En septembre 2014, l’IREF publiait une Etude intitulée « Pour un contrôle des chômeurs et de… Pôle Emploi » dans laquelle on insistait sur l’urgence de réformer Pôle emploi, cet opérateur public fruit du mariage entre l’Unédic et l’ANPE.
Notre Etude révélait surtout des dépenses de fonctionnement et de personnel représentant environ 83 % du budget (budget hors versement des indemnités), dont presque les trois quarts financent les salaires des agents Pôle Emploi. Les ressources humaines (53 000 agents) engloutissent près de 63% du budget total (5 Mds d’euros), alors qu’elles représentent environ 30% des dépenses en Allemagne et que le Royaume-Uni consacre plus d’un tiers de son budget aux seuls programmes d’aide et de retour à l’emploi. Il reste donc moins de 20% des ressources pour financer le cœur de métier de Pôle Emploi, c’est-à-dire les prestations d’accompagnement, les aides à la formation et les aides à l’embauche.
Pôle emploi, un organisme public au service de lui-même
L’IREF a montré aussi que, depuis ces cinq dernières années, la part des dépenses de fonctionnement n’a cessé de croître, à la fois en valeur absolue et proportionnellement au budget total. Celles-ci représentaient 79,9% des dépenses en 2009, alors que ce taux s’élève à plus de 83% en 2013. Entre 2009 et 2014, le montant de ces dépenses devrait augmenter de près de 13,4%. La tendance est inversée concernant les dépenses d’intervention, qui constituent pourtant l’essence même du service public de l’emploi. En 2009, elles couvraient environ 20% du budget, elles en représentent moins de 17% en 2013. Entre 2009 et 2013, le montant de ces dépenses, en valeur absolue, a chuté de près de 11%.
La Cour des Comptes vient de publier un Rapport dans lequel elle reprend pratiquement les mêmes critiques que celles de l’IREF : l’accompagnement et le placement des demandeurs d’emploi est mal assuré malgré une augmentation des moyens en personnel et en budget. Alors que le nombre de personnes inscrites atteint le chiffre de 6 millions, le taux de sortie (reprise de l’emploi) grâce à Pôle emploi n’est que de 12.6 %.
Plus d’argent public dépensé ne signifie pas moins de chômeurs
Malheureusement, la Cour s’arrête au constat et ne va pas plus loin. Elle aurait pu rappeler, par exemple, que plus de dépenses en faveur de l’emploi ne signifie pas moins de chômeurs. Parmi les pays membres de l’OCDE, les pays qui dépensent le moins en faveur de l’emploi sont les Etats-Unis et le Chili. En 2012-2013, la politique de l’emploi a représenté 0.1 % du PIB aux Etats-Unis contre (environ) 3 % en France. Et le taux de chômage est à 5.3 % aux Etats-Unis contre… 10.8 % en France.
S’inspirer des modèles allemands et britanniques
La Cour ne donne pas non plus de vraies pistes afin de réformer Pôle emploi. L’IREF propose d’abord le recours à des opérateurs privés (sous-traitance). Ensuite, il faut s’inspirer des modèles allemands et britanniques ou les employés ont un véritable statut de commercial et sont payés en fonction des résultats obtenus (placement des chômeurs). Bien entendu, la rémunération à la performance des agents est accompagnée de mesures strictes concernant les chômeurs qui ont des obligations : recherche active d’emplois, stage ou formation obligatoire, suspensions en cas de refus répétés, etc…
La réforme de Pôle Emploi ne fait pas de doute. Elle ne résoudra pas le problème du chômage en France mais servira de moteur à une armée de chômeurs à la recherche d’un emploi.
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Mise en concurrence de Pôle Emploi !
L'ANPE (ancêtre de Pôle Emploi) a été créé en 1967, (il y avait alors dix fois moins de chômeurs !). On ne peut pas dire que cette administration aie rempli sa mission. Celle-ci était sans doute impossible au vu de l'inflation des ponctions fiscale et sociale à partir de 1974.
L'idée même d'une administration centralisée n'est-elle pas encore moins pertinente que pour l'Education nationale ? (qu'on devrait nommer Instruction publique).
Car si à l'école les savoirs de base où les matières sont universelles, en entreprise il y a bien des savoirs transverses, mais aussi de nombreux savoirs métiers. Par définition un conseiller professionnel aura une culture générale standard de type RH, et peu de chance de connaître le métier du postulant à un emploi. Il ne peut donc ni l'évaluer, ni sous traiter cette évaluation, cela coûte, et il ne maîtrisera pas les aspects techniques de cette prestation.
Il est donc nécessaire d'avoir des agences de placements proche des métiers, donc spécialisées. Il n'est pas nécessaire d'en créer, car les agences d'intérim sont déjà sur ce créneau du travail temporaire. Il suffira de donner à des agences volontaires, certaines prérogatives de Pôle Emploi e matière de placement des chômeurs, et de leur payer leur prestation en fonction de leur résultats.
Pour le candidat à l'emploi cela lui permettra de s'extraire de son agence locale, pour trouver une aide efficace dans l'agence de travail de son choix.
N'oublions pas que placer un candidat chez un client est un acte de confiance qui nécessite un choix. Autrement dit une DISCRIMINATION, bien entendu sur des critères inattaquables au plan moral comme les qualités professionnelles du candidat. Tant qu'il est dans une agence de l'Etat, le placier ne peut pas vraiment appuyer une candidature si elle sort du profil standard (trop agé, ou sans expérience, ou avec des enfants à charge…)
(principe de l'égal traitement de l'usager par la fonction publique)
L'Etat n'a donc pas de légitimité dans ce secteur (comme dans bien d'autres) et la concurrence dans le placement des chômeurs pourra en faire des travailleurs durables.