Bruno Le Maire s’oppose à l’État providence pour défendre… un nouvel État providence !

Dans le cadre de la promotion de son dernier ouvrage, Bruno Le Maire multiplie les interventions médiatiques. Nicolas Lecaussin vient de se faire l’écho de sa longue interview au JDD du 17 mars. Le lendemain, le ministre de l’Economie a été aussi l’invité du Grand entretien sur France Inter.

Bruno Le Maire a confirmé qu’il rejetait un État providence « qui accumule les dépenses et qui ne revient pas dessus ». Voilà une bonne chose. Notre ministre se serait-il enfin converti aux vertus du libéralisme ? Que nenni ! L’un des journalistes lui demande s’il s’agirait d’un « libéralisme décomplexé ». « Pas du tout », rétorque notre grand argentier. Et d’ajouter : « Le libre-échange sans règles et sans équilibre est une folie ».

Il oppose ensuite au mauvais État providence un bon « État protecteur ». Ce dernier « protège quand c’est nécessaire et lorsque la situation revient à la normale, nous rétablissons les comptes pour que l’État puisse continuer à nous protéger ». Hormis le fait qu’on plutôt constaté le contraire après la crise sanitaire, on pourra juger bien flou cet « État protecteur » et se dire que comme la puissance publique se trouve toujours entre deux crises, les comptes ne seront jamais rétablis…

Mais surtout, l’« État protecteur » qu’il appelle de ses vœux ressemble furieusement à l’État providence qu’il dénonce ! « Je crois à un Etat qui protège, je crois à notre modèle social, je crois à l’école publique, je crois à l’hôpital public, je crois à la nécessité de protéger les plus faibles ».

Décidément, Bruno Le Maire reste un énarque type, partisan comme tel d’un interventionnisme tous azimuts. Et dire qu’il y a bien pire que lui au gouvernement !