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Destitution d’Emmanuel Macron : la manoeuvre de LFI tourne court

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Jeux olympiques et vacances obligent, cela faisait quelques jours que La France Insoumise n’avait pas provoqué un scandale. Il a fallu attendre le 18 août pour que Jean-Luc Mélenchon (sans doute de retour du Vénézuela…) et consorts fassent de nouveau parler d’eux : cette fois, il s’agit rien moins que d’« avertir », en fait de menacer, Emmanuel Macron de destitution s’il ose encore refuser de nommer Lucie Castets, le clone de LFI, à Matignon (La Tribune dimanche).

Tout est toujours affaire d’insoumission avec LFI, ainsi que l’exprime sans détour le titre de la tribune : « Démettre le président plutôt que nous soumettre ». Le contenu est en fait quelque peu différent du titre.

Jean-Luc Mélenchon et ses amis reprochent au chef de l’État un « coup de force institutionnel contre la démocratie » et une évolution « autoritaire » du régime (venant d’une personnalité aussi inquiétante que celle du fondateur de LFI, la critique ne manque pas de sel…) qui se traduiraient, conformément aux termes de l’article 68 de notre Constitution, par un « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». En effet, le Président persisterait à ne pas tenir compte du résultat des élections législatives et de la victoire de la gauche… sans préciser que le Nouveau Front populaire ne détient que 193 sièges de députés alors que la majorité absolue est de 289, que LFI a réussi l’exploit de perdre 3 députés par rapport aux élections législatives de 2022 et qu’elle ne compte que 72 députés sur 577, soit 12,5 % de l’Assemblée, que le NFP n’a aucune réserve de voix, et que conséquemment il est prévisible que si un gouvernement Castets était mis en place, il serait victime d’une motion de censure à bref délai.

« Seront utilisés, menace ensuite la tribune, tous les moyens constitutionnels de démettre Emmanuel Macron plutôt que nous soumettre » à son mauvais coup contre la souveraineté populaire. Autrement dit et conformément à sa tactique habituelle, LFI s’accapare l’expression de la volonté populaire dans une attitude typiquement populiste.

Les Insoumis oublient juste un détail : la destitution serait en l’état absolument impossible. En effet, l’article 68 de la Constitution est très rigide : il faut un vote de la proposition de destitution à la majorité des deux tiers des membres de chaque chambre, puis la constitution du Parlement en Haute Cour, laquelle doit elle aussi voter la proposition à la majorité des deux tiers de ses membres. Le NFP étant incapable de réunir une majorité relative stable, il est à peine besoin de dire qu’il n’a aucune chance de réunir une majorité des deux tiers… C’est d’autant plus vrai que le Parti socialiste a immédiatement formalisé son refus de suivre LFI dans ses élucubrations constitutionnelles…

Dès lors, quel est l’intérêt de Jean-Luc Mélenchon et consorts d’avoir fait paraître cette tribune ? On peut y voir au choix la volonté de mettre la pression sur Emmanuel Macron avant sa rencontre du 23 août avec les présidents de groupe parlementaires et de partis politiques, mais aussi de peser sur ses partenaires du NFP, la volonté renouvelée de « bordéliser » la vie politique selon une vieille manœuvre populiste ou encore la volonté de feindre d’organiser des évènements dont les Insoumis ne sont en rien les maîtres.

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