« A chaque fois que je suis payé par le service public, je me sens mieux ». Telle est la stupéfiante déclaration du pianiste français Adam Laloum, ancien lauréat des Victoires de la musique classique, au quotidien L’Humanité (8 août 2024), qui s’y connaît en matière de subventions…
A la gauche de la gauche, membre du collectif « Pour une parole juive décoloniale », Adam Laloum avait signé lors de l’entre-deux-tours des élections législatives un « appel de la musique classique à voter pour le Nouveau Front populaire » qui valait le détour (L’Humanité, 25 juin 2024). Ce texte mettait en garde contre la remise en question des « subventions publiques en cas de victoire du Rassemblement national », ce qui aurait eu « comme conséquence directe une diminution considérable de l’activité du spectacle vivant », et « l’éradication » du régime des intermittents du spectacle, ainsi que la privatisation de l’audiovisuel public, ce qui aurait « accéléré considérablement la déchéance des travailleurs de la culture ».
Contre le RN, mais aussi contre le gouvernement et ses « attaque budgétaires incessantes », l’appel invitait à voter pour ceux qui s’engageaient « à protéger le secteur culturel » avec le doublement du budget consacré à la culture hors audiovisuel, la défense et l’amélioration du régime des intermittents du spectacle, enfin la consécration d’un nouveau régime des artistes-auteurs. Mais le programme du NFP n’allait pas assez loin : « Il faudra exiger de nous mettre tous en sécurité matérielle, par exemple dans le cadre d’une Sécurité sociale de la culture », osaient ces artistes de la musique classique avant de conclure à la nécessité… « de relever le nez de nos intérêts particuliers » !
En 1850, le grand économiste Frédéric Bastiat se demandait si l’État devait subventionner les arts et, par conséquent, si le législateur avait le droit d’« ébrécher le salaire de l’artisan pour constituer un supplément de profits à l’artiste ». Il mettait en cause l’idée selon laquelle les subventions favorisaient le progrès des arts et il se récriait devant l’accusation de repousser les arts au motif que les libéraux repoussaient les subventions.
Plus de 170 ans après, les termes du débat sont devenus un… classique, si ce n’est qu’il y a toujours plus d’artistes pour réclamer leur pitance aux frais des contribuables.
14 commentaires
Aïe, on confond ici, comme à l’habitude, les artistes interprètes et les « artistes-auteurs ».
L’interprète est payé (salarié via le « régime » de l’intermittence) pour sa prestation, l’interprète mais aussi ceux qui permettent cette prestation : le régisseur, le preneur de son, le cameraman éventuel, les différents porte-faix, bref, tout le personnel concourant à cette prestation. C’est tout à fait normal, et surtout plus facile lorsque c’est le « Service public » qui est à la manÅ“uvre car plus large (d’autant plus que c’est « l’État qui paye »).
Là où M. Laloum s’égare, c’est lorsqu’il s’imagine que le méchant RN envisagerait de lui sucrer ses sub’. Non, je n’imagine guère le RN refuser de payer M. Laloum lorsqu’il joue du piano. Par contre, si ce même M. Laloum s’estime, en tant qu’artiste, en droit de cracher à la gueule d’un parti politique, il est un peu prévisible qu’il se fasse rabrouer par les instances de ce parti. Pourquoi ne tenterait-il pas le coup en Corée du Nord, en Iran, dans tous ces pays « éclairés », juste pour tâter le terrain ?
La situation de l’artiste-auteur (le peintre, le sculpteur, l’écrivain, le compositeur…) est plus précaire car, sauf s’il est bien en cour, ne recavant pas de subsides en échange de la liberté de créer, il reste tributaire du « marché ».
Un véritable artiste vit de son art… pas de subventions. Les subventions appauvrissent la qualité de l’art en augmentant la quantité et en baissant l’exigence. C’est ainsi que ça fonctionne.
Les bons artistes n’ont pas besoin de subventions .
Comme Van Gogh qui est mort pauvre, fou et anonyme ?…
il serait temps de dénoncer la main mise des gauchistes sur la culture et leurs monopoles wookistes et gauchistes
Le résultat de ses subventions les amis sont subventionnés en priorité les ´véritables talents n’émergent pas voir sont ostracisés s’is ne se plient pas à la doxa, résultat on assiste à une pauvreté et dégradation de l’art en général, du nivellement par le bas advient la médiocrité
Il faudrait commencer par définir le mot « artiste ».
Pour moi, un chef cuisinier 3 étoiles est aussi un artiste. Nous avons aussi bien d’autres métiers qui correspondent à la définition du Robert pour le mot « artiste » : Personne pratiquant un métier, une technique difficile.
Les avantages que les « artistes » français possèdent ne sont que des privilèges d’un autre temps.
Il est grand temps de les révoquer au nom de l’égalité !
Un véritable artiste n’a pas besoin de subventions ! A propos « service public » avec plusieurs chaînes publiques disposant d’un personnel pléthorique ils trouvent le moyen de programmer un nombre incalculable de rediffusions …
sans compter la vulgarité de certaines émissions ! Les drag queens justifient-elles la nombre d’émissions qui leur sont consacrées ? En admettant qu’on puisse qualifier ce type de manifestation de CULTURELLE tous les rappeurs justifient-ils le qualificatif d’artiste ? N’importe quel simple citoyen proférant pareilles insultes se verrait immédiatement mis au pilori, voire condamné par la justice !
L’Etat est la plus grande illusion au nom duquel tout le monde profite de tout le monde, jusqu’Ã la faillite -3000 milliards.
Petit détail le service public, c’est nos impôts !
Cet article illustre à merveille le mécanisme de fonctionnarisation que décrivait avec une intelligence et une clairvoyance remarquable Friedrich von Hayek dans son texte « la mentalité anticapitaliste »
Il faut arrêter avec ce système !
Pourquoi subventionner un « artiste » ?
Qu’il fasse comme le reste de la populace ; qu’ il se débrouille !
Il y aurait moins de navets et autres aberrations soi disant « artistiques » !
Tss,tss. Dès que l’on cause de subventions (notamment artistiques), il y a éruptions cutanées diverses.
Il faut pourtant considérer ces subventions comme des « avances sur recettes ». En effet, nombre de manifestations artistiques sont longues à préparer, elles demandent un gros travail en amont, des études, des répétitions… Une exposition artistique peut demander un ou deux ans de préparation, un opéra des mois et des mois de répétition, de fabrication des décors, etc. Pendant ce temps-là , aucune recette ne vient abonder la caisse !
Bien sûr, il y a des abus, des bouffonneries, des pantalonnades plus ou moins hasardeuses que leurs auteurs, plus ou moins bien en cour, arrivent à faire « sponsoriser ». Mais Léonard de Vinci et bien d’autres ne faisaient pas autre chose. Et combien de « grands » peintre ont écrasé les collègues parce qu’ils étaient bien copains avec les grand de ce monde (le Titien, Charles Lebrun, Hyacinthe Rigaud…) ?
Pendant que j’y suis, tordons le coup aux « légendes dorées » : non, Van Gogh n’a pas été ostracisé (son frère et lui s’étaient entendus pour ne dévoiler sa production qu’à l’occasion de son quarantième anniversaire. Manque de pot, il est mort à 36 ans, son frère, Théo, à 37 ou 8 ans, six mois plus tard), les impressionnistes ont fort bien vécus (Monet était archimillionnaire à 34 ans, Manet avait de belles rentes, Renoir faisait un peu la gueule car, peignant des nus, il y passait plus de temps que les copains…), Modigliani, lui, enquiquinait le monde car il était tout le temps bourré et piquait les femmes des copains…). Non, les artistes-peintres vivent assez bien. Quand ils ont du talent et qu’ils ne se posent pas en « victimes de la société ».
Un artiste , s’il a du talent , vit largement de son art et devient vite millionnaire . Quand aux « brêles « elles comptent sur les subventions qui n’est que du chômage déguisé et qui permet de baisser les chiffres du chômage …