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La gauche de la gauche veut la nationalisation (prétendument) temporaire de Vencorex

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Depuis plusieurs mois, la gauche de la gauche réclame à cor et à cri la « nationalisation temporaire » de la société Vencorex. Faute d’être arrivée jusqu’ici à ses fins, elle vient de déposer une proposition de loi.

Basée en Isère, Vencorex France est une société chimique qui a été placée en redressement judiciaire en septembre 2024. Depuis lors, une seule offre a été déposée pour sa reprise, précisément par l’un de ses concurrents chinois, avec à la clef la suppression d’une grande partie de ses 450 emplois.

Les syndicats, CGT en tête, et la gauche de la gauche réclament depuis lors la « nationalisation temporaire » de la société. « On demande à l’État de nationaliser des produits de première nécessité », s’est exclamé sans rire un délégué syndical CFE-CGC (Le Figaro, 24 février 2025).

Cette mobilisation n’ayant manifestement eu aucun effet tangible, les députés à la gauche de la gauche, l’Ecologiste Cyrielle Chatelain au premier chef (une députée du cru…), ont déposé une proposition de loi (n° 976) le 18 février « relative à la nationalisation temporaire de Vencorex ». Mais en quoi cette entreprise intéresse-t-elle tout particulièrement notre représentation nationale ? L’exposé des motifs parle d’un « risque majeur pour la survie de la filière de la chimie en Isère, avec des impacts en cascade en matière de souveraineté, d’emploi et d’environnement ». Mazette ! En effet, « Verdir ce secteur dans un contexte de hausse de la demande et de concurrence internationale féroce est un véritable défi, qui ne peut faire l’économie d’un pilotage stratégique, si besoin assuré au moins temporairement (sic) par l’État français ». Un État qui « doit jouer un rôle stratège et planificateur », car, « à l’heure de la réindustrialisation de la France, il est impensable d’abandonner le secteur de la chimie au profit d’une concurrence déloyale » (il n’est pas précisé en quoi cette concurrence serait déloyale, mais la concurrence contre notre pays l’est toujours…).

En conséquence, l’article 1er de la proposition de loi nationalise la société Vencorex France. L’article 2 met en place une « commission administrative nationale d’évaluation », chargée de « superviser la reprise des activités » de l’entreprise, à l’exemple de la loi de nationalisation du 11 février 1982 (ah, le bon temps !). Mais ce qui retient l’attention, c’est l’article 5 qui, selon l’exposé des motifs, « vise à assurer le caractère stratégique et temporaire de la nationalisation ». Or, la lecture de cet article permet de nourrir de forts doutes sur le caractère « temporaire » de la nationalisation, puisqu’un « plan de transition industrielle pour la société et ses filiales » devrait être établi par le comité stratégique « un an au plus tard après la promulgation » de la loi… et que ledit comité devrait présenter « l’état d’avancement du plan de transition industrielle, notamment sur la recherche de potentiels nouveaux actionnaires » et ce, « trois ans au plus tard » à compter de ladite promulgation !

Les pompiers pyromanes que sont les Ecologistes et les Insoumis ne manquent pas de toupet à se pencher sur le sort d’une entreprise, plus exactement de ses salariés, alors même qu’ils ont leur part de responsabilité dans la désindustrialisation du pays. Ce n’est certainement pas en nationalisant, fût-ce de manière prétendument temporaire, pour sauver des canards boiteux que le problème lancinant du chômage sera enfin résolu. François Bayrou l’a lui-même dit pour écarter toute nationalisation : « L’activité n’est pas viable ».

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7 commentaires

Broussard 28 février 2025 - 9:12 am

Enfin une proposition de loi de la gauche de la gauche !
ça commençait à me manquer …

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Boutté 28 février 2025 - 9:27 am

Ce n’est jamais de guetté de cÅ“ur qu’une Société disparaît, surtout pour ses employés, mais qui n’est pas viable sous pavillon privé ne risque pas de l’être sous direction d’État . Le passé nous l’a 100 fois appris .

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Jean-Aymar de Sékonla 28 février 2025 - 9:31 am

La gauche, refuge des bavards incompétents et stériles, ferait mieux de s’interroger sur les causes de ce manque de compétitivité… et, dans un sursaut inimaginable de réalisme, devenir libertarienne !

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Laurent46 28 février 2025 - 9:50 am

Quel est le groupe sérieux qui veut encore rester dans cette République, là ou les contraintes, taxes et charges sont les plus fortes au monde et ou le travail n’est plus la priorité.

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MASSON Henri 28 février 2025 - 12:05 pm

Je viens de lire ce cas Vencorex… Dans tous les cas semblables, ne serait il pas souhaitable de responsabiliser les salariés en leur proposant systématiquempent de reprendre l’entreprise, notamment en forme coopérative mais aussi en société commerciale… A eux de choisir et aux syndicats de se mouiller., et de mouiller leur chemise, puisque c’est si facile de réaliser des profits…

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DUPOND 28 février 2025 - 12:35 pm

Quelles sont les raisons de sa non viabilité ?
L’avis de la cgt est des écologistes peut être entendu MAIS porquoi cette entreprise chimique intéressent les chinois ?? Où pourquoi n’est-elle plus compétitique ? Management défaiffant ? Financemeents impossibles à cause de la finance verte du green deal .Des syndicats jusqu’au boutistes ? De l’état qui impose trop la production , qui se mêle de tout par l’intermédiaire de personnes incompétentes …….. Résultat beuccoup de salariés sur le carreau .. Je fais partie des français qui n’en peuvent pus de ces dérivens bureacratiques délirantes . Ce n’est pas en fermant les usines françaises que la planète sra plus propre . Les moins riches consomment et utilisent des produits de moins chères , de moindres qualité ,,,,,,,,, souvent fabriqués en Asie. Revenant en France par porte contener , merci pour la polution maririme …… jusqu’où ces élus vont-ils aller ?

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Albatros 3 mars 2025 - 1:44 pm

La Cégété devrait se réjouir d’avoir ruiné une entreprise capitaliste pour qu’elle soit une proie pour le régime communiste chinois.

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