un à trois le nombre de jours de carence en cas d’arrêt maladie. Il semblerait aussi qu’il lâche du lest sur la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa), un complément de rémunération créé en 2008 par Nicolas Sarkozy pour les agents ayant subi une perte de pouvoir d’achat sur les quatre dernières années. L’année dernière le Gouvernement ne l’avait pas appliquée, une première depuis 15 ans. Cette année, la Gipa pourrait de nouveau être appliquée.
Comme le dit un syndicaliste cité par Les Échos, Laurent Marcangeli « ne cherche pas le conflit, comme son prédécesseur, mais le compromis ». Sous-entendu, il a compris que le ministère de la Fonction publique était dirigé par les syndicats. Il rejoint donc la longue liste des « carpettes » qui l’ont précédé à ce poste.
Nous attendions avec espoir la « grande réforme » de la fonction publique qui nous avait été promise par Stanislas Guerini. Il semble qu’elle ait fait long feu et que ce n’est pas encore cette année que le statut de la fonction publique disparaîtra.
5 commentaires
C’est HONTEUX je ne comprends pas les salariés du Privé qui soutiennent la CGT !!!ce syndicat se sert des syndiqués du Privé pour obtenir plus d’avantages aux fonctionnaires !!! Quelle naïveté !
Celui qui précédait Marcangeli semblait avoir pris la mesure du problème mais le nouveau ne veut pas de vagues. Le meilleur moyen de résoudre un problème c’est d’affirmer qu’il n’y a pas de problème…
La reforme de la fonction publique? ce n’est pas compliqué: suppression du statut… tout se résoudra ensuite naturellement!
Bayrou s’est il trompé en ne gardant pas Kasbarian à son ministère de la fonction publique ? En réalité, je pense qu’il a eu peur : surtout pas de vagues avec les fonctionnaires, on ne va quand même pas les détourner de force de leur ron-ron habituel ! Ce sont eux les plus syndiqués avec les entreprises plus ou moins nationalisées que l’on a fait semblant de transformer en S.A. Malgré l’arrivée de la technologie dans les ministères, Macron -qui avait promis d’en débaucher- n’a fait qu’en embaucher de nouveaux. Vous me direz que ce n’est sûrement pas la seule promesse qu’il n’aura pas tenue.
Quelle pitié, le gouvernement veut faire des économies, mais ne veut surtout rien changer concernant ses fonctionnaires. Quand arriverons nous à une équité entre public et privé ??? Il faudrait supprimer la CGT qui ne fait que mettre des bâtons dans les roues pour le fonctionnement normal de notre pays. Elle entrave tout;