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Ville de Paris : la fiscalité en réponse à la mauvaise gestion de l’équipe municipale

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Le Covid aurait couté 7,1 milliards d’euros aux collectivités territoriales. Moins de recettes, plus de dépenses imprévues, elles ont dû faire face à la crise comme toutes les entreprises et tous les ménages, et mettre en place une gestion qui se veut exceptionnelle.

A Paris, l’équipe municipale a évalué les pertes à 1,2 milliard d’euros – soit près de 17% du coût total de la crise pour les collectivités en France – selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, chef des élus communistes parisiens, et Paul Simondon, adjoint PS aux finances de la maire Anne Hidalgo. Sans remettre en question leur gestion, ils estiment que « le système actuel de fiscalité des collectivités locales est à bout de souffle et nécessite d’être urgemment réformé », comprenez par-là qu’ils doivent augmenter les impôts et les taxes. En janvier 2021, les comptes publics avaient révélé une dette de 7,7 milliards d’euros officiellement – une enquête de Capital en janvier 2022 évoque une dette réelle de 10 milliards – soit une hausse de 12,6% sur un an.

Pour faire face à cette dette abyssale que seule la capitale peut se permettre grâce à une dérogation gouvernementale unique en France, malgré le risque réel pour les édiles parisiens de se voir retirer cet avantage dont ils jouissent depuis 2016 – ce qui placerait alors la ville de Paris sous tutelle préfectorale – ces derniers renâclent. Plutôt que de s’évertuer à faire baisser leurs dépenses, ils cherchent un nouveau moyen d’augmenter leurs recettes, ce qui nous amène au rapport publié mardi 6 septembre 2022 et dont la presse s’est largement fait l’écho.

Après avoir décidé de faire payer le stationnement des deux roues thermiques, la mairie de Paris souhaite donc une taxation additionnelle des logements et bureaux vacants, la multiplication « au moins par quatre » de la taxe sur les logements vacants ou le déplafonnement de la majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires en zone tendue. Soucieuse de maintenir la justice sociale, elle voudrait aussi que les touristes fortunés paient leur juste part en déplafonnant la taxe de séjour des hôtels de luxe et des palaces de la capitale.

Bien sûr, la mairie envisage aussi sérieusement une progressivité pour les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) – qui a rapporté 1,343 milliard d’euros à Paris en 2021 – qu’elle touche à chaque transaction immobilière, en mettant en place « un taux plus élevé pour les biens de luxe ».

L’équipe d’Anne Hidalgo considère que l’Etat n’a pas assez soutenu les collectivités. Et comme pour prouver la pertinence des innovations fiscales qu’elle propose, Paul Simondon indique que ces « outils de fiscalité incitative » peuvent « être partagés très largement par les élus » de tous bords, y compris donc par des maires de droite…

On voit donc que l’autocritique n’est pas le fort de l’équipe parisienne, ni même la recherche de solutions dans la comparaison avec d’autres communes qui s’en sortent mieux. La gauche ne voit qu’une partie du problème et répond donc, une fois de plus et de manière contre-productive, à côté des vrais enjeux financiers de la capitale. Pour tenter de justifier l’augmentation de la fiscalité, elle invoque la justice sociale, l’écologie, l’égalité homme-femme et maintenant la covid.

Un audit sérieux de Paris permettrait assurément de faire de multiples économies de fonctionnement, de diminuer le personnel, de réduire l’endettement et la fiscalité ; ainsi que de plus investir, par exemple dans la sauvegarde du patrimoine religieux ou le traitement de la dont 84% des Parisiens se plaignent. Diminuer les dépenses, tous disaient que c’était impossible et pourtant la Région Auvergne-Rhône-Alpes tenue par Laurent Wauquiez l’a fait : « Il n’y a pas de fatalité à la dépense publique ».

Pour les socialistes et les communistes, rien n’est jamais de leur faute, mais toujours celle des autres. Une autre voie est heureusement possible, celle de la responsabilité. Aux Parisiens de changer de majorité politique aux prochaines élections !

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5 commentaires

Laurent46 15 septembre 2022 - 5:34

Il n’y a pas que la ville de Paris c’est uns habitude Républicaine de faire des Dettes et des Taxes quoi qu’il arrive

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Boisgontier 15 septembre 2022 - 5:43

Quand vous écrivez: « ainsi que de plus investir, par exemple dans la sauvegarde du patrimoine religieux », vous voulez dire « ainsi que de ne plus imvestir » ou « ainsi que d’investir plus » ?? En français, la double négation reste de mise si vous voulez être compris.
En dehors de cela, l’équipe municipale au pouvoir tout comme le gouvernement fait flamber les dépenses. Il en va toujours ainsi avec ceux qui se repaissent de l’activité des autres. D’ailleurs, je n’ai pas entendu dire que les députés communistes ou LFI, par exemple, auraient renoncé ne serait-ce qu’à une partie de leurs émoluments, enveloppes pour « frais », etc. JL Melenchón et ses suiveurs qui n’ont pas de mots assez hargneux contre ceux qui, à leurs yeux, sont des nantis, sont bien les premiers à mettre leur patte dans le pot de miel!
Le problème est le même partout: manque d’intégrité, de vision, de discernement, d’honnêteté.
Cela dit, il ne faut pas oublier que le gouvernement Macron a supprimé la taxe d’habitation ce qui représente un gros trou dans les caisses des municipalités.
jn

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Taisne 15 septembre 2022 - 7:49

Cela fait 43 ans (arrivée de Mitterand au pouvoir) que la dépense publique augmente, ainsi donc que la fiscalité (prélèvements sociaux inclus), faisant de la France le champion du monde des prélèvements et, par voie de conséquence, le 26ème (/27) pays de l’U.E. en termes de % industriel pr rapport au PIB, et le 1er en termes de déficit commercial (près de 50% du déficit total de l’U.E. !!) ! En 2017, Macron promettait la suppression de 125 000 emplois « publics »…ils ont augmenté de près de 50 000 ! Continuons de descendre la pente de la décadence, on ne remplace pas une équipe…qui perd !

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Obeguyx 15 septembre 2022 - 2:25

Ca fait plus de 15 ans que ça dure dans la totalité de la Nation. On se demande pourquoi le Français moyen refuse de comprendre l’évidence. Je sais, … , il attend et COMPTE sur son chèque de 100 balles !!! Je conclus : le Français est un vendu !!! Avant il était à vendre (période Mitterrand). Maintenant il a franchi le dernier cap avant la définitive soumission. Adieu veau, vache, cochon, couvée …

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Astérix 18 septembre 2022 - 8:13

Qui a élu ces crétins de socialistes à la Mairie de Paris ? et en France avec Macron ? Une majorité de socialo bobos.
Ces gens la ne savent que dépenser l’argent des autres et n’ont jamais créé la moindre richesse économique !
La France est morte !

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