Alors que la réforme de l’audiovisuel public commence tout juste à être débattue, elle suscite déjà une forte opposition de la part des syndicats de France Télévisions et de Radio France. Préavis de grève et critiques virulentes se multiplient pour dénoncer un projet présenté comme une « mise sous tutelle » et un « démantèlement ». Pourtant, la création d’une holding regroupant les acteurs du service public sous l’égide de France Médias vise avant tout à rationaliser la gouvernance et à renforcer la compétitivité du secteur qui fonctionne encore comme une forteresse imprenable. L’idée de mutualiser des ressources entre France Télévisions et Radio France n’a rien d’une hérésie, surtout devant la concurrence des groupes privés et des plateformes numériques.
Le réflexe pavlovien de certains syndicats qui consiste à s’opposer à toute tentative de réforme est révélateur d’un mal plus profond : l’audiovisuel public est perçu comme un bastion intouchable, dont le budget est financé par l’impôt (près de 4 milliards d’euros par an), alors qu’il est mal géré, coûteux pour le contribuable et qu’il manque cruellement de concurrence. La privatisation du secteur serait une option bien plus pertinente qu’un simple rafistolage organisationnel. Dans un monde où l’information et le divertissement sont omniprésents et accessibles via de nombreux canaux, quel est le sens de maintenir un service aussi hypertrophié ? Il n’y a aucune raison pour que le contribuable finance des services qu’il n’utilise pas, d’autant plus lorsqu’ils sont d’une aussi piètre qualité.