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Non, Monsieur Riner, il n’appartient pas à l’État de se mêler de sport !

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Le grand champion de judo Teddy Riner plaide pour une croissance du budget des Sports sans s’interroger sur les comptes publics et encore moins sur les missions de l’État.

Nul ne contestera que Teddy Riner soit un immense champion. Mais être un grand judoka ne garantit pas la pertinence des propos tenus.

Dans un entretien au Figaro (5 mars 2025), le champion olympique rappelle qu’il est « un produit du système français », à savoir :

  • Des clubs, donc du système associatif ;
  • De l’école, donc des cours d’éducation physique.

Aussi regrette-t-il la baisse des crédits alloués au ministère des Sports en 2025, l’année qui suit les jeux olympiques de Paris. Selon lui, il est « impossible » et même « débile » de penser à une réduction du budget. Il en conclut que « le sport n’est jamais respecté en France », tout en plaidant pour une hausse du budget à au moins 1 % des dépenses. Après l’exception culturelle, l’exception sportive ?

La sortie de Teddy Riner n’est pas surprenante puisqu’il avait signé avec 424 autres sportifs une tribune (L’Equipe, 22 janvier 2025) pour dénoncer la baisse des crédits budgétaires : « Ce n’est pas seulement une économie, c’est un sabotage du vivre-ensemble (sic) ». « Vous avez raison », s’était empressé de réagir le très opportuniste Emmanuel Macron auprès du même quotidien.

Rappelons que la loi de finances a effectivement réduit le budget des Sports à 833 millions d’euros, mais moins que prévu à la suite de ce lobbying, la baisse étant de 13 %. Quant à la mission sport au sein du ministère, elle s’élève à 593 millions contre 775 lors de l’année olympique.

Teddy Riner ne s’est manifestement pas interrogé sur les conséquences de l’abyssal déficit que connaît notre pays, non plus que sur l’extrême gravité de notre dette publique. Mais surtout, sa réaction épidermique fait l’impasse sur les missions de l’État. En quoi par principe appartient-il à la puissance publique d’intervenir dans le domaine sportif ? Les clubs et les associations sont (ou devraient être), toujours par principe, des organismes de droit privé, financés comme tels par des fonds privés, et non pas des associations lucratives sans but. De leur côté, les écoles peuvent être privées, lucratives ou non, avec leurs cours d’éducation physique et sportive.

Quand l’État se concentrera-t-il sur ses missions régaliennes ? Quand cessera-t-il d’entraver la société civile ?

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6 commentaires

Broussard 8 mars 2025 - 8:56 am

encore un qu’on va voir nommé à un haut poste de je ne sais quoi, comme un prédécesseur dont le nom m’échappe…

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Beauchamps 8 mars 2025 - 10:13 am

Lequel Teddy Riner ne se gênait pas pour embaucher 30 000 € par mois offert par son ami de Levallois-Perret, Patrick Balkany, et sans respecter aucune contrepartie.
Comme pour beaucoup l’argent des autres n’a aucune valeur.
Ces subventionnés trouvent plus facilement de l’argent dans la poche des autres, que dans la leur

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Duhamel 8 mars 2025 - 4:06 pm

Mr Rinner que choisissez vous ? Augmenter ou garder un bon budget pour la santé public ou augmenter celui des sports ????

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Alain 9 mars 2025 - 5:14 pm

Je vais me faire un peu l’avocat du diable, en répondant à votre question sur l’intervention de l’état dans le sport par quelques contre-arguments:

1) Le sport de haut niveau peut être vu comme un ersatz moderne de la guerre. Il relève ainsi de la sphère du prestige national, pour un coût finalement bien moindre que celui de la “vraie” guerre.

2) La fabrication de quelques champions nationaux suppose un investissement massif à la base, dans les clubs et cours d’éducation physique, afin de pouvoir détecter et former ces quelques futurs champions.

3) Cet investissement dans le sport populaire n’est pas forcément de l’argent jeté par les fenêtres. S’il contribue à améliorer la santé de la population, le bénéfice se manifestera à plus long terme par des frais médicaux réduits.

Bien sûr, tout ce que je dis n’enlève rien à vos remarques sur le déficit abyssal de l’état.

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jacques lemiere 9 mars 2025 - 6:34 pm

la recherche non plus..
la culture non plus…

donc pourquoi riner se gênerait il?

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ORILOU 11 mars 2025 - 11:46 am

Quand on parle SPORTS, est-il également question de foot ??? Les chiffres astronomiques évoqués en permanence à propos de transferts et autres joyeusetés footballistiques permettent-ils un “ruissellement” au profit du sport en général ?

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