L’INSEE vient de publier une Note détaillée sur la redistribution en France. Cette redistribution (élargie à l’ensemble des services publics) perçue par les ménages en 2019 correspond à un transfert de 500 milliards d’euros (25 % du revenu national cette année là) entre contributeurs nets et bénéficiaires et contribue à une « réduction significative des inégalités de revenus ». Grâce aux minima sociaux, allocations, impôts progressifs, 57 % des Français recevaient plus qu’ils ne versaient. Les équilibres n’ont guère changé depuis.
Avant redistribution, le revenu des ménages aisés est 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres : en 2019, quand les premiers touchaient près de 130 000 €, les seconds n’en percevaient que 6 980. Après redistribution, l’écart n’était plus que de 1 à 3. Il avait donc été divisé par six, voire plus. Selon l’INSEE, la redistribution améliore le niveau de vie de 95 % des individus appartenant aux 15 % les plus modestes. Les cadres, travailleurs indépendants, chefs d’entreprise sont contributeurs nets ainsi que, dans une moindre mesure, les professions intermédiaires. Si le revenu des cadres, travailleurs indépendants et chefs d’entreprise, est en moyenne 2,7 fois plus élevé que celui des ouvriers avant transferts sociaux, l’écart chute à seulement 1,7 après transferts. Les transferts profitent surtout aux familles monoparentales, aux couples avec trois enfants et aux femmes seules. Ils réduisent aussi les inégalités de revenus entre les habitants de l’agglomération parisienne et les autres zones urbaines.
Ce n’est pas la première fois qu’une étude chiffrée démontre clairement que la France n’est pas du tout le pays inégalitaire décrit par Thomas Piketty dans ses livres et pour lequel il propose des mesures fiscales punitives. L’année passée, un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires, que l’on ne peut vraiment pas qualifier d’organisme « ultralibéral », faisait le même constat. Oui, les riches payent bien beaucoup d’impôts et les pauvres en profitent. Contrairement à ce que soutient Piketty, point n’est besoin de « punir les riches » si l’on veut que les pauvres s’enrichissent. Au contraire, plus il y aura de riches, plus il y aura de redistribution. Mais si la redistribution augmente encore, le risque est qu’il n’y ait plus de riches pour la payer.
5 commentaires
Piketty est un idéaliste théoricien qui semble bien n’avoir jamais produit autre chose que du baratin.
On peut aussi s’interroger et s ‘inquiéter pour ceux qui se décarcassent, prennent des risques, et en ont ras le bol de se voir confisquer le fruit de leur efforts pour redistribuer à des gens qui n’en font pas….
A part faire du buzz je ne sais pas à quoi sert piketty ? Dans son seul bouquin que j’ai « commencé » à lire il avait trafiqué des données. Ce qui m’a fortement incité à ne pas perdre mon temps. D’ailleurs, à cet instant, je ne me souviens plus du titre du bouquin !!! Ce qui est très significatif de son intérêt pour la société.
Taper sur les riches sera toujours une recette à succès dans ce pays qu’on appelle la France. Les jaloux et envieux, mais pas toujours bosseurs, se régalent quand on leur expliquent que ceux qui bossent gagnent plus qu’eux !!! C’est un vrai scandale comme dirait Marchais !!! LOL
Et voilà que Le Monde offre une place d’honneur à Piketty.!!!
De toute manière, le discours de la gauche, c’est quoi ? Redistribuer toujours plus de richesse tout en contribuant activement à ce que l’économie du pays en produise moins. Pas besoin d’être ingénieur pour comprendre qu’à un moment, cette politique ne peut amener que des problèmes…