Parmi les propositions économiques du candidat Donald Trump figurent plusieurs hausses des taxes sur les importations. Ainsi, il veut surtout augmenter les taxes sur les importations en provenance de Chine jusqu’à 60 % et imposer une taxe de 20 % sur toutes les importations. Dans une Note que vient de publier la Tax Foundation, les auteurs mettent en garde contre ces mesures protectionnistes. Ils rappellent d’abord que toutes ces taxes sont finalement payées par les…consommateurs qui seront obligés d’acheter des produits plus chers. Ensuite, ils ont calculé que les tarifs douaniers proposés par Trump effaceraient plus des deux tiers des avantages économiques à long terme des réductions d’impôts proposées par lui dans son programme. Selon les calculs de la Fondation, les baisses d’impôts donneraient aux Etats-Unis 2,4 % de PIB par an supplémentaires à long terme, tandis que les hausses de droits de douane leur enlèveraient 1,7 %. L’économie américaine se porterait mieux sans de nouveaux droits de douane.
Malheureusement, Trump et son colistier Vance ont des idées protectionnistes et très souvent farfelues. Il y a environ un mois en régissant à l’annonce de l’entreprise John Deere, spécialisée dans la fabrication de matériel agricole, de transférer une partie de sa production au Mexique, il a menacé de mettre en place des droits de douane à…200 % ! sur les produits fabriqués par l’entreprise là-bas et vendus aux Etats-Unis. En 2019, il avait aussi dit qu’il allait taxer la tequila pour punir le gouvernement mexicain…
Le candidat Trump devrait se rappeler qu’en 2018, il avait imposé des droits de douane de 25 % sur l’acier étranger sous le prétexte de la sécurité nationale et aussi sous la pression des producteurs d’acier américains qui voulaient protéger les travailleurs américains, et leurs profits, des importations étrangères bon marché. Cela n’a pas empêché la perte de plus de 6 000 emplois ou 20 % du total en trois ans. Le protectionnisme et les droits de douane ne protègent ni les consommateurs, ni les employés. A long terme il nuit également aux entreprises elles-mêmes qui s’affadissent à défaut de concurrence extérieure.