Selon le ministre délégué à l’Industrie Marc Ferracci, interviewé dans La Tribune Dimanche du 17 novembre 2024, « Face à Trump, il faut une relance puissante et coordonnée ». Ce macroniste de la première heure défend « un sursaut industriel européen à l’aide d’un plan massif de soutien » tel que le préconise le rapport Draghi.
Thierry Breton, interviewé dans Le Journal du Dimanche du même jour, adopte le même point de vue. L’ancien commissaire européen acquiesce à l’idée qu’il faille « investir 800 milliards d’euros » chaque année comme l’affirme Mario Draghi. Et l’ex-dirigeant d’Atos de préciser que cela ne peut se faire que par « un endettement commun ».
Alors que Trump a chargé Elon Musk de trouver les moyens de réduire le budget fédéral de 30%, en le faisant baisser de 2 000 milliards de dollars (sur 6 800 Md$), Ferracci et Breton, à la suite de Draghi, ne trouvent rien de mieux que d’accroître les dépenses de l’Union européenne. C’est sans doute ce que l’on appelle penser « out of the box » ! Le problème est que cette idée n’est en rien « disruptive » : elle a été appliquée maintes et maintes fois sans succès.
Une tribune de Nicolas Gomart, directecteur général du groupe d’assurance Matmut, parue dans Les Échos du 15 novembre plaide pour moins de réglementation européenne afin de retrouver notre compétitivité. Cette démarche est assurément plus vertueuse et prometteuse que celle des macronistes.
Gomart rappelle que la « première Commission von der Leyen a connu une inflation réglementaire avec des textes dont la pertinence est parfois loin d’être évidente. La technicité, les interconnexions voire les contradictions entre textes ont fait de leur application un casse-tête pour les entreprises, freinant leur dynamisme économique ».
La déconstruction de l’édifice normatif européen devrait être la priorité numéro un de la nouvelle Commission. Ce devrait être aussi celle du gouvernement de Michel Barnier au niveau français. Mais celui-ci ne songe qu’à décaler l’application de certains textes. N’a-t-il pas envisagé « une forme de moratoire qui puisse reporter de deux ou trois ans la date d’entrée en vigueur de réglementations très lourdes », dans un entretien au JDD le 20 octobre 2024 ?
Un report, pas une suppression ! Le Premier ministre a-t-il vraiment conscience de l’étau réglementaire qui enserre les entreprises ?