Il y a quelques jours, nous reprenionsl’information donnée par Les Échos selon laquelle le projet de budget 2025 supprimerait environ 5 000 postes dans la fonction publique d’État. Nous calculions alors, qu’à ce rythme, il faudrait 680 années pour atteindre le niveau de l’Allemagne qui compte 3,4 millions de fonctionnaires de moins que nous.
Nous étions loin du compte ! Dans le projet de loi de finances figure le chiffre de 2 200 équivalents temps plein (ETP) supprimés. L’économie espérée est de 100 millions d’euros (M€). Une broutille.
En fait, l’essentiel de la réduction des effectifs vient de l’Éducation nationale. Elle va perdre un peu plus de 2 000 emplois car le nombre d’élèves diminue. Quelques autres ministères perdront quelques centaines de postes (Budget et comptes publics, Travail et emploi…), tandis que d’autres verront leurs effectifs progresser : Défense (+700), Justice (+619), Enseignement supérieur et Recherche (+294). L’augmentation des effectifs dans le Contrôle et l’exploitation aériens (+137) laisse pour le moins perplexe. Ne faudrait-il pas mieux privatiser le contrôle aérien plutôt que de recruter de nouveaux privilégiés et grévistes ?
Pour mieux encore relativiser l’action gouvernementale, signalons que 100 000 agents publics devraient partir à la retraite en 2025. Ce qui signifie que 97,8% d’entre eux seront remplacés. C’est maintenant 1 545 ans qu’il nous faudra pour avoir un nombre de fonctionnaires équivalent à celui de notre voisin d’outre-Rhin.
La masse salariale (rémunérations brutes et cotisations sociales employeurs) des administrations publiques françaises étaient de 346,2 milliards d’euros (Md€) en 2023. C’est plus d’un cinquième des dépenses publiques (21,5%) et 12,3% du PIB.
En Allemagne, la masse salariale des administrations publiques était, en 2023, inférieure à 8% du PIB. La moyenne de l’Union européenne s’établit à 10%. Atteindre la moyenne européenne demanderait de réduire la masse salariale de 65 Md€ et donc de supprimer environ 1,3 million de fonctionnaires sur les 7 millions que compte la France. Certes, cela ne se fait pas en quelques mois. Mais choisir de réduire la masse salariale de 0,029% quand on demande tant d’efforts aux contribuables, c’est se moquer d’eux.
7 commentaires
Supprimer « des postes » ne signifie pas supprimer des « fonctionnaires » ! Je prend le pari qu’il y aura peut être moins de « postes » mais plus de fonctionnaires !
En Allemagne, où je vis depuis 10 ans, les hôpitaux sont débordés, il manque des enseignants devant les élèves et le traitement des dossiers administratifs s’étale sur de longs mois… Un juste milieu serait souhaitable…
Quant à l’Education nationale en France, ce ne sont pas les postes d’enseignants qu’il faut réduire mais bien plutôt la floppée de technocrates et d’administratifs qui engraissent inutilement le mammouth.
Par essence l’administration est inefficace et elle ne pourra jamais l’être, pour cela il faut le risque et la concurrence pour aiguillonner…
En France ,c’est 2 millions de fonctionnaires à supprimer rapidement, avant la faillite du pays.
Le nombre de fonctionnaires ne diminuera pas, c’est une fable mainte fois rabâchée pour tromper le peuple. Dans les faits c’est les fonctionnaires qui sont au pouvoir en France, c’est les fonctionnaires qui décident par eux même et pour eux même, c’est la nation qui est à leur service. La France à recrée l’aristocratie de l’ancien régime, pour sortir de ce système mortifère il faudra rien de moins qu’une nouvelle révolution.
Il n’y a plus de service public, tout est fermé à 70% du temps, un mois pour recevoir un courrier AR important, le contribuable doit tout faire lui-même-informatique-, les dossiers papiers sont perdus, etc…une honte!!
Et pourtant, je suis effaré de constater que nous avons toujours un Ministère du gaspillage institutionnel de nos deniers et du sabotage de nos ressources énergétiques… Pardon, de la transition écologique (il n’y a pas à dire, la gauche sait y faire pour condenser un grand nombre d’idées en peu de mots !).
On économiserait combien en fermant ce ministère, en rendant les locaux qu’il squatte (écologie oblige) et en mettant tout ce beau monde à la porte ? Pas une fortune, je m’en doute, mais on y gagnerait tout de même une petite poignée de milliards et le sentiment que le gouvernement se soucie enfin un peu de ne pas jeter l’argent par les fenêtres.
Quand je pense qu’hier, Christian Estrosi, le maire « de droite » de Nice disait que nous avons une « dette écologique »… Ah, ouais, ils sont forts, à gauche, c’est incontestable.