Jeudi 7 novembre, Guillaume Kasbarian, ministre de la fonction publique, a rencontré deux syndicats pour échanger sur ses projets de réforme pour les fonctionnaires : passer de 1 à 3 jours de carence en cas d’arrêt maladie et réduire le remboursement à 90 %. Fidèles à eux-mêmes, les syndicats ont immédiatement appelé à la « mobilisation » et à la « grève ». Sur son site, la CGT a ainsi déposé un préavis de grève du 18 novembre au 31 décembre 2024. Le syndicat dénonce une « entreprise de liquidation de la fonction publique et de ses agents » (nous épargnons aux lecteurs l’écriture inclusive).
Ces projets de réforme vont dans le bon sens dans la mesure où ils alignent le régime de la fonction publique sur celui des salariés du privé, même ils ne vont pas assez loin. Si le gouvernement cherche des pistes d’économies, il peut s’inspirer d’autres pays européens qui ont pris la décision de réformer le statut de la fonction publique, voire de le supprimer. En Allemagne, pays dans lequel la fonction publique est décentralisée, les fonctionnaires sont soumis à une obligation de loyauté et ont l’interdiction de faire grève. Les Suisses, réputés pour leur pragmatisme et leur attachement à la responsabilité individuelle, ont voté la suppression du statut par référendum en 2002. En Suède, l’administration publique a connu une série de réformes dans les années 90, axées sur la décentralisation et la déréglementation. En Angleterre, Margaret Thatcher a réformé en profondeur la fonction publique dès son arrivée au pouvoir : indicateurs de performance, autonomie de gestion, individualisation et responsabilisation… Bien entendu, ces réformes n’auraient pas été possibles si elle n’avait pas eu le courage de s’attaquer à l’action nuisible des syndicats : ils n’avaient plus le droit de lancer des grèves politiques et de solidarité sans être condamnés à de lourdes amendes ; les grèves illégales pouvaient être poursuivies pénalement, etc. La France aurait tout intérêt à s’en inspirer.