En l’espace de moins de dix ans, le taux de natalité en Chine a chuté de près de 50 % – 9,6 millions de naissances en 2022, contre 17,9 millions en 2016 -, au point que les prévisions d’améliorations à partir de 2030 ont été revues à la baisse. Un phénomène antérieur à la crise du coronavirus, et qui concerne également le nombre de mariages : 11,6 millions en 2021, contre 23,9 millions en 2013.
Contrairement à la Chine, la tendance générale à la baisse de la natalité et des mariages dans le monde s’étale sur plusieurs décennies. Les baisses brutales de natalité se produisent habituellement après des épisodes violents ou sous des régimes autoritaires (famines, guerres, répressions politiques). Ce fut le cas, par exemple, lors de la grande famine sous Mao, de la guerre en Yougoslavie, du génocide cambodgien ou après la chute de l’URSS. Le régime chinois se caractérise par l’absence de libertés civiles et une économie en berne, en particulier depuis l’autoritarisme sanitaire qui a suivi la crise du coronavirus, mais il demeure relativement stable depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013.
Il est d’autant plus étrange de constater que ces données coïncident avec la fin de la politique de l’enfant unique en 2015. Après 40 ans de contrôle de la natalité, le revirement du Parti communiste chinois (PCC) ne semble pas avoir eu le moindre effet. On peut donc penser que les raisons de cette évolution tiennent à l’état d’esprit général de la population : entre le système de crédit social, la reconnaissance faciale et la censure permanente, les conditions de vie ne cessent de se détériorer. Pour certains, comme Mme Zhu, la politique zéro-covid a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pour reprendre les mots d’un citoyen dont la famille était menacée de représailles s’il refusait d’être envoyé en camp de quarantaine : “Merci, mais nous sommes la dernière génération”.
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Ah, la Chine !
Il vaut mieux arriver à pied par elle qu’arriver à …
qui ne connaît pas la fin de cette contrepèterie ?
Christian