Le 10 octobre 2023, Sanofi a annoncé sa décision de vendre une partie de sa filiale Opella, qui commercialise le Doliprane, au fonds d’investissement américain CD&R. Ce choix a évidemment provoqué des remous, notamment du côté de LFI. Le parti a demandé au gouvernement de s’opposer à la cession, allant jusqu’à proposer la nationalisation d’Opella pour créer un « pôle public du médicament ». Cependant, cette réaction est symptomatique d’une vision protectionniste qui fait fuir les industries françaises vers des horizons plus favorables au développement économique.
Le choix de Sanofi s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, CD&R offre une solidité financière bien supérieure à celle de son concurrent français, PAI Partners. Le fonds américain est mieux placé pour soutenir et développer Opella sur le long terme.
Ensuite, il semblerait que Sanofi ait voulu préserver l’indépendance de son conseil d’administration vis-à -vis des pressions politiques. En effet, la vente d’une filiale à un acteur étranger a immédiatement attiré l’attention du gouvernement qui exige « un certain nombre d’engagements économiques de la part de Sanofi et du futur repreneur CD&R ». Une lettre signée par 62 députés a même été envoyée au ministre de l’Économie, exigeant que l’État « protège nos fleurons industriels ». Au nom de quoi exactement ? Sanofi a d’ailleurs pris soin de négocier avec CD&R pour conserver 50 % du capital d’Opella et ainsi assurer le maintien de ses activités en France. Le rachat ne met pas en péril les intérêts nationaux, contrairement à ce que laisse entendre LFI.
Enfin, il ne faut pas oublier qu’Opella est déjà fortement implantée aux États-Unis, puisqu’elle y réalise un quart de son chiffre d’affaires depuis l’acquisition de la marque américaine Qunol, spécialisée dans les compléments alimentaires. Sanofi privilégie une stratégie qui assure la compétitivité internationale de la filiale. Les propositions de LFI et des députés ne font que créer un climat de méfiance. Il ne faudra pas s’étonner si d’autres acteurs du secteur pharmaceutique privilégient des marchés étrangers plus stables à l’avenir.
6 commentaires
Ils ne vont pas gaspiller de l’argent à transférer les usines! Ce sont des fonds d’investissements!
Que disait Macron ? La désindustrialisation de la France ? Alors pari gagné !
Ah, zut, je me suis trompé, il parlait de reindustrialisation de la France !
Ah bon peut-être que pour un énarque c’est la même chose, et puis c’est dans le sens du vent des verts et autres Jancovici … la décroissance !
Macron serait-il un émule du gourou ?
Un commentaire très bref: « BRAVO »! Il reste des gens éclairés en France. Le pays se réjouit à chaque achat à l’étranger, mais ne supporte pas un achat dans l’autre sens. De quoi y perdre son … bon sens!
Il convient de modérer votre enthousiasme en rappelant que la France est bien plus souvent rachetée (et en grande partie par des Américains) qu’elle n’achète.
De fait, c’est notre puissance économique, industrielle et géopolitique qui s’amenuise.
L’économie d’un pays puissant s’exporte et investit à l’étranger. Une économie faible fait exactement l’inverse. Devinez de quel côté se situe la France ?…
Je vous invite à aller voir ce qui est arrivé à l’entreprise française (Seqens) qui produit le paracétamol, principe actif du doliprane…
(Il mes semble que le principe actif est plus important que le paracétamol, non?)
Bien que je ne saute pas de joie devant cette opération, je trouve effectivement lamentable ces sautes d’humeur qui ne sont pas fondées d’une bonne connaissance des dossiers / ça s’appelle de la superficialité / c’est le premier niveau de la médiocrité.. / on parle quand on sait sinon on cherche à savoir et on revient après..