Dès que j’ai commencé à travailler avec Bernard Zimmern à l’iFRAP – vers le début de l’année 1998 – j’ai compris que l’un de ses sujets préférés, en plus des gaspillages de l’argent public, était les inégalités. Ou plutôt la vérité sur les inégalités. Ce fut l’un des thèmes de son livre auquel j’ai participé,  Les profiteurs de l’Etat (2001). L’idée de départ était la redistribution des richesses et l’on avait constaté que l’Amérique redistribuait plus que la France tout en prélevant moins d’impôts et de taxes. L’essai qui vient de paraître avec une préface de Philippe Baccou, ami et complice intellectuel de Bernard Zimmern pendant plus de 40 ans, a été achevé en 2019, un an avant la mort de l’auteur en août 2020. On y trouve pratiquement tout ce qui permet de remettre les pendules à l’heure en ce qui concerne les inégalités. Tout d’abord, elles ne sont pas condamnables dans des pays riches et démocratiques. Elles sont le ressort de la croissance des entreprises et de l’emploi. Surtout en Amérique. Ceux qui les dénoncent ne savent pas qu’elles ont contribué au grand miracle qui a permis aux Etats-Unis d’assimiler en 30 ans plus de 15 millions d’immigrés pauvres. Les égalitaristes comme Thomas Piketty n’ont pas compris le mécanisme de l’économie américaine et l’importance de la « new money », celle des individus qui ont fait fortune de leur vivant grâce à leur génie tout en créant des millions d’emplois. Le riche entrepreneur est montré du doigt alors qu’il est le moteur de la croissance.
Bernard Zimmern démonte minutieusement les tricheries statistiques des égalitaristes ainsi que celles de l’INSEE ou de l’OCDE qui veulent à tout prix montrer que les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches. En s’appuyant sur les données de l’IRS (le fisc américain) et sur celles du Survey of Consumer Finances (SCF), il montre que, contrairement à ce que soutient Piketty, les revenus d’héritage sont faibles et que les plus hauts revenus proviennent des entreprises et de la création d’emplois. Pénaliser les riches, comme le voudraient les économistes et les politiques de gauche, c’est casser la croissance et l’emploi. Une place importante est accordée au coût du risque, aspect pratiquement ignoré en France où l’on oublie que si l’entrepreneur peut tout gagner, il peut aussi tout perdre sans avoir droit à aucune compensation.
Bernard Zimmern a été un innovateur dans sa vie professionnelle, il a  inventé une technologie de fabrication de compresseurs. Il l’a été aussi dans le domaine de la recherche économique et  statistique. Qu’il s’agisse des inégalités, des entrepreneurs, des riches et de la redistribution, il a inlassablement cherché la vérité des chiffres. Son travail restera toujours d’actualité.