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Médecine libérale : la Cour des comptes se trompe !

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Le rapport de la Cour des comptes, qui établit le constat de l’échec coûteux de la politique de Santé, propose encore plus d’Etat au lieu de s’inspirer des réformes de libéralisation faites à l’étranger !

La médecine s’enfonce dans une conception socialisante et la qualifier de libérale ne sera bientôt plus qu’un lointain rappel. Tarifs fixés, nombre de praticiens limités, salariat étatique, objectifs de résultats nationaux, la Cour des comptes préconise maintenant de réguler l’installation des médecins. Mais ses propositions sont d’une implacable logique : elles visent à sauvegarder l’assurance maladie et, comme elle l’indique en préambule, celle-ci s’est depuis sa création, continument renforcée, harmonisée et étendue. Il ne s’agit que de poursuivre le chemin emprunté. Système d’inspiration socialiste, les désagréments provoqués sont sans cesse compensés par une plus grande emprise sur les acteurs de la santé, pour un coût toujours plus important.
Au lieu de se tourner toujours plus vers un système de santé dirigiste, ou avant d’être contraint de le subir complètement, pourquoi ne pas redonner aux médecins et aux hôpitaux une pleine liberté ? Liberté de s’installer, liberté de fixer leurs tarifs, liberté d’accepter ou non le tiers payant en lien avec les mutuelles, liberté de s’associer ?
En effet, l’autre option non explorée pour préserver l’assurance maladie, c’est de lui redonner son rôle d’assureur, et non pas de contrôleur général de la santé en France. Ce qui parait aujourd’hui largement admis dans notre pays, c’est l’importance d’une santé à la portée de tous, non pas d’une Santé dont les hôpitaux sont contrôlés publiquement et les médecins fonctionnarisés.

Assurance maladie : les exemples hollandais, allemand et suisse

Ces trois pays ont opté pour la privatisation, du moins partielle, des assurances de santé. Leurs systèmes de santé se révèlent moins chers et plus efficaces. Les frais de fonctionnement ont diminué après l’ouverture à la concurrence.
La crainte de voir certains malades exclus des assurances, car trop lourdement atteints, a été écartée par des systèmes simples de péréquation des risques et par la mise en place d’une caisse centrale pour les cas les plus lourds, alimentée par tous les assureurs privés.
Cette étude montrait également une augmentation moyenne du nombre de médecins généralistes dans ces pays, contrairement à ce qui se passe en France. Qui plus est, ces réformes ont globalement favorisé une maîtrise des coûts due notamment à la concurrence instaurée entre les caisses.

L’hôpital public français accumule les retards

La Cour des comptes rappelle que les dépenses hospitalières représentent 4,2% du PIB en France contre 3,3% en Allemagne, et elle s’en alarme. Elle s’alarme « des efforts de restructuration progressivement abandonnés » mais pour ensuite reconnaître que « le mouvement de restructuration des établissements de santé repose sur trois leviers principaux – la planification, la norme et le financement -, qui se sont progressivement affaiblis ». Or c’est justement à cause de ces principes dirigistes que l’hôpital ne se réforme pas. Les hôpitaux allemands ont été largement privatisés. Pour autant, le nombre moyen de lits y est plus important qu’en France mais ils possèdent une liberté de gestion plus grande. Les groupes de santé privés en France sont en avance sur la prise en charge ambulatoire ; à l’inverse, seuls 26% des séjours médicaux étaient réalisés en ambulatoire en 2016 à l’APHP, alors que la cible était de 45% – cela, parce qu’il n’y aucune incitation à l’atteindre. L’APHP est continuellement en déficit mais cela ne remet absolument pas en cause sa survie, pourquoi s’en soucier ? Elle a d’ailleurs repoussé à 2022 son objectif d’équilibre. Il est remarquable que malgré cette concurrence faussée et des tarifs réglementés plus faibles, les groupes privés réussissent à dégager des marges.
Cessons de concevoir le système de santé par le haut, laissons les acteurs privés (le le marché) imaginer la médecine de demain.
La santé est aujourd’hui un marché complétement régulé et étatisé qui ne permet pas l’innovation, qui empêche de nouveaux acteurs d’apparaître.
Toute tentative de changements est parachutée des sommets, au travers de plans qui imposent des normes de qualité ou des aides financières (certains médecins libéraux se voient aujourd’hui rémunérés directement par l’assurance maladie s’ils respectent des objectifs de santé publique -ROSP-, à hauteur de 7000 € en moyenne !).
Paradoxalement, la Cour des comptes, qui établit le constat de l’échec coûteux de cette politique, ne propose que d’alourdir la nationalisation de la santé !

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2 commentaires

Picot François 5 décembre 2017 - 10:09 am

Haro sur les libéraux
Vous faites erreur : la cour des comptes ne se trompe nullement. Elle est composée, semble t il, d'enarques qui n'y connaissent rien et ne supportent pas les libéraux, du moins ce qu'il en reste. Pour eux l'état, c'est à dire eux, doit tout réglementer. Que cela soit très cher je pense qu'ils le savent mais n'en n'ont cure, ils veulent tuer les libéraux. Cet épisode n'est qu'une insulte de plus, une humiliation de plus, que les médecins reçoivent depuis 40 ans. Même chose dans le public mais avec d'autres méthodes. Des déserts médicaux nous dit on? Pourquoi? Voilà la réponse. Je précise que je suis médecin généraliste.

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Jean-Baptiste Boone 5 décembre 2017 - 10:33 am

Bonjour Monsieur,
Je vous remercie de nous lire et de nous faire part de vos réactions.
En effet, le titre aurait pu être: "la Cour des comptes fait fausse route", ou "la Cour des comptes envoie la médecine dans une impasse".
Cependant, il me semble que les médecins libéraux, à travers leurs syndicats, acceptent bien facilement toutes ces modifications. Ils participent ainsi à devenir fonctionnaires.

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