Le XXème siècle au Guatemala est aussi sombre que le Christ noir d’Esquipulas mais aussi séduisant par sa beauté que Martita. La vie de celle-ci, fictive ou non, est la parfaite allégorie de son pays.
Curieuse de comprendre les évènements houleux qui s’y passent, elle s’en remet aux mains d’un vieil ami de son père, le Dr Ardiles. Malheureusement celui-ci va perdre toute sa crédibilité de vieux sage auprès d’elle. De même le président Arbenz est accusé de faire du Guatemala le cheval de Troie des Soviets et se voit remplacé par le traître colonel Carlos Castillos Armas auprès duquel la belle Martita ira se consoler. C’est alors que le machiavélisme de la politique se déroule et une plume amère de l’auteur raconte la traîtrise des uns, la versatilité des autres, les énigmes de morts accidentelles ou de complots politiques, l’infiltration de la chasse aux sorcières de la CIA comme de la république dominicaine, l’attrait du bordel dans un pays qui se veut catholique à outrance sans oublier le triomphe injuste des libérationnistes sur l’Ecole militaire. Tout est sombre, l’homme n’est qu’« un monstre » avide de sexe et de pouvoir. Seule la belle miss Guatemala semble s’en sortir indemne, mais à quel prix ! Livre qui passionnera les amoureux de cette partie du monde devenue marxiste à cause de trop d’intransigeance et d’un manque certain d’amour dans des veines où coule un sang trop chaud, sans modération, ni lucidité, ni justice…