Trop d’impôt tue non seulement l’impôt mais aussi l’emploi, adage que les énarques et élus ne connaissent visiblement pas. La menace, mercredi, de Ryanair d’arrêter la desserte de dix aéroports régionaux français augure d’une « casse sociale », a prévenu jeudi l’Union des aéroports français (UAF), en exhortant le gouvernement à renoncer à son projet « déraisonnable » de hausse des taxes sur le transport aérien. « Le gouvernement ne pourra pas dire, lorsque les lignes aériennes vont fermer et lorsque les plans sociaux vont être déclenchés dans les aéroports, qu’il ne savait pas ». A la recherche de fonds pour réduire un déficit budgétaire plus important que prévu, le gouvernement a inscrit dans son projet de loi de finances (PLF) 2025 un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, pour un total d’un milliard d’euros.
Ryanair, premier transporteur aérien européen par nombre de passagers, a annoncé qu’il prévoyait de réduire sa capacité « depuis et vers dix aéroports régionaux français jusqu’à 50% à partir de janvier 2025 si le gouvernement français poursuit son projet à courte vue », qui va affecter la rentabilité de ses lignes. Ryanair dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux proches de la région parisienne, Beauvais (Oise) et Vatry (Marne), a priori pas concernées.
Certaines plateformes « déversent chaque année des dizaines de millions d’euros sur des petits territoires », a ajouté l’UAF, qui souligne que le gouvernement va détruire en quelques semaines (…) ce que les aéroports régionaux ont bâti en 20 ans » en attirant des compagnies à bas coût.