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Malgré des centaines de milliers d’électeurs achetés par la Russie, la Moldavie vote pour l’Europe

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Le référendum sur l’inscription dans la Constitution de la Moldavie de la volonté d’adhésion nationale à l’Union européenne a été remporté d’extrême justesse par le oui, avec 50.16 % des voix. La présidente pro-européenne Maia Sandu, s’est félicitée que le oui ait « remporté de manière juste un combat injuste », puisque « des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles (…), ont attaqué notre pays à coups de dizaines de millions d’euros, de mensonges et de propagande ». Effectivement, un système massif d’achat de votes a été révélé, visant jusqu’à 300.000 personnes dans un pays de 2,6 millions d’habitants (en sus d’une importante diaspora qui travaille à l’étranger), sans oublier la corruption de popes, très influents en milieu rural.

Ces manœuvres n’expliquent toutefois pas l’intégralité du vote « non ». Une grande partie des électeurs de cette ex-république soviétique nichée entre la Roumanie et l’Ukraine, est authentiquement sceptique envers l’intégration à l’Ouest. Pas forcément en raison du poids de la bureaucratie bruxelloise, ou du pouvoir pris par les technocrates dans l’Union, mais parce que beaucoup craignent que l’entrée dans l’Union ne coupe leur pays de la Russie, avec qui les relations sont historiquement anciennes, même si les russophones ne représentent qu’un dixième de la population, essentiellement concentrés dans la région séparatiste de Transnistrie, face aux roumanophones ou n’aggrave les tensions avec ce pays qui fournit la majorité de leur électricité.

Ceux qui ont déposé un bulletin « non » dans l’urne redoutent notamment que tout pas vers l’Union européenne se paye par des représailles de Moscou, comme cela a été constaté déjà à plusieurs reprises via des coupures d’approvisionnement de gaz. Certains redoutent aussi que leur pays puisse être entraîné dans la guerre en Ukraine face à la Russie, même si cela paraît totalement irrationnel. Dernière explication, les difficultés économiques, avec une inflation élevée dans ce pays le plus pauvre d’Europe, ont poussé des électeurs à sanctionner le pouvoir…

Les négociations d’adhésion avec l’Union européenne auraient pu, au demeurant, continuer suivant le mandat accordé l’an dernier, mais la présidente Mai Sandu se trouve fragilisée en raison de l’étroitesse extrême de la victoire.

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