Par une décision du 19 février, le Conseil d’État a confirmé la décision de l’Arcom qui a rejeté, en juillet dernier, la candidature de C8 et de NRJ12 dans le cadre d’un appel national aux candidatures sur la TNT. À partir du 1er mars, les deux chaînes seront évincées de celle-ci. Au sujet de C8, le Conseil d’État a reconnu qu’elle bénéficiait d’une « part d’audience élevée », mais qu’elle a fait l’objet de « nombreuses sanctions financières, mises en demeure et mises en garde de la part de l’Arcom » pour des manquements en matière de « respect des droits de la personne, de protection des mineurs et de maîtrise de l’antenne ». Fallait-il s’attendre à autre chose de la part du Conseil d’État ? Ces motifs nébuleux masquent surtout la réalité suivante : l’État renforce son contrôle sur l’audiovisuel public.
TPMP, l’émission phare de C8, était très populaire. Elle réunissait souvent plus de 2 millions de téléspectateurs. Qu’importe ce que l’on pense de son animateur ou du niveau général des débats. L’émission apportait de la diversité dans le paysage de l’audiovisuel public, dominé par les élites urbaines (Quotidien, C à vous), et était l’une des rares à donner la parole à un large pan de la société française. Pour l’Arcom, qui n’est autre que le bras armé de l’État, le fait de s’éloigner de la doxa officielle poserait des problèmes de « pluralisme ». Étrangement, d’autres émissions télévisées ou radios publiques dont la ligne idéologique est tout aussi homogène, mais de l’autre côté du spectre politique, ne sont pas inquiétées.
À l’époque, la décision de l’Arcom avait enthousiasmé les détracteurs de C8 (détenue par le groupe Bolloré) qui considéraient, naïvement, qu’un groupe privé ne devait pas dicter « sa loi ». La première erreur est de croire que la sphère publique est nécessairement neutre et exempte de toute influence idéologique. La seconde erreur est de croire que le droit a besoin de ce que l’on appelle, pompeusement, une « autorité de régulation » pour s’appliquer.
L’État ne devrait pas avoir le pouvoir de contrôler le débat public, ni de miner la concurrence des idées sous couvert de pluralisme.
12 commentaires
l’arcom remplit sa “mission”..
le conseil d’état aussi.
la question est de savoir si la mission de l’arcom rend bien”service à la communauté..
et si l’etat est légitime à imposer un cahier des charges contre une fréquence/./.
en corée du nord ..qui n’a pas la coupe de cheveux légale va en taule.. mais ne blâmez pas la police ou les juges…
En l’espèce le Conseil d’État n’est pas vraiment critiquable ; il ne fait que tirer les conséquences d’une loi des années 1980.
Si le conseil d’état n’est là que pour appliquer des lois, alors il nous coûte bien trop cher… un seul juriste suffirait!
“LIBERTE”, “égalité” “fraternité”, ils ne connaissent pas?
Fallait t-il s’en étonner ? si quelque chose fonctionne dans cette misérable République communiste fainéante et assistée il faut le détruire pour que l’escroquerie communiste des hautes terres puisse fructifier
A qui profite le crime? Une investigation approfondie serait surement très révélatrice en terme de conflits d’intérêt et de corruption…
Alors Élise, au boulot!
La caste, en difficulté et contestée pour ses échecs dans tous les domaines, devient de plus en plus autocrate, nous versons tranquillement mais surement vers un régime autoritaire.
Vous êtes scandalisé par l’affaire ARCOM?
…engueulez votre député! Prenez votre téléphone appelez le et dites lui ce que vous pensez.
Je le fais régulièrement, ce qui lui permet d’avoir une idée de ce que pense le peuple… et il en a grandement besoin!
Contrôle en pure perte et très risqué face à un électorat méfiant et revanchard car les réseaux sociaux sont impossibles à censurer et assurent désormais hélas l’essentiel de l’espace démocratique.
Une honte.
On peut supprimer le mot liberté et les autres aussi d’ailleurs qui ne veulent plus rien dire.
Et on ose donner des leçons de morale ?
Rentrons dans notre fosse et écrasons nous comme on le fait d’habitude.
J’ai de plus en plus honte d’être d’ici !
Je suis de plus en plus en colère d’être d’ici !
Qu’on veuille censurer une chaîne dite d’ultra droite, ok. Mais alors il faut aussi censurer celles qui dans leurs infos et reportages militent ouvertement pour l’ultra gauche
Cette censure est digne de la Russie et de la Chine de Mao. C’est intolérable !
La France est maintenant au niveau du Venezuela, Macron et Maduro même combat.
Ce qui arrive est purement et simplement une censure politique.
L’IREF qui se considère libérale se montre plutôt tiède dans son commentaire.
L’ Arcom, structure administrative dont le dirigeant nommé par le pouvoir macroniste censure C8 et le conseil d’état dont le président a été nommé par Macron valide cette censure.
Honteux.